PARIS (France) – 12/3/10 - 3B Conseils - Emmanuel Donfut, photographe amphibien - fondateur de l’agence Balao et réserviste dans l’armée, a suivi les groupes de plongeurs démineurs français, américains, australiens et néo-zélandais opérant dans le lagon de Nouméa. Son reportage a été publié dans Cols Bleus et paraît ce mois-ci dans Armées d’Aujourd’hui. Le but de l’opération dénommée « Lagoon Minex 2009 » était d’identifier et de neutraliser des mines datant de la seconde guerre mondiale, placées par les américains et leurs alliés australiens, qui redoutaient un second Pearl Harbor (7 déc. 1941). Sur les 1900 mines placées à partir de 1942, 1600 ont coulé et 300 ont explosé, notamment grâce aux premières actions américaines de déminage en 1944 et 1945.
Lagoon Minex n’est pas un exercice, contrairement à ce que son nom fait penser (Mine Exercice) mais une opération de dépollution placée sous le commandement du Général Olivier Tramond, commandant les Forces Armées en Nouvelle Calédonie (FANC) qui s’est déroulée du 6 au 20 novembre et a été poursuivie jusqu’au 3 décembre 2009 par l’équipe française.. (notre billet précédent ICI)Bien que leur système de mise à feu a été désamorcé, chacune des 1600 mines gisant dans le lagon calédonien contient 225 kg d’explosif en état de fonctionner. La fréquentation du lagon ayant beaucoup augmenté en raison du développement économique de l’archipel et de l’essor des loisirs nautiques, il est nécessaire de débarrasser le lagon des explosifs.
Chaque pays possédant une technique de travail et un matériel différent, le succès de cette opération fut de voir coordonner des moyens anti-mines très différents. Ainsi, la Marine Nationale a mis à disposition son BAtiment de TRAnsport Léger (BATRAL) Jacques Cartier affecté à Nouméa, un sonar remorqué et un détachement 13 plongeurs démineurs des groupements de la protection et déminage Atlantique, Manche et Méditerranée, l’Australie avait deux bâtiments, deux ROV et une équipe de démineurs, la Nouvelle-Zélande avait dépêché un navire de soutien pour ses 18 plongeurs démineurs, un navire hydrographique et deux drones, et l’US Navy avait amené de San Diego, outre quatre drones sous-marins, quatre dauphins démineurs, sa spécialité. Ces animaux (US Naval Marine mammal Program - au nombre de soixante)sont dressés pour localiser les mines et déposer une marque électronique à proximité, afin de permettre aux plongeurs démineurs de les retrouver.
Cette année, les dauphins lancés sur une zone vaste, ont trouvé 10 mines.
Bilan de l’opération Lagoon Minex a permis de sécuriser le lagon calédonien, zone classée au patrimoine mondial de l’UNESCO,
- 149 mines identifiées
- 398 identifiés comme n’étant pas des mines
- de détruire 7 mines par explosion, plus de 60 d’océanisées et de mettre à jour la cartographie des mines …
Drone REMUS - US Navy
Double Eagle - Mine disposal vehicule - Australie
Plongeurs australiens
Dauphin avec son marqueur
Photographies d’Emmanuel Donfut publiées avec son aimable autorisation.
Article : Alix Willemez - BB - 3B Conseils
Sources : Emmanuel Donfut Balao / Ministère de la Défense / Marine nationale Cols Bleus (n° 2934/ 23 janvier 2010) / portail des sous-marins
vendredi 12 mars 2010
149 mines identifiées au cours de l’opération multinationale « Lagoon Minex »
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jeudi 11 mars 2010
L’armée jordanienne se met au vert
AMMAN (Jordanie) – 11/3/10 – 3B Conseils - La Jordanie a été le seul pays à inclure les activités militaires, à son plan de réduction des émissions Carbonne, à l’issue du sommet de Copenhague. Le royaume hachémite prévoit de développer les transports maritimes et ferroviaires et d’interdire à l’armée d’acquérir des véhicules trop polluants d’ici 2020. Amman veut aussi valoriser le biogaz des décharges, accroître le couvert forestier du royaume et améliorer les performances de la raffinerie de Zarqa.
