Moscou (Russie) - 12/6/2009 - 3B Conseils - Dans la perspective du traité de non prolifération nucléaire dont la discussion aura lieu à New-York au mois de mai 2010, 3B Conseils faisait état le 26 mai 2009 sur ce blog, de la volonté, de l'engagement constant et sans équivoque d'œuvrer en faveur du désarmement nucléaire, obligation commune à tous les États parties du TNP.
Le premier ministre russe, Vladimir Poutine, a estimé que la Russie pourrait très bien se passer de l'arme nucléaire, à condition que ceux qui l'ont inventée et utilisée, c'est-à-dire les Etats-Unis, y renoncent aussi.
Russes et Américains sont engagés dans des négociations sur l'avenir des accords Start 1 de réduction de leurs arsenaux nucléaires, qui expirent à la fin de l'année. Un haut responsable militaire russe, le général Nikolaï Solonov, a jugé que la Russie devrait conserver au moins 1 500 ogives nucléaires à l'issue du nouvel accord de désarmement en négociation.
Le ministre allemand a, lui, appelé la Russie à ne pas rater la chance d'un rapprochement avec les Etats-Unis, notamment à trouver un accord sur le désarmement nucléaire, alors que le président Barack Obama a dit souhaiter un monde sans bombe atomique.
Article : FRi 3B Conseils
Documents de référence : Le Monde / 3B Conseils
vendredi 12 juin 2009
Un monde sans bombe atomique ?
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jeudi 11 juin 2009
La France, pionnière dans le démantèlement des navires
Brest (France) – 11/6/2009 – 3B Conseils - Le ministre de la Défense s’est rendu hier à Brest. À l'ordre du jour, la nouvelle organisation des armées. Il a précisé que le démantèlement des navires était un priorité pour la France : « Dans le cadre de la nouvelle Loi de programmation militaire, j'ai décidé de privilégier la déconstruction pour le démantèlement des navires en fin de vie. C'est un dossier que suit de près le député de Brest, Marguerite Lamour. Soucieux de la préservation de l'environnement et du traitement des matériels déclassés de nos armées, j'ai souhaité doter d'une ligne budgétaire de 100 millions d'euros l'ensemble des opérations de déconstruction de nos navires, avions, chars... Cela va permettre de lancer une nouvelle filière industrielle. ».
Ce message envoyé par la France fait suite à la première convention internationale pour la convention des navires adoptée il y a un mois par l'OMI.(Article 3B - Article du 29/5/2009)
L’amiral Hubert Jouot, chargé de la déconstruction des navires militaires à l’État-major de la Marine à Paris explique dans un entretien les détails techniques du démantèlement respectant l’Homme et l’environnement:
Doit-on parler de « démantèlement » ou de « déconstruction ». Quel est le terme approprié ?
Le mot « déconstruction » pourrait prêter à confusion en ce sens qu’il donne le sentiment qu’il s’agit simplement de déconstruire. Or on serait plutôt dans la « démolition ». Cependant, les deux mots sont synonymes, on peut les utiliser indifféremment. Nous les utilisons d’ailleurs dans le langage courant sans qu’il y ait la moindre connotation de différence entre ces deux termes.
Pourquoi la marine a-t-elle fait le choix du démantèlement et non celui de l’océanisation ?
Avec une vision volontariste et innovante, la marine a souhaité inscrire le démantèlement de ses navires dans une perspective de développement durable et de respect de l’environnement. C’est donc aujourd’hui, l’option privilégiée de la marine. Il faut bien comprendre que les métaux qui constituent les coques, acier et cuivre principalement, sont indéfiniment recyclables. Il serait dommage de ne pas utiliser ces matériaux directement accessibles. Par ailleurs, l’océanisation est extrêmement contrainte par la réglementation. Elle est pratiquement interdite en Atlantique comme en Méditerranée. En outre, vis-à-vis de l’environnement, il y aurait d’énormes précautions à prendre. Il faudrait tout d’abord faire une étude d’impact sur l’environnement et ensuite dépolluer le navire. La dépollution de navires représenterait alors un travail important et une charge financière qui serait sans doute plus lourde que le coût de la déconstruction elle-même.
