PEKIN (Chine) 16 juillet 2010 – 3B Conseils – Le navire scientifique (et brise-glace) chinois Xuelong "Dragon des neiges" - un ancien cargo ukrainien - met le cap sur l'Arctique, une région lointaine où la Chine ne possède aucun territoire et donc pas le plus petit droit territorial, mais qu’elle regarde avec un intérêt croissant alors que ses glaces fondent. La région pourrait être dépourvue de glace l'été en 2050-2060, voire plus tôt, selon les études.
En effet, le retrait de la banquise, dû au réchauffement climatique, devrait libérer des voies de navigation durant l’été et donner accès à des ressources naturelles. Côté ressources, l'Arctique est riche de promesses avec, en eaux profondes, difficiles à exploiter, parfois près des côtes : jusqu'à 13% du pétrole et 30% du gaz naturel mondiaux non découverts, selon l'Institut de géophysique américain USGS.
La question est sensible, les convoitises âpres et l’approche des pays limitrophes (Russie, Norvège, Etats-Unis, Canada et Danemark) divergente (voir article du blog du 30/03/2010 « L’Arctique : coopération et rivalités »). On rappellera à cet égard que l’approche sur le statut juridique des eaux de l’Arctique peut être un point d’achoppement puisque les États-Unis et l’Europe dont la Norvège considèrent qu’il s’agit de détroits maritimes alors que la Russie et le Canada appréhendent la question sous l’aspect d’eaux intérieures. Il reste encore beaucoup de points à discuter pour que le Droit de la mer s’y applique comme pour l’ensemble des mers et océans du globe.
Nous avons ainsi évoqué dans notre article du blog du 28 juin 2010 sur « les capacités militaires françaises en zone arctique et antarctique », les inquiétudes du député François Cornut-Gentille sur les moyens dont disposent l’armée française dans les deux zones polaires - sources d’enjeux géostratégiques majeurs en raison du changement climatique -.
Au détour de cette question au gouvernement, apparaissait également en filigrane l’action de la République populaire de Chine qui projette de lancer en 2013 un brise glace, bien que n’ayant aucun territoire concerné par ce type de climat.
L’ouverture de nouvelles voies maritimes intéresse tous les Etats et à titre d’exemple « ce passage raccourcirait de 6.400 kilomètres la route Shanghai-Hambourg, par rapport au trajet via le détroit de Malacca et le Canal de Suez, et éviterait les pirates du Golfe d'Aden qui font exploser les coûts d'assurance », selon le Stockholm International Peace Research Institute (Sipri), avec néanmoins de possibles écueils : la navigation entre les icebergs et les prétentions en matière de droits de passage des riverains.
S’agissant de la Chine, « elle est dans une position très désavantagée dans cette compétition larvée autour du passage arctique et de ses ressources », souligne l’IHS Global Insight.
Toujours selon l’IHS, "les enjeux pour la Chine sont importants" dans le domaine logistique, pour l'accès à ses grands partenaires commerciaux que sont l'Amérique du Nord et l'Europe, et au plan des ressources car « on connaît l'appétit de la Chine pour de tels actifs à l'étranger (…). Devenue puissance mondiale, la Chine a davantage son mot à dire dans les affaires internationales et sera sans doute capable d'exercer cette influence pour dessiner le mécanisme de gouvernance mondial sur l'Arctique ».
La Chine, qui est d’ores et déjà observateur ad hoc du Conseil des Etats Arctiques issu de la Déclaration d’Ottawa de 1996, a demandé à en être observateur permanent.
Actuellement la Chine s'abstient d'avoir une politique arctique officielle et « a une approche prudente et non-agressive », selon Guo Peiqing, spécialiste de droit et politique polaires à l'Université de l'Océan de Chine, à Qingdao. Selon lui, « la Chine a un vrai intérêt environnemental et scientifique pour cette région qui joue un grand rôle dans le climat chinois et le changement climatique ». De plus, « si l'on veut plus de privilèges, il faut davantage de recherche. Pour jouer un rôle plus important, (la Chine) doit montrer qu'elle est spécialisée dans la recherche arctique ».
Pour les observateurs du Sirpi, si la Chine est assez respectueuse du principe de souveraineté nationale pour ne pas contester les droits territoriaux des Etats de l'Arctique, cela ne l'empêche pas de prendre ses marques, notamment sur le terrain scientifique.
Depuis 1999, Pékin n'a installé dans l'Arctique qu'une station de recherche et y a mené trois expéditions, contre 26 en Antarctique (et trois stations) depuis 1984. Cette expédition du Xuelong est donc la quatrième sur cette zone.