Article : SLG 3B Conseils
Sources : AEPI / Jordan enlists army in climate fight / 3B Conseils
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mercredi 10 mars 2010
"Nucléaire US : tout changer pour que rien ne change"
PARIS (France) - 10/3/10 - 3B Conseils - Le 5 mars Barthélémy Courmont, chercheur à l’IRIS, publiait sur le site de l'IRIS (ICI) une analyse intitulé : "Nucléaire US : tout changer pour que rien ne change"
"Réduction spectaculaire des stocks nucléaires : tels sont les mots choisis par la Maison-Blanche pour annoncer la nouvelle politique nucléaire des Etats-Unis, qui fait directement écho aux souhaits de Barak Obama d’œuvrer à la dénucléarisation de la planète, notamment lors de son passage à Prague en avril 2009. On parle de plusieurs milliers d’ogives nucléaires qui pourraient être démantelées unilatéralement dans les prochaines années, sous réserve d’approbation au Congrès.
Cette annonce spectaculaire masque cependant la réalité, à savoir peu de changement de fond dans la politique nucléaire des Etats-Unis. Les décisions prises en 2002 allaient déjà dans le sens d’une réduction importante des stocks, l’administration Bush proposant des chiffres à l’époque bien en-deçà de l’arsenal des Etats-Unis. Mais cette annonce, faite sans aucune concertation avec la Russie, autre pays directement concerné par le désarmement nucléaire, avait été ironiquement mal perçue à l’extérieur, d’aucuns y voyant une volonté de ne pas se plier aux accords bilatéraux en matière de contrôle des armements et de désarmement ayant regroupé les deux pays depuis 1972, les accords SALT et START.
Rien de bien différent donc, et au contraire la continuité qui semble être choisie comme option. La proposition de Barack Obama propose en effet de conserver une force de dissuasion « solide et fiable », ce qui exclue on ne peut plus clairement la possibilité de l’élimination à court ou moyen terme. De même, et s’il convient de louer par ailleurs les efforts américains en faveur de désarmement nucléaire, les Etats-Unis restent, avec la Russie, la principale puissance nucléaire en stocks, très loin devant des pays comme la France, la Chine ou le Royaume-Uni (et sans tenir compte des puissances nucléaires non reconnues par le Traité de non prolifération). Il serait donc assez logique que les premiers gestes en matière de désarmement viennent de ces deux pays, et non de ceux dont les stocks sont nettement plus modestes.
En d’autres termes, rien de véritablement nouveau dans cette politique américaine du nucléaire, sinon la volonté de poursuivre dans la même direction, mais sans fixer le moindre objectif concret en matière d’élimination (qui devra de toute façon passer par l’approbation de tous). L’effet d’annonce du discours de Prague reste donc pour l’heure sans véritable conséquence, et si les Etats-Unis se positionnent comme un « bon élève » à quelques semaines de la conférence d’examen du Traité de non prolifération, ce qui permettra à Washington de chercher à se mettre en position de force, il n’y a pas de réel changement sur le fond, la politique nucléaire américaine se proposant simplement d’aller « plus loin que les précédentes », pour reprendre les termes de la Maison-Blanche.
Un point positif toutefois, et hautement prévisible d’ailleurs : l’abandon des projets d’armes anti-bunkers, qui figuraient dans la politique nucléaire des Etats-Unis en 2002. Ces armes posaient un problème considérable, en ce qu’elles ouvraient potentiellement la porte à l’utilisation d’armes nucléaires tactique afin de détruire des cibles ennemies inatteignables par des armes conventionnelles. En renonçant de manière ferme à de telles options, Washington fait preuve de bon sens et d’engagement dans la lutte contre la prolifération, n’envoyant pas de mauvais message à ceux qui seraient tentés par l’aventure nucléaire.
