BREST (France) – 10/10/2008 – 3B Conseils - Du 22 au 24 septembre, la Marine a mené une campagne d’essais grandeur nature de dérive des conteneurs en mer d’Iroise entre la pointe St Matthieu et la pointe du Raz. Cette expérimentation s’inscrivait dans le cadre du projet européen interrégional « Lost cont » (conteneurs perdus) visant à proposer des réponses au problème des conteneurs perdus par les navires de passage dans le golfe de Gascogne et ses approches. Il associait la préfecture maritime, le Cedre (centre de documentation de recherche et d'expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux), Aquitaine, le Sasemar (service espagnol de sécurité maritime), le COM Cherbourg, IPTM (Portugal) et le concours technique de l’Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer).
Cette campagne d'essais visait plusieurs objectifs :
- La mise en place d'un système de suivi d'un conteneur perdu en mer par des systèmes ARGOS et AIS.
- Participer à l'amélioration des modèles de dérive MOTHY et SAR-DRIFT.
- Réaliser une étude du comportement d'un conteneur perdu en mer.
- Partager des expériences entre les différents partenaires au cours d'un atelier de travail européen organisé par le CEDRE les 25 et 26 septembre.
Le magasine cols bleus rapporte : « Le 22 septembre, un conteneur de 20 pieds, équipé d’une balise Argos et d’un transpondeur AIS, a été mis à la mer à la sortie du goulet Brest. Il a été récupéré par le bâtiment d’assistance de la base navale de Brest Alcyon 24 heures plus tard. L’analyse de cette dérive a pleinement permis de répondre aux attentes de l’expérimentation : collecter, d’une part, le maximum de renseignements sur les paramètres entrant en jeu (vent, courants, vagues) et, d’autre part, suivre le cheminement de la boite. Les mesures ont montré une vitesse de dérive comprise en 1 et 1,5 mille par heure. Elles confirment également l’importance du facteur « courant » qui semblerait influer largement sur cette dernière (de l’ordre de 85%). Un résultat qui, en raison du vent, peut évoluer en fonction du degré d’immersion. »
Chaque année au niveau mondial, on estime qu’environ 3 000 conteneurs sont perdus en mer. Livrés aux courants, au mouvement des vagues et au vent, ils représentent un danger tant pour la navigation (collisions avec les bateaux ...) que pour l’environnement (pollutions...).
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : Cols Bleus n°2883 / Marine Nationale /Cedre / Ifremer / 3B Conseils
Photo (Marine Nationale) : Campagne d'essais Lost Cont 2008
vendredi 10 octobre 2008
Marine : exercice de récupération de conteneurs tombés à la mer
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jeudi 9 octobre 2008
Quelle justice environnementale pour les victimes de l’agent orange au Vietnam ?
DUJON (France) – 9/10/2008 – 3B Conseils – Le 26 septembre 2008 s’est tenu à Dijon un colloque intitulé "Conflits et environnement : de l'écocide à la justice environnementale", organisé par le Comité français pour le Village de l'Amitié de la Côte d'Or. Le village de Vân Canh situé au nord de Hanoi et créé à l'initiative d'anciens combattants français, allemands, britanniques, américains et japonais. Il regroupe 10 pavillons où plus de 150 enfants et personnes âgées victimes de l'agent orange y vivent et reçoivent des soins adaptés. Qu’est ce que l’écocide ? Entendue comme certains actes qui visent à bouleverser ou détruire le développement de tout ou partie d’un écosystème humain ou comme l’utilisation délibérée de technologies de destruction écologique à grande échelle, cette notion a été évoquée pour la première fois à l’occasion de la guerre du Vietnam puis rétrospectivement au regard des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, ou pendant des conflits plus récents tels que les deux guerres du Golfe (usage d’uranium appauvri) ou en Serbie, au Kosovo et au Liban avec l’utilisation de bombes à fragmentation, mais sans pour autant et pour l’instant, emporter de conséquences juridiques.
Tout ce qui a été détruit au Vietnam, tant sur le plan humain qu'environnemental, doit être dédommagé, ont affirmé à l'unanimité des participants au colloque. Les interventions présentées à ce colloque ont abordé les conséquences de la dioxine après guerre au Vietnam ainsi que la responsabilité des fabricants américains des produits toxiques envers les victimes vietnamiennes. Les scientifiques participants ont discuté à cette occasion du nouveau terme "écocide" considéré comme une des plus importantes conséquences de la guerre moderne.