Le gouvernement chinois ayant décidé de consacrer davantage de moyens aux pôles dans les années à venir, entend se doter par conséquent d’un brise-glace nouveau plus petit et hautement technologique à l’horizon 2013.
Pour aller plus loin sur les questions liées à l’Arctique nous vous invitons à retrouver les débats de la dernière conférence de Défense et Environnement.
- D’une part l’intervention de Kristina Bergendal, Conseillère politique, Ambassade de Suède - Présidence du Conseil de l'Union européenne en 2009
- D’autre part les interventions de la Table ronde sur le « Perspectives du changement climatique en Arctique : conséquences environnementales, militaires et politiques, état des lieux et enjeux »
Avec :
. M. Stanislas Pottier, Conseiller auprès de l'Ambassadeur de France chargé des négociations internationales relatives aux pôles arctique et antarctique, Ministère des affaires étrangères, Cercle Polaire
. M. Laurent Mayet, Président du Cercle Polaire Conseiller auprès de l'Ambassadeur de France chargé des négociations internationales relatives aux pôles arctique et antarctique, Ministère des affaires étrangères, Président du Cercle Polaire
. M. Stephan Robinson, Physicien nucléaire, Directeur du programme international de désarmement de Green Cross International.
Pour aller plus loin :
- voir également les articles du blog du 02/03/2010 : « Ottawa va réglementer le trafic maritime dans l’Arctique canadien »
- voir l’intervention d'Anne Choquet, enseignante-chercheur associée à l’AMURE – UBO aux entretiens Science et Ethique 2009 « l’Heure bleue : le changement climatique et les énergies de la mer », lors de la table ronde autour de la thématique : Changement climatique : les enjeux Nord Sud, la sécurité maritime et pêche, portait sur « les glaces fondent : l’Arctique convoitée »
Article RH 3B Conseils
Source AFP / SIPRI
vendredi 16 juillet 2010
Les visées de la Chine en Arctique
Publié par Brigitte Bornemann - directrice des publications 0 commentaires
jeudi 15 juillet 2010
Comment nettoyer une zone d’attaque chimique ? Grâce à Decon Green !
WASHINGTON (Etats-Unis) - 15 juillet 2010 - 3B Conseils - L’armée américaine a développé Decon Green, un nettoyant non-toxique et très puissant à base de chlore conventionnel et de lessive caustique pour décontaminer une zone ayant subie une attaque chimique.
L’ingrédient principal est le péroxyde d’hydrogène, présent dans les nettoyants ménagers et les dentifrices blanchissants. Mélangé à des bases non-toxiques comme les bicarbonates, il produit des ions très réactifs appelés péroxyanions. Ces ions briseraient complètement les substances telles que les gaz moutardes ou neurotoxiques.
George Wagner et son équipe prouvent que le Decon Green est aussi capable de détruire les spores d’anthrax et de retirer les césiums et cobalts radioactifs de surfaces lisses. L’une des formules agit à températures négatives, tandis qu’une autre peut être transportée sous forme de poudre avant d’être mélangée sur place à de l’eau.
Article SLG-RH 3B ConseilsL’ingrédient principal est le péroxyde d’hydrogène, présent dans les nettoyants ménagers et les dentifrices blanchissants. Mélangé à des bases non-toxiques comme les bicarbonates, il produit des ions très réactifs appelés péroxyanions. Ces ions briseraient complètement les substances telles que les gaz moutardes ou neurotoxiques.
George Wagner et son équipe prouvent que le Decon Green est aussi capable de détruire les spores d’anthrax et de retirer les césiums et cobalts radioactifs de surfaces lisses. L’une des formules agit à températures négatives, tandis qu’une autre peut être transportée sous forme de poudre avant d’être mélangée sur place à de l’eau.
Sources : Industrial & Engineering Chemistry Research / Gizmag
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mardi 13 juillet 2010
La Grande Muraille verte, une barrière face au désert
OUAGADOUGOU (Burkina Faso) - 13/07/2010 - 3b Conseils - Contrer le désert, c’est une question de survie pour l’Afrique. Sécheresse, déforestation et feux de forêts y font disparaître chaque année deux millions d’hectares de zones boisées. Pour bloquer l’avancée du Sahara, onze pays du continent africain - Sénégal, Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Nigeria, Tchad, Soudan, Erythrée, Ethiopie, Djibouti - se sont lancés le défi de planter une ceinture végétale en zone sahélienne au travers d’un vaste projet transnational.
Ce projet créé à l’initiative de la CEN-SAD (la Communauté des Etats sahélo-sahariens) et de l’Union Africaine a été nommé « La Grande Muraille Verte » .