Jusqu’à présent, les coques servaient parfois de brise lames en attendant leur destination finale…
Auparavant la « fin de vie » normale d’un navire était une période pendant laquelle il était utilisé comme magasin de pièces de rechange, ensuite on en faisait un brise lames, enfin il était utilisé comme cible de tir pour tester nos armes et entraîner nos équipages. Les années passant, nous avons pris conscience de tout l’intérêt de recycler les matériaux qui constituent ces navires et la « fin de vie » normale d’un navire passe désormais par la déconstruction. Quant à l’étape brise lames, nous allons prochainement y renoncer. Des études sont en cours pour, à terme, remplacer les coques qui assurent une fonction de brise lames par des ouvrages maritimes.
Quels sont les types de bâtiments concernés par le démantèlement ?
Ce sont des bâtiments désarmés, dont la marine n’a plus l’emploi et qui n’ont plus de potentiel. Les navires les plus anciens sont essentiellement des escorteurs d’escadre, des avisos escorteurs, des bâtiments de débarquement de chars, des navires qui constituaient l’ossature de la marine dans les années 1970.
Pour ces bâtiments, comment s’applique la politique de la marine ? Agit-on au cas par cas ou par généralisation ?
La politique générale de la marine c’est la déconstruction. Il est évident qu’il s’agit de rendre cette politique attractive pour les industriels. Nous allons donc nous efforcer de regrouper les navires en constituant des lots intéressants pour les industriels. Aujourd’hui cette stratégie est en cours de définition.
Pouvez-vous nous décrire les différentes phases de la fin de vie d’un navire, de son retrait du service actif jusqu’à son démantèlement ?
Il y a principalement trois étapes. La première, le désarmement du navire. C’est une phase de préparation. Un certain nombre d’équipements, de matériels sont retirés du bord. Ensuite, il y a une phase d’inventaire de produits polluants, de telle manière que lorsqu’on arrive à la déconstruction, on a l’assurance que le chantier qui sera retenu, a la capacité de traiter les polluants à bord, et qu’il n’exposera pas son personnel par méconnaissance. Troisième étape, c’est la déconstruction elle-même dans des chantiers spécialisés.
Où vont être démantelé les navires ? Par qui ? Quels sont les critères ?
Tout d’abord, en appliquant le cadre de la réglementation européenne nous nous limitons au périmètre de l’Union européenne. C’est une première condition. Une fois cette zone précisée, nous passons un marché public européen afin d’ouvrir le choix à la concurrence et de faire en sorte que les industriels se positionnent en apportant d’une part leur expérience et l’assurance que le navire va être correctement déconstruit, c'est-à-dire dans le respect de l’environnement et de la santé des personnels qui vont concourir à la déconstruction. Enfin, naturellement, cette ouverture à la concurrence facilite la performance économique.
Article : FRi 3B Conseils
Documents de référence : Marine nationale / Ouest France / 3B Conseils
Photo : Ouest France
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lundi 8 juin 2009
Suède : Enfouissement des déchets nucléaires pour 100 000 ans
Stockholm (Suède) - 8/6/2009 - 3B Conseils - C'est un tournant dans la gestion des déchets nucléaires à vie longue. Alors que la France cherche encore un lieu de stockage, et que les Etats-Unis se sont donné 6 mois pour y voir plus clair, la Suède a déjà localisé son sanctuaire de matières radioactives. Elle s'apprête à enfouir ses déchets nucléaires pour une durée de 100 000 ans, au sein de l'un des premiers sites de stockage permanent au monde.