"Le droit à réparation : quels recours?" place le débat sur le terrain judiciaire. En effet, une plainte a été engagée à la Cour d'appel de l'État de New York, par l'Association des victimes vietnamiennes de l'agent orange/dioxine (VAVA), en janvier 2004, à l'encontre de 37 entreprises chimiques (dont Monsanto et Dow Chemical) ayant fabriqué les défoliants, pour "crimes contre l'humanité et crimes de guerre, violations des lois internationales, fabrication de produits dangereux, dommages intentionnels, enrichissement abusif". La plainte a été rejetée le 11 mars 2005 pour irrecevabilité, au motif que l'agent orange, officiellement un herbicide, ne saurait être qualifié d'arme chimique ni de poison. Le 22 février 2008, pour la 2e fois, la plainte de la VAVA été ajournée (alors que la même Cour d'appel a, en 1984, entériné un compromis en indemnisant les vétérans américains à hauteur de 180 millions de dollars, et ce sans jugement). Les victimes vietnamiennes ont présenté une requête auprès de la Cour suprême des États-Unis d'Amérique, le 6 octobre 2008. L'Association internationale des juristes démocrates (AIJD) a lancé un "appel international de juristes pour la responsabilité des États-Unis envers le Vietnam pour les épandages de dioxine". Ainsi, le principe "pollueur-payeur" devient immédiat.
Une exposition des photos sur les victimes de l'agent orange du Vietnam s'est ouverte le 25 septembre dernier dans les locaux du Conseil régional de Bourgogne. Les maladies dues à la dioxine ont été présentées par l'INSERM en 2000 dans un rapport intitulé "Dioxines dans l'environnement. Quels risques pour la santé? ". Par ailleurs, l'Académie des sciences des États-Unis a publié une liste des maladies dues à la dioxine et révisable tous les 2 ans. En raison de la stabilité de la dioxine, les nouvelles générations au Viêt Nam vivent encore en présence de ce produit cancérogène et tératogène, occasionnant des maladies diverses, des cancers et des malformations à la naissance. L’agent orange est le plus utilisés des herbicides il fut utilisés pour défolier les forêts et ainsi empêcher les Vietnamiens de se cacher, pour détruire leurs récoltes, mais aussi pour dégager les abords des installations militaires américaines et y prévenir les attaques. L'utilisation d'une telle quantité d'herbicide a eu un impact important sur l'environnement. Dans Le Courrier de l'Unesco, datant du mois de mai 2000, l’UNESCO estime que le cinquième des forêts sud-vietnamiennes a été détruit par les herbicides américains.
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : Courrier du Vietnam / 3B Conseils
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mercredi 8 octobre 2008
Evaluation des 8000 tonnes de munitions coulées dans les lacs suisses
BECKENRIED (Suisse) – 8/10/2008 – 3B Conseils – Les autorités suisses ont débuté hier une vaste campagne pour examiner l'état et la dangerosité de plus de 8.000 tonnes de munitions coulées dans les lacs du pays et dont la décomposition pourrait menacer l'environnement.
Benno Bühlmann, responsable de l'environnement des cantons limitrophes du lac, a expliqué que les militaires allaient, dans un premier temps, remonter des échantillons de munitions des lacs de Quatre cantons (centre) "pour ensuite analyser en laboratoire leur état de décomposition et les risques qu'ils peuvent représenter". Ils sont aidés d'Armasuisse, le centre de compétences de l'armée helvétique pour l'acquisition de matériels technologiquement complexes et de technologies de l'armement. Pour cette opération présentée comme une première mondiale, l'armée suisse va utiliser une barge modifiée, équipée d'un grappin et guidée par un robot sous-marin pour remonter des échantillons des profondeurs du lac.
Ce lac recèle environ 3.200 tonnes de munitions (obus d'artillerie, grenades, mèches et détonateurs), des surplus de l'armée qui ont été coulés, depuis la Première guerre mondiale jusque dans le milieu des années 1960. "Il n'y avait pas de considération écologique dans le passé et c'était alors la meilleure façon de se débarrasser des munitions", reconnaît Benno Bühlmann, et d’avertir qu’au-delà du danger d'explosion, provoqué par la remontée des obus, le soulèvement des sédiments chargés de résidus de TNT et de métaux lourds pourrait provoquer "un désastre écologique". Il y a un an, les zones de dépôts de munitions dans les lacs de Thoune, de Brienz et des Quatre-Cantons ont été contrôlées et mesurées. A cette occasion, les zones d'immersion supposées ont été confirmées et des surfaces de concentration de dépôts ont été localisées. Les autres études menées jusqu'à présent confirment que les munitions immergées n'ont déversé aucune substance explosive dans les lacs. L’objectif de la campagne est de localiser avec plus de précision la munition immergée et de déterminer en particulier la couche de sédiments dont elle est recouverte. "Les munitions sont actuellement recouvertes par une trentaine de centimètres de sédiments qui les isolent", a précisé le spécialiste. Aucune pollution n'a, pour l’instant, été relevée dans le lac. L'opération doit durer entre deux et trois semaines et sera reproduite dans deux autres lacs ayant servi de décharges militaires: le lac Thoune et de Brienz (centre). Un repêchage à proprement parler des munitions n'est pas le but de cette prise d'échantillons et il n'est d'ailleurs toujours pas prévu de procéder à une évacuation de ces dépôts. Un rapport final sera remis d'ici la fin 2009.
Pour améliorer les caractéristiques cinétiques des projectiles, des métaux lourds ont été utilisés dans la plupart des munitions. Or, ils sont toxiques (notamment le plomb qui est l’un des éléments les plus toxiques en termes de risque/quantité, avec le mercure).