Ainsi, l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) estime que 2 millions d'hectares de zones boisées disparaissent chaque année en Afrique. En cause, le déficit pluviométrique récurrent depuis plusieurs années, mais aussi la déforestation et les feux de forêts.
Aujourd'hui, les deux tiers de la surface du continent africain sont classés en zones désertiques ou très dégradées. En plein changement climatique et accélération de la déforestation le but de cette construction gigantesque est de contrer le désert qui avance petit à petit vers le sud de l’Afrique. Mais aussi d’aménager les zones dégradées du Sahel et lutter contre la pauvreté.
En 2005, le Président du Nigeria a proposé aux autres pays de CEN-SAD de créer une ceinture végétale s'étendant, d'Ouest en Est, du Sénégal jusqu'à Djibouti ; une ceinture continue de végétation de 15 kilomètres de large, assortie de 80 retenues d’eau, entre l’ouest et l’est de l’Afrique, sur un tracé de près de 7 600 kilomètres de long. Les espèces (acacias, dattiers) choisies doivent résister à la faible pluviométrie et assurer un revenu aux habitants.
Les impacts attendus sont donc la réduction de l’érosion des sols, la restructuration des sols dégradés par une prolifération de végétaux et animaux, l’accroissement du taux de reforestation dans les pays impliqués par l’opération, la relance de l’agriculture et de l’élevage, la conservation de la biodiversité actuelle, l’amélioration des conditions de vie et de santé des populations, le ralentissement de l’exode rural et enfin la maîtrise des ressources en eau.
Cette Muraille Verte devra en outre englober les forêts déjà présentes sur le tracé du projet, qu'elles soient naturelles ou artificielles, et des espaces seront dédiés à des réserves naturelles, tant pour la faune que pour la flore. Cultures agricoles et vergers complèteront cette diversité.
Une aide du Fonds pour l’environnement mondial.
La situation est très contrastée suivant les pays et l’obstacle majeur reste le financement, estimé dans une première approche à 600 millions de dollars sur dix ans. Or, le projet reste majoritaire à la charge de pays qui ont beaucoup d’autres priorités à gérer. Si les Etats africains n’ont rien obtenu de la communauté internationale lors du sommet de Copenhague, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) a promis une aide de 119 millions de dollars (96 millions euros) aux pays devant abriter la Grande muraille verte, ceinture de végétation devant relier l’ouest à l’est de l’Afrique, lors du récent sommet sur le projet à N’Djamena (Tchad) en juin 2010.
"Nous affectons une allocation à chacun de vos pays.Le niveau de cette allocation varie en fonction du pays. Le montant varie de 6,6 millions de USD (5,3 millions euros) à 23 millions USD (18,7 millions euros). Le montant cumulé d’aide du FEM pour la Grande muraille verte s’élève à environ 119 millions de dollars", a affirmé Monique Barbut, présidente du FEM.
L’armée du Burkina Faso plante 50. 000 arbres
Sur le terrain, le 8 juillet dernier le Burkina Faso, à la faveur de l'opération «Les bosquets du cinquantenaire» pour célébrer l’indépendance du pays, a décidé de planter 50 000 arbres fruitiers et non fruitiers - sur une superficie de 118,7 hectares et une haie vive de 5 kms - notamment par l’armée qui entend ainsi contribuer au reverdissement du Burkina.
Le coup d'envoi de cette initiative a été donné dans l'enceinte du camp général Aboubacar Sangoulé Lamizana, par le chef d'Etat major général des Armées, le général Dominique Djendjéré, pour qui «la réalisation desdits bosquets adhère à l'œuvre de responsabilisation commune pour la préservation de l'environnement». Dans cette lancée, des bosquets seront réalisés à travers toutes les régions militaires du pays.
L'activité a été placée sous le double signe de la commémoration des 50 ans d'indépendance du Burkina et de la création de l'armée nationale. Pour les militaires burkinabais cette opération est présentée comme un geste qui répond au devoir de mémoire à l'endroit des anciens, et à celui de mission nationale qui se traduit par une implication des autorités militaires dans la gestion durable de l'environnement et des ressources forestières.
Au Sénégal action conjointe des armées sénégalaise et française.
Pour ce qui est du Sénégal qui a mis sur pied une Agence nationale pour la Grande muraille verte semble à ce jour le pays le plus avancé dans cette initiative et les scientifiques sénégalais ont fait un inventaire des plantes qui pourraient être introduites sur cette barrière.