Une autre note positive enfin, la décision de tourner définitivement la page du stationnement des armes nucléaires en Europe, envoyant ainsi un message amical à Moscou (qui ne demandait d’ailleurs sans doute pas tant). "
Article : SLG 3B Conseils
Sources : IRIS / 3B Conseils
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mardi 9 mars 2010
Des doctorants développent un dispositif pour combattre le bruit
AMSTERDAM (PAYS-BAS) - 9/3/10 - 3B Conseils - Le développement des trafics routiers, ferroviaires et aériens ont augmenté le volume des nuisances sonores. Or l'impact de ces nuisances ne doit pas être sous-estimé : elles peuvent entraîner chez les populations des lésions auditives, des insomnies, des difficultés à se concentrer ainsi que de la nervosité et de la tension.
Partant de ce constat, Hohan Wesselink, de l'Université de Twente, a développé un dispositif pour combattre activement les nuisances sonores. Pour cela, l'invention de Wesselink utilise des microphones pour capturer et réduire les ondes sonores : les hauts parleurs émettent alors des ondes contraires pour combattre les nuisances.
Selon le chercheur, son invention pourra être utilisée dans les secteurs des transports et de l'industrie au cours des prochaines années. Les milieux de la Défense devraient suivre les développements de ce dispositif.
Article : SLG 3B Conseils
Sources : BE Actualité / 3B Conseils
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lundi 8 mars 2010
Les priorités du budget nanotechnologies 2011 : le Dod perdant ?
WASHINGTON (Etats-Unis) - 8/3/10 - 3B Conseils - Avec une proposition de budget de 1,76 milliards de dollars pour l'année 2011, le budget de la National Nanotechnology Initiative (NNI) reste stable. Cependant, une analyse détaillée de la distribution de ces investissements entre les agences met en évidence une priorisation vers l'énergie, l'environnement et la santé.
La défense à la traine ?
A première vue, le grand perdant du projet de budget 2011 est le Departement of Defense (DOD). Après une baisse des budgets de 5% prévue en 2010, la baisse apparente pour 2011 serait de 20%. Apparente seulement. Car la proposition de budget 2011 ne concerne que les regular appropriations (crédits réguliers). Ceux-ci peuvent être abondés en cours d'année par des Congressionally directed funds, ce qui est le cas tous les ans pour le DOD dans le domaine des nanotechnologies.
Ces crédits supplémentaires s'élèvent à plusieurs dizaines de millions de dollars (117 millions de dollars en 2009). Ainsi, il est à prévoir que le DOD demeure le principal bénéficiaire des fonds fédéraux dans le domaine des nanotechnologies avec environ 450 millions de dollars. Il est intéressant de noter par ailleurs que ce mode de financement complémentaire a été critiqué par le DOD lui-même. Un rapport de 2007 (ICI) souligne que ces fonds viennent soutenir des projets qui sont généralement en décalage, voire même en opposition, avec les priorités définies dans le cadre de la demande budgétaire régulière du DOD.
L'énergie en plein boom
Le Departement of Energy (DOE) voit son budget nanotechnologies augmenter sensiblement (13%) comme cela avait été déjà le cas en 2010. Le DOE avait aussi empoché 57% des 511 millions de dollars débloqués en nanotechnologies dans le cadre du American Recovery and Reinvestment Act (ARRA) de 2009. Le DOE devance ainsi toutes les autres agences - à part le DOD au final - en termes de budget dans le cadre du NNI pour 2011. Cette augmentation traduit la volonté forte d'investir dans les énergies renouvelables ou à empreinte carbone faible. Cette stratégie est illustrée notamment par la mise en place de l'Agence de recherche avancée en énergie (ARPA-e).
Les agences du NNI ont aussi identifié des secteurs clés de coopération afin d'accélérer le développement des nanotechnologies sur des sujets prioritaires dans l'agenda présidentiel. Ces Nanotechnology Signature Initiatives comprennent en 2011 le développement des nanotechnologies pour les applications à l'énergie solaire, dans lequel le DOE joue un rôle clé.