Pour en savoir plus, intervention de Luigi Alcaro et de Stephan Robinson lors de la deuxième conférence « Défense et Environnement : une nouvelle manière de penser », le 30 mai 2008 ICI
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports / Le Figaro / AFP / 3B Conseils
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mardi 7 octobre 2008
L’US Army se met au vert (2)
FORT IRWIN (Etats-Unis) – 7/10/2008 – 3B Conseils – Le 4 août, nous vous présentions le programme de développement durable que l’US Army a lancé dans toutes ses bases. Cela a commencé en 2001 à Fort Bragg en Caroline du Nord (29 183 personnes) avec la construction de villages factices et Fort Carson dans le Colorado (18 500 personnes), première base à contrôler ses émissions de gaz à effet de serres. Aujourd’hui, à Fort Irwin (3100 km2), dans le désert californien du Mojave, débute une période d’expérimentation de deux ans afin de réduire les émissions carbones. « Nous avons deux choses que les compagnies énergétiques recherchent » a souligné le commandant de la garnison Jim Chevallier « beaucoup de soleil et beaucoup de vent. ». Et Fort Irwin compte les utiliser pour réduire son empreinte écologique dans le désert de Mojave. Le camp a mis en place une série de mesures pour augmenter l’utilisation des énergies renouvelables. Actuellement cette base est l’un des plus grands consommateurs d’énergie de la Southern California Edison, le principal fournisseur d’énergie renouvelable de l’Etat. Chevallier prévoit en deux ans de finir la construction d’une usine d’énergie renouvelable qui produira assez d’énergie solaire et éolienne pour faire fonctionner tout le camp. Le commandant a tout une liste d’initiatives pour réduire la consommation. Les nouveaux bâtiments répondront à des normes environnementales strictes, les lumières externes fonctionneront grâce à l'énergie solaire, les soldats recevront des ordres pour limiter leur consommation d’énergie et payeront des taxes en cas d’excès, et des véhicules électriques seront utilisés. En plus de l'énergie, Chevallier a indiqué que la base construira une usine de traitement des eaux usées.
Fort Irwin est le plus grand camp d’entraînement militaire des Etats-Unis, à trois heures de route de Los Angeles et de Las Vegas (Nevada). Fort Irwin a été fondé en 1940 et est le centre national d’entraînement des forces armées depuis 1981. Le camp a été successivement terrain d’entraînement contre les Soviétiques, les Irakiens et les Afghans.
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : Desert Dispatch / Fort Irwin / 3B Conseils
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lundi 6 octobre 2008
Les pollutions nucléaires en France
PARIS (France) – 6/10/2008 – 3B Conseils – Le magazine Capital publie actuellement un dossier sur les pollution radioactives en France. Le journal propose un dossier répertoriant les pollutions radioactives en France, région par région, département par département, ville par ville, d’après un rapport de l’ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) de 2006 (rapport consultable ICI). Sont passées en revue les sources : militaires, les anciennes mines d'uranium, les laboratoires de recherche civils, comme le CEA, les centrales nucléaires d'EDF en activité ou en démantèlement, les centres hospitaliers, les industries chimiques traitant de matières premières susceptibles de renfermer des éléments radioactifs, les décharges contaminées... 899 sites sont répertoriés dont 159 font l’objet de fiches détaillées.
Selon le mensuel : « La Défense nationale, qui avait d’autres soucis en tête, a par exemple laissé ses pattes sales un peu partout dans le paysage – des résidus d’uranium militaire ont été découverts dans la nappe phréatique après l’accident de la Socatri » (article 22 juillet).
Les atolls de Mururoa et de Fangataufa, en Polynésie française (article du 15 juillet) sont particulièrement visés. La France y avait procédé, entre 1966 et 1974, à de nombreux essais nucléaires. A Fangataufa, entre 1966 et 1970, 4 essais d’armes nucléaires dans l’atmosphère puis, à partir de 1975 et jusqu’en janvier 1996, 10 essais nucléaires souterrains. A Mururoa, entre 1966 et 1974, 37 essais d’armes nucléaires dans l’atmosphère et 5 expériences de sécurité atmosphériques puis, à partir de 1976 et jusqu’en décembre 1995, 127 essais nucléaires souterrains et 10 expériences de sécurité. Ces tirs ont laissé sur place une grande quantité de résidus hautement toxiques. L'ANDRA évalue à 3 kilos les quantités de plutonium déposées dans les sédiments du fond du lagon de Fangataufa, et à 6,9 kilos celles qui se sont accumulées au fond de Mururoa (rapport ICI). En août 1995, la France a demandé à l’AIEA que soit réalisée une étude sur la situation radiologique sur l’atoll. Le Comité Consultatif International mis en place a commencé ses travaux en avril 1996 et a publié son rapport en juillet 1998 ; les données présentées dans le dossier de l’ANDRA sont extraites de ce rapport. Les installations du CEP ont été démantelées entre février 1996 et juillet 1998.
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : DICOD / Capital / ANDRA / 3B Conseils
Photo : Atoll de Mururoa
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