Au Sénégal, les premières plantations se sont déroulées en 2008, avec le soutien de volontaires de l’université Cheikh Antar Diop de Dakar, qui y consacrent une partie de leurs vacances. Des étudiants en médecine organisent aussi des campagnes de soins dans ces zones rurales. Aujourd’hui, 20 000 hectares sont plantés, plus de 550 kilomètres de "muraille".
Les militaires sénégalais et français (soixante-quatre soldats des Forces françaises du Cap-Vert basées à Dakar et soixante militaires sénégalais) ont laissé également leur empreinte sur le tracé de la Grande muraille verte en septembre 2009. Ainsi, pendant une dizaine de jours, les Forces françaises du Cap-Vert et les Diambars, dans une belle fraternité d’armes, ont planté près de 7 211 hectares sur le site de Labgar, dans le département de Linguère.
Le Colonel Matar Cissé, directeur de l’Agence nationale de la Grande muraille verte, rappelait les deux armées réunies avaient alors offert 7 211 hectares de terre reboisée sur les dix mille hectares emblavés en deux ans, notamment à Téssékéré, Windou Tchingoly, et Loughoré. Ce qui équivaut à près de 5 475 plantes repiquées au niveau des deux parcelles de Labgar par les militaires des deux armées, au cours de cette opération.
Les espèces plantées qui s’adaptent parfaitement à cette zone du Ferlo, sont, entre autres, le Jujuphus Mauritnus (ou sidemb en wolof), le Planitus eagytienca (ou soump), l’acacia senegalensus (ou weregg) et le tamarandus indica (tamarinier ou dakhar).
Le Tchad veut planter un mur d’arbres 1000 kilomètres
En tant que participant à cette barrière qui traverse le continent, le Tchad projette de planter un mur d’arbres de 1 000 kilomètres de long sur 15 kilomètres de large.
L’initiative a été lancée avec 4,6 millions de dollars provenant des fonds du gouvernement, mais le coût devrait s’élever au moins à 11 millions de dollars pour atteindre la couverture prévu. Les 11,9 millions d’hectares de forêts du pays ont diminué d’au moins 0,6 pour cent chaque année au cour des 20 dernières années, selon un récent rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) sur l’Etat des forêts du monde.
Depuis 2009, le gouvernement a déclaré illégal l’abattage des arbres pour faire du charbon, passible de six mois d’emprisonnement et d’amendes, dans un effort pour inverser le processus de déforestation. Il a également commencé à planter 160 000 arbres résistants à la chaleur, parmi lesquels des acacias, à N’Djamena.
Ainsi, l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) estime que 2 millions d'hectares de zones boisées disparaissent chaque année en Afrique. En cause, le déficit pluviométrique récurrent depuis plusieurs années, mais aussi la déforestation et les feux de forêts.
Aujourd'hui, les deux tiers de la surface du continent africain sont classés en zones désertiques ou très dégradées. En plein changement climatique et accélération de la déforestation le but de cette construction gigantesque est de contrer le désert qui avance petit à petit vers le sud de l’Afrique. Mais aussi d’aménager les zones dégradées du Sahel et lutter contre la pauvreté.
En 2005, le Président du Nigeria a proposé aux autres pays de CEN-SAD de créer une ceinture végétale s'étendant, d'Ouest en Est, du Sénégal jusqu'à Djibouti ; une ceinture continue de végétation de 15 kilomètres de large, assortie de 80 retenues d’eau, entre l’ouest et l’est de l’Afrique, sur un tracé de près de 7 600 kilomètres de long. Les espèces (acacias, dattiers) choisies doivent résister à la faible pluviométrie et assurer un revenu aux habitants.
Les impacts attendus sont donc la réduction de l’érosion des sols, la restructuration des sols dégradés par une prolifération de végétaux et animaux, l’accroissement du taux de reforestation dans les pays impliqués par l’opération, la relance de l’agriculture et de l’élevage, la conservation de la biodiversité actuelle, l’amélioration des conditions de vie et de santé des populations, le ralentissement de l’exode rural et enfin la maîtrise des ressources en eau.
Cette Muraille Verte devra en outre englober les forêts déjà présentes sur le tracé du projet, qu'elles soient naturelles ou artificielles, et des espaces seront dédiés à des réserves naturelles, tant pour la faune que pour la flore. Cultures agricoles et vergers complèteront cette diversité.
Une aide du Fonds pour l’environnement mondial.
La situation est très contrastée suivant les pays et l’obstacle majeur reste le financement, estimé dans une première approche à 600 millions de dollars sur dix ans. Or, le projet reste majoritaire à la charge de pays qui ont beaucoup d’autres priorités à gérer. Si les Etats africains n’ont rien obtenu de la communauté internationale lors du sommet de Copenhague, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) a promis une aide de 119 millions de dollars (96 millions euros) aux pays devant abriter la Grande muraille verte, ceinture de végétation devant relier l’ouest à l’est de l’Afrique, lors du récent sommet sur le projet à N’Djamena (Tchad) en juin 2010.