Mené par la Société suédoise de gestion de l'énergie et des déchets nucléaires (SKB), le chantier devrait être lancé en 2016, pour s'achever entre 2022 et 2024. Le site est implanté à 200 km au nord de Stockholm, sur la zone industrielle de Forsmark.
Les déchets seront enfouis par une profondeur de 500 mètres, dans un sol granitique. La roche y est sèche et peu fracturées et ne nécessite que peu de forage, indique SKB. Les déchets y seront conditionnés dans des coffres en cuivre, à proximité du centre provisoire de stockage d'Oskarshamn.
Le problème du stockage des déchets radioactifs à vie longue se pose pour toutes les nations privilégiant le nucléaire dans leur energy mix. La Suède dispose d'une dizaine de réacteurs nucléaires qui produisent 45% de l'électricité du pays, contre 80% en France. Elle avait annoncé début février la relance de son programme nucléaire qu'elle souhaitait initialement abandonner progressivement.
Les déchets nucléaires hautement radioactifs suédois sont depuis 1985 stockés dans un centre temporaire à Oskarshamn, mais une solution devait être trouvée pour un stockage à très long terme, afin de désengorger le site. Le processus de sélection était en route depuis 2002. Le site finalement choisi, proche d'une centrale nucléaire existante, était en compétition avec un autre site à Oskarshamn, où se trouve le laboratoire expérimental destiné à développer le stockage permanent de déchets nucléaires. SKB doit encore obtenir les autorisations de radiation et d'environnement.
La France quant à elle doit encore résoudre ce casse-tête. Pour les déchets hautement actifs et à vie longue, il est prévu de construire des centres de stockage à 500m de profondeur sous une couche d'argile datant de 150 millions d'années de 130 mètres d'épaisseur. Les autorisations pour construire ce type de sites seront délivrées dans le courant de l'année 2015 pour une mise en service en 2025.
A l'heure actuelle, seuls les États-Unis possèdent un tel lieu de stockage dans le Nouveau Mexique, dans la montagne du Yucca, mais ce stockage fait l'objet d'une polémique dense au sein de la population, et le ministre à l'énergie de l'administration Obama, Steven Chu, y est réticent.
Des centres de stockage sont également à l'étude en Finlande pour des inaugurations avant 2030. La méthode est la même : enfouis à 500 mètres de profondeur dans un sol granitique, les déchets seront placés dans des coffres en cuivre et doivent, selon le cahier des charges, y être stockés au moins cent mille ans.
D'après le chercheur indépendant John Large, c'est une solution risquée pour les générations futures. « En Finlande, en Suède, aux États-Unis, en Allemagne, le principe est de stocker les combustibles irradiés dans des containers en cuivre, à 400-600 mètres sous terre » rappelait-il. « Or ces containers ont été conçus pour pouvoir résister à toute fuite durant cent mille ans. Durant ce temps, la majorité des isotopes radioactifs auront perdu leur toxicité. Reste que l'129, un isotope radioactif de l'iode créé lors des réactions de fission (cassure des noyaux d'uranium ou de plutonium) dans un réacteur nucléaire, reste dangereux 5 millions d'années après pour l'être humain. Au bout de cent mille ans, quand le container le laissera échapper, il contaminera l'eau en sous-sol et aura une incidence sur les générations futures ». Si les pays utilisant l'énergie de l'atome ont fini par trouver une solution à l'épineux problème des déchets, il ne s'agit que d'une solution partielle.
English Summary:
The Swedish Nuclear Fuel and Waste Management Company, SKB, has decided today to select Forsmark as the site for the final repository for Sweden’s spent nuclear fuel.
All spent nuclear fuel from Swedish nuclear power plants will be disposed of in the final repository at a depth of nearly 500 metres in the crystalline bedrock.
The Forsmark site offers rock at the repository level which is dry and has few fractures. These properties are of a major significance for long-term safety.
Article : FRI 3B Conseils
Source : Enerzine / Usine nouvelle
Photo : Enerzine
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