L'accent très fort sur la thématique Environnement, Santé et Sécurité
Après une augmentation de 23% en 2010, le financement du Program Component Area 7 (PCA 7) du NNI dédié aux questions d'environnement, de santé et de sécurité (EHS) augmente de 28% en 2011 pour atteindre 117 millions de dollars.
Cette augmentation a diverses origines. Elle résulte tout d'abord de l'augmentation des budgets des agences n'intervenant que sur ces thématiques comme le National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH) ou l'Environmental Protection Agency (EPA) dont les budgets ont été multipliés respectivement par 2.1 et 1.75 depuis 2009. Le deuxième facteur est l'incorporation officielle de nouvelles agences dans le NNI opérant uniquement dans ce domaine comme la Food and Drug Administration (FDA) et la Consumer Product Safety Commission (CPSC) dotées pour 2011 de 15 et 2 millions de dollars.
Enfin, la part réservée au PCA 7 par certaines agences dans leur budget a augmenté; Fortement dans le cas pour le National Institute for Standards and Technology (NIST) qui a plus que doublé sa demande sur ces thématiques en 2011; De manière plus limité dans le cas de la National Science Foundation (NSF) et des National Institutes of Health (NIH), respectivement 11% et 6% d'augmentation. Le budget du PCA 7 est ainsi passé de 37,7 millions de dollars pour 2006 - 2,8% du budget NNI - à une demande de 117 millions de dollars pour 2011 soit 6,6% du budget NNI. La part des investissements dans le PCA 7 a ainsi plus que doublée en cinq ans. Il est important de noter que des projets menés dans d'autres PCA ont aussi des conséquences directes dans le domaine EHS.
L'importance du domaine EHS
L'investissement pour les problématiques EHS n'est ni soudain, ni aléatoire mais bien rationnel et planifié. Il découle de l'établissement d'une stratégie dans le domaine par le NNI en 2008. Les agences responsables d'une des cinq problématiques clés dans cette stratégie (NIST, NIH, EPA, FDA et NIOSH) ont donc vu leur demande de budget augmentée.
Les principales questions au coeur des problématiques EHS concerne la caractérisation des nanomatériaux. Les polluants actuels sont caractérisés par leur composition chimique. Dans le cas des nanocomposés, il faut y ajouter la taille, la morphologie et les propriétés de surface. Autant de caractéristiques qu'il faut pouvoir mesurer et répertorier et dont il est nécessaire de comprendre l'impact sur l'environnement et les tissus vivants.
La recherche en instrumentation et métrologie, portée par le NIST, est donc essentielle. Elle permettra de constituer une base de données scientifiques sans laquelle il est impossible de modéliser le comportement de nouveaux nanocomposés, leur cycle de vie, leur évolution, et donc, leur potentielle dangerosité. De plus, la recherche en estimation et management du risque a besoin d'être développée pour pouvoir prendre en compte les nanocomposés. C'est le rôle de la FDA.
Les demandes de régulation sont de plus en plus pressantes de la part des consommateurs -plus de 1000 produits répertoriés incluent des nanocomposés- mais aussi de la part des personnels qui travaillent au jour le jour sur ces nano-objets. Les évolutions technologiques passées ont profondément marqué l'environnement et la santé (fusion du réacteur de Tchernobyl, amiante...). La révolution nanotechnologique ne sera un succès que si elle obtient l'adhésion des citoyens, qui passe par la démonstration scientifique des avantages obtenus face aux risques encourus, qu'il faut s'employer à évaluer puis limiter.
Les gouvernements avancent donc avec prudence dans le domaine des nanotechnologies. L'équilibre entre l'encouragement des développements technologiques, cristallisant l'espoir d'un développement économique prospère, et les limitations imposées par la régulation de ces nouvelles technologies, indispensable pour éviter le rejet d'innovations prometteuses, est parfois difficile à trouver. Le budget NNI 2011 en est l'illustration.
Article : SLG3B Conseils
Sources : BE Actualités /National Nanotechnology Initiative - Supplement to the President's 2011 Budget, Février 2010 / 3B Conseils
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