"Nous affectons une allocation à chacun de vos pays.Le niveau de cette allocation varie en fonction du pays. Le montant varie de 6,6 millions de USD (5,3 millions euros) à 23 millions USD (18,7 millions euros). Le montant cumulé d’aide du FEM pour la Grande muraille verte s’élève à environ 119 millions de dollars", a affirmé Monique Barbut, présidente du FEM.
L’armée du Burkina Faso plante 50. 000 arbres
Sur le terrain, le 8 juillet dernier le Burkina Faso, à la faveur de l'opération «Les bosquets du cinquantenaire» pour célébrer l’indépendance du pays, a décidé de planter 50 000 arbres fruitiers et non fruitiers - sur une superficie de 118,7 hectares et une haie vive de 5 kms - notamment par l’armée qui entend ainsi contribuer au reverdissement du Burkina.
Le coup d'envoi de cette initiative a été donné dans l'enceinte du camp général Aboubacar Sangoulé Lamizana, par le chef d'Etat major général des Armées, le général Dominique Djendjéré, pour qui «la réalisation desdits bosquets adhère à l'œuvre de responsabilisation commune pour la préservation de l'environnement». Dans cette lancée, des bosquets seront réalisés à travers toutes les régions militaires du pays.
L'activité a été placée sous le double signe de la commémoration des 50 ans d'indépendance du Burkina et de la création de l'armée nationale. Pour les militaires burkinabais cette opération est présentée comme un geste qui répond au devoir de mémoire à l'endroit des anciens, et à celui de mission nationale qui se traduit par une implication des autorités militaires dans la gestion durable de l'environnement et des ressources forestières.
Au Sénégal action conjointe des armées sénégalaise et française.
Pour ce qui est du Sénégal qui a mis sur pied une Agence nationale pour la Grande muraille verte semble à ce jour le pays le plus avancé dans cette initiative et les scientifiques sénégalais ont fait un inventaire des plantes qui pourraient être introduites sur cette barrière.
Au Sénégal, les premières plantations se sont déroulées en 2008, avec le soutien de volontaires de l’université Cheikh Antar Diop de Dakar, qui y consacrent une partie de leurs vacances. Des étudiants en médecine organisent aussi des campagnes de soins dans ces zones rurales. Aujourd’hui, 20 000 hectares sont plantés, plus de 550 kilomètres de "muraille".
Les militaires sénégalais et français (soixante-quatre soldats des Forces françaises du Cap-Vert basées à Dakar et soixante militaires sénégalais) ont laissé également leur empreinte sur le tracé de la Grande muraille verte en septembre 2009. Ainsi, pendant une dizaine de jours, les Forces françaises du Cap-Vert et les Diambars, dans une belle fraternité d’armes, ont planté près de 7 211 hectares sur le site de Labgar, dans le département de Linguère.
Le Colonel Matar Cissé, directeur de l’Agence nationale de la Grande muraille verte, rappelait les deux armées réunies avaient alors offert 7 211 hectares de terre reboisée sur les dix mille hectares emblavés en deux ans, notamment à Téssékéré, Windou Tchingoly, et Loughoré. Ce qui équivaut à près de 5 475 plantes repiquées au niveau des deux parcelles de Labgar par les militaires des deux armées, au cours de cette opération.
Les espèces plantées qui s’adaptent parfaitement à cette zone du Ferlo, sont, entre autres, le Jujuphus Mauritnus (ou sidemb en wolof), le Planitus eagytienca (ou soump), l’acacia senegalensus (ou weregg) et le tamarandus indica (tamarinier ou dakhar).
Le Tchad veut planter un mur d’arbres 1000 kilomètres
En tant que participant à cette barrière qui traverse le continent, le Tchad projette de planter un mur d’arbres de 1 000 kilomètres de long sur 15 kilomètres de large.
L’initiative a été lancée avec 4,6 millions de dollars provenant des fonds du gouvernement, mais le coût devrait s’élever au moins à 11 millions de dollars pour atteindre la couverture prévu. Les 11,9 millions d’hectares de forêts du pays ont diminué d’au moins 0,6 pour cent chaque année au cour des 20 dernières années, selon un récent rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) sur l’Etat des forêts du monde.
Depuis 2009, le gouvernement a déclaré illégal l’abattage des arbres pour faire du charbon, passible de six mois d’emprisonnement et d’amendes, dans un effort pour inverser le processus de déforestation. Il a également commencé à planter 160 000 arbres résistants à la chaleur, parmi lesquels des acacias, à N’Djamena.
Article RH 3B Conseils
Sources All Africa / Irin
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lundi 12 juillet 2010
La déconstruction de la « Jeanne d’Arc »
BREST (France) - 12/07/2010/ - 3B Conseils - Alors que la coque « Q790 » (ex Clémenceau), entrée en février 2009 aux chantiers navals Hatlepool en Grande-Bretagne a été démantelée à 80 % (une opération qui devrait s’achever d’ici à la fin décembre 2010), le porte-hélicoptères « Jeanne-d'Arc » s’apprête à faire son ultime voyage aujourd’hui, remorquée dans la Penfeld, entamant ainsi sa période d’immobilisation avant sa déconstruction.
Après quarante-cinq ans de service actif la « Jeanne-d'Arc » - son ultime mission s’est achevée le 26 mai dernier (lire l'article du 27 mai 2010 : dernier retour de la Jeanne d'Arc à Brest) -, le navire-école mythique de la Marine nationale a été admis à la retraite et promis à la démolition. Une fois la mise en sécurité et l'inventaire des matières dangereuses réalisées, son démâtage est d’ores et déjà effectué comme le déménagement du matériel réutilisable –, le ministère de la défense devrait lancer un appel d'offres pour sa déconstruction.
La Marine qui a tiré toutes les conclusions de l’épisode malheureux de l'ex-porte-avions « Clemenceau » (*) appliquera tout d’abord la recommandation ministérielle qui préconise le seul recours aux chantiers de démolition de l'Union européenne, afin de ne pas exporter des déchets ; et aussi ne procédera plus à un désamiantage préalable, afin de na pas altérer la structure de la coque pour son dernier voyage. C’est l'industriel chargé de la démolition qui traitera l'intégralité des matières dangereuses.
S’agissant de la « Jeanne », le vice-amiral Hubert Jouot (relire l'entretien du 28 janvier 2010 paru sur ce blog) en charge à l'état-major de la marine, de la déconstruction des navires militaires, rappelait récemment : « Le 7 juin, nous avons commencé les travaux de désarmement et de mise en sécurité. A la fin du mois, nous dégazerons les soutes. Puis nous obturerons tous les orifices de la coque, enlèverons une partie de la mâture et démonterons les hélices. »
Une fois mise en état de conservation, à l'automne, la « Jeanne-d'Arc » sera alors débaptisée et recevra son numéro de coque. Elle restera amarrée dans le port militaire de Brest, le temps de désigner le chantier de démolition.
Sur la majeure partie de l’année 2011 et avant de lancer l'appel d'offres européen pour la déconstruction, sera réalisé l'inventaire des matières dangereuses présentes à bord : amiante bien entendu, mais aussi métaux lourds ou encore PCB, des composés aromatiques chlorés à l'effet cancérigène. Cet inventaire préalable permettra alors de s'assurer que les chantiers en concurrence auront la capacité de traiter les produits répertoriés ; et donnera à l'industriel retenu une idée précise de la localisation des polluants.
La Marine nationale dispose actuellement d'un stock de 76 coques déjà désarmées et prêtes pour la démolition (100.000 tonnes à ferrailler - l'équivalent de dix fois la masse de la « Jeanne-d'Arc ») -, auxquelles viendra s'ajouter, en moyenne, sur les dix prochaines années, un flux additionnel de 10.000 tonnes par an de navires encore en service.
C’est la que se pose donc avec acuité la question de la constitution d'une filière française de la déconstruction de navires en fin de vie qui vient de faire l’objet du rapport du parlementaire en mission Pierre Cardo (article du blog du 1er juillet 2010).
A ce jour, ce sont essentiellement les britanniques et les belges qui semblent en position de force sur le secteur, devant quelques autres sites européens (en Pologne, aux Pays-Bas, dans les Etats baltes…).
Pour le vice-amiral Jouot, « Able UK aura bien sûr le droit de concourir ». Mais d'autres candidats de poids pourraient être intéressés. C'est le cas du belge Van Heyghen Recycling, filiale du groupe Galloo (**). Implantée à Gand, entreprise ayant de nombreuses références en matière de démolition de navires civils et militaires.
La stratégie des industriels français ?
Si les industriels locaux (dont Guyot Environnement à Brest ) devraient être logiquement intéressés, leur handicap vient de ce qu’ils n'ont pas forcément la disponibilité requise au niveau des formes de radoub pour prendre en charge de grandes coques.
Restent les deux géants français des services à l'environnement, Suez Environnement, à travers sa filiale de traitement de déchets Sita, et Veolia. Tous deux anciens candidats malheureux au démantèlement de « Q790 », ils voient dans celui de la « Jeanne » l'occasion de prendre leur revanche.
Suez et Veolia maîtrisent toute la chaîne dépollution-déconstruction-ferraillage des déchets industriels avec cependant une approche différente :
- chez Sita, on se refuse à mettre en avant une offre standard, préférant chercher au cas par cas le site le mieux approprié, en fonction des infrastructures disponibles dans un bassin géographique donné.
- chez Veolia Propreté, on plaide au contraire pour la constitution d'une filière à Bassens-Bordeaux, où se trouve une cale sèche de 240 mètres de long des terrains suffisants pour installer un chantier de recyclage.
C’est d’ailleurs le site de Bassens qui est préconisé par le rapport Cardo pour la constitution de cette filière industrielle de déconstruction devant le site de Brest.
(*) Rappel sur l’épisode de l’ex-Clémenceau : La coque « Q790 », partie de Toulon le 31 décembre 2005 en vue d'être démantelée dans un chantier indien, avait fait demi-tour le 15 février 2006, sur ordre du président de la République. Greenpeace dénonçait les conditions de travail des ouvriers indiens, exposés à de nombreux produits polluants, principalement de l'amiante. Le ministère de la Défense pensait pourtant avoir bien préparé le dossier, désamiantant à Toulon la plus grande partie de la coque avant de l'envoyer en Inde.. En mai 2006, « Q790 » avait donc rejoint Brest. Puis la Marine nationale avait lancé un appel d'offres réservé aux entreprises européennes, remporté deux ans plus tard par Able UK entreprise britannique. C'est chez elle, dans une darse de la rivière Tees, à Hartlepool, au sud de Newcastle, que le « Clem » est en cours de ferraillage.
Pour la déconstruction du « Clem », le groupe anglais ne facturera au final à la Marine nationale qu'entre 2,5 et 4,5 millions d'euros hors taxes. Un montant qui dépendra avant tout de l'évolution des cours de l'acier. Car, comme tous les ferrailleurs, le chantier se rémunère essentiellement grâce à la revente de matériaux recyclables.
(**) Galloo selon le rapport Cardo : « C'est d'abord un ferrailleur ayant mis en place une organisation industrielle lui permettant de récupérer des métaux dans toute la Belgique et dans le nord de la France ». La déconstruction d'un navire ne représente donc qu'une activité d'appoint pour ce groupe, qui traite annuellement 1,4 million de tonnes de métaux ferreux provenant d'automobiles ou de machines à laver usagées.
Après quarante-cinq ans de service actif la « Jeanne-d'Arc » - son ultime mission s’est achevée le 26 mai dernier (lire l'article du 27 mai 2010 : dernier retour de la Jeanne d'Arc à Brest) -, le navire-école mythique de la Marine nationale a été admis à la retraite et promis à la démolition. Une fois la mise en sécurité et l'inventaire des matières dangereuses réalisées, son démâtage est d’ores et déjà effectué comme le déménagement du matériel réutilisable –, le ministère de la défense devrait lancer un appel d'offres pour sa déconstruction.
La Marine qui a tiré toutes les conclusions de l’épisode malheureux de l'ex-porte-avions « Clemenceau » (*) appliquera tout d’abord la recommandation ministérielle qui préconise le seul recours aux chantiers de démolition de l'Union européenne, afin de ne pas exporter des déchets ; et aussi ne procédera plus à un désamiantage préalable, afin de na pas altérer la structure de la coque pour son dernier voyage. C’est l'industriel chargé de la démolition qui traitera l'intégralité des matières dangereuses.
S’agissant de la « Jeanne », le vice-amiral Hubert Jouot (relire l'entretien du 28 janvier 2010 paru sur ce blog) en charge à l'état-major de la marine, de la déconstruction des navires militaires, rappelait récemment : « Le 7 juin, nous avons commencé les travaux de désarmement et de mise en sécurité. A la fin du mois, nous dégazerons les soutes. Puis nous obturerons tous les orifices de la coque, enlèverons une partie de la mâture et démonterons les hélices. »
Une fois mise en état de conservation, à l'automne, la « Jeanne-d'Arc » sera alors débaptisée et recevra son numéro de coque. Elle restera amarrée dans le port militaire de Brest, le temps de désigner le chantier de démolition.
Sur la majeure partie de l’année 2011 et avant de lancer l'appel d'offres européen pour la déconstruction, sera réalisé l'inventaire des matières dangereuses présentes à bord : amiante bien entendu, mais aussi métaux lourds ou encore PCB, des composés aromatiques chlorés à l'effet cancérigène. Cet inventaire préalable permettra alors de s'assurer que les chantiers en concurrence auront la capacité de traiter les produits répertoriés ; et donnera à l'industriel retenu une idée précise de la localisation des polluants.
La Marine nationale dispose actuellement d'un stock de 76 coques déjà désarmées et prêtes pour la démolition (100.000 tonnes à ferrailler - l'équivalent de dix fois la masse de la « Jeanne-d'Arc ») -, auxquelles viendra s'ajouter, en moyenne, sur les dix prochaines années, un flux additionnel de 10.000 tonnes par an de navires encore en service.
C’est la que se pose donc avec acuité la question de la constitution d'une filière française de la déconstruction de navires en fin de vie qui vient de faire l’objet du rapport du parlementaire en mission Pierre Cardo (article du blog du 1er juillet 2010).
A ce jour, ce sont essentiellement les britanniques et les belges qui semblent en position de force sur le secteur, devant quelques autres sites européens (en Pologne, aux Pays-Bas, dans les Etats baltes…).
Pour le vice-amiral Jouot, « Able UK aura bien sûr le droit de concourir ». Mais d'autres candidats de poids pourraient être intéressés. C'est le cas du belge Van Heyghen Recycling, filiale du groupe Galloo (**). Implantée à Gand, entreprise ayant de nombreuses références en matière de démolition de navires civils et militaires.
La stratégie des industriels français ?
Si les industriels locaux (dont Guyot Environnement à Brest ) devraient être logiquement intéressés, leur handicap vient de ce qu’ils n'ont pas forcément la disponibilité requise au niveau des formes de radoub pour prendre en charge de grandes coques.
Restent les deux géants français des services à l'environnement, Suez Environnement, à travers sa filiale de traitement de déchets Sita, et Veolia. Tous deux anciens candidats malheureux au démantèlement de « Q790 », ils voient dans celui de la « Jeanne » l'occasion de prendre leur revanche.
Suez et Veolia maîtrisent toute la chaîne dépollution-déconstruction-ferraillage des déchets industriels avec cependant une approche différente :
- chez Sita, on se refuse à mettre en avant une offre standard, préférant chercher au cas par cas le site le mieux approprié, en fonction des infrastructures disponibles dans un bassin géographique donné.
- chez Veolia Propreté, on plaide au contraire pour la constitution d'une filière à Bassens-Bordeaux, où se trouve une cale sèche de 240 mètres de long des terrains suffisants pour installer un chantier de recyclage.
C’est d’ailleurs le site de Bassens qui est préconisé par le rapport Cardo pour la constitution de cette filière industrielle de déconstruction devant le site de Brest.
(*) Rappel sur l’épisode de l’ex-Clémenceau : La coque « Q790 », partie de Toulon le 31 décembre 2005 en vue d'être démantelée dans un chantier indien, avait fait demi-tour le 15 février 2006, sur ordre du président de la République. Greenpeace dénonçait les conditions de travail des ouvriers indiens, exposés à de nombreux produits polluants, principalement de l'amiante. Le ministère de la Défense pensait pourtant avoir bien préparé le dossier, désamiantant à Toulon la plus grande partie de la coque avant de l'envoyer en Inde.. En mai 2006, « Q790 » avait donc rejoint Brest. Puis la Marine nationale avait lancé un appel d'offres réservé aux entreprises européennes, remporté deux ans plus tard par Able UK entreprise britannique. C'est chez elle, dans une darse de la rivière Tees, à Hartlepool, au sud de Newcastle, que le « Clem » est en cours de ferraillage.
Pour la déconstruction du « Clem », le groupe anglais ne facturera au final à la Marine nationale qu'entre 2,5 et 4,5 millions d'euros hors taxes. Un montant qui dépendra avant tout de l'évolution des cours de l'acier. Car, comme tous les ferrailleurs, le chantier se rémunère essentiellement grâce à la revente de matériaux recyclables.
(**) Galloo selon le rapport Cardo : « C'est d'abord un ferrailleur ayant mis en place une organisation industrielle lui permettant de récupérer des métaux dans toute la Belgique et dans le nord de la France ». La déconstruction d'un navire ne représente donc qu'une activité d'appoint pour ce groupe, qui traite annuellement 1,4 million de tonnes de métaux ferreux provenant d'automobiles ou de machines à laver usagées.
Article RH 3B Conseils
Sources : ministère de la Défense / Télégramme / Les échos
Publié par Brigitte Bornemann - directrice des publications 0 commentaires
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