BRUXELLES (Belgique) – 3/10/2008 – 3B Conseils - Le Commandant Suprême Allié Transformation de l’OTAN (SACT), le général américain James Mattis, a indiqué être actuellement à la recherche de solutions pour « faire exploser les bombes dissimulées sur le bord des routes de manière préventive – c’est à dire, avant que ceux qui les ont posées ne puissent le faire ». La tâche semble très complexe ! Pour les scientifiques « plus difficile que d’aller sur la lune » même. De telles technologies sont importantes non seulement pour les forces déployées sur un théâtre d’action mais aussi pour la sécurité du pays. Le général a rappelé l’importance d’avoir l’initiative et de ne pas permettre à l‘ennemi de choisir le moment et le lieu de l’attaque. Il faut donc des technologies de brouillage, et la doctrine militaire doit pouvoir changer en cas de besoin.
Cette arme du pauvre, le plus souvent confectionnée d'obus reliés à un détonateur, se montre redoutablement efficace. Les Engins Explosifs Improvisés (EEI ou en anglais : Improvised Explosive Device- IED) ou « roadside bombs », enterrées sur le bord des routes, sont l’une des premières menaces en Irak et en Afghanistan, elles coutent la vie à de nombreux soldats et en blessent encore plus. Elles incorporent des composants chimiques explosifs, incendiaires ou toxiques. Comme il s'agit d'engins non conventionnels, il n'existe aucune procédure précise pour les désamorcer et la présence d'éléments toxiques ou radioactifs rend les opérations de désamorçages très délicates. Les EEI sont très difficiles à détecter, ces charges sont déclenchées au passage des véhicules militaires à l’aide de mises à feu plus ou moins sophistiquées. L'engin peut aussi exploser par la manipulation, le contact ou la proximité d'un individu ou d'un véhicule. Les civils ne sont donc pas épargnés. Il peut aussi exploser après une durée déterminée fixée ou sous l'action d'un opérateur (télécommandé). L’armée américaine s’est donc dotée de MRAP (Mine-Resistant Ambush-Protected Vehicle), car leurs HUMVEE sont particulièrement vulnérables à ce type d’attaque.
Trois soldats de l’ISAF sont morts dans l’explosion d’une bombe qui était déposée sur le bord de route, lundi 30 septembre, dans le sud de l’Afghanistan.
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : Defense News / DICOD /
vendredi 3 octobre 2008
OTAN : Quelle technologie pour lutter contre les engins explosifs improvisés ?
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jeudi 2 octobre 2008
Europe de la Défense : mutualisation des moyens au programme
DEAUVILLE (France) – 2/10/2008 – 3B Conseils – Les 1er et 2 octobre, un sommet informel des ministres européens de la Défense se tient à Deauville, sous la présidence du ministre de la Défense Hervé Morin afin d’envisager une relance de la coopération militaire. Plusieurs points ont été mis à l’ordre du jour notamment : dans le domaine maritime, le lancement d’un réseau de surveillance commune du littoral européen et d’évacuation des ressortissants ainsi que la constitution d’un groupe aéronaval européen incluant un porte-avions, des frégates et des sous-marins d’accompagnement. Selon la Croix, « huit pays seraient aujourd’hui prêts à y participer » dont la France. "Nous proposons une Europe de la Défense à la carte" » a commenté Hervé Morin.
De même, « une mutualisation des moyens de déminage maritime est en outre envisagée par six pays » note le même quotidien. Déjà, il y a quelques jours le Portail des sous marins avait rapporté les propos de Luc Cahier-Bihoreau, responsable du développement de l’unité de la lutte contre les mines chez Thales Under Water Systems et du capitaine de corvette Mathieu Cherriere, commandant du chasseur de mines Verseau, pour qui les plongeurs-démineurs Français sont les plus grands spécialistes de la lutte contre les mines. Pas tant du fait des technologies dont ils disposent que de leur expérience accumulée. Pour Luc Cahier-Bihoreau : “La réputation de la France s’est faite après la première Guerre du Golfe, lorsque les marines alliées ont nettoyé le Golfe de 1.200 mines, dont la majeure partie a été trouvée par la France. Donc, quand par exemple le Pakistan a cherché à acheter des systèmes de déminage, ils ont seulement regardé combien chacun avait trouvé de mines dans le Golfe et sont allés vers le vainqueur”. Les matériels actuels de lutte contre les mines seront obsolètes d’ici 20 ans, la mutualisation des moyens au niveau européen est donc une solution. Justement l’Agence européenne de Défense (AED, créée 12 juillet 2004), » qui a pour mission d'assister le Conseil et les États membres dans leurs efforts pour améliorer les capacités de défense de l'Union européenne et qui est donc destinée à porter les projets d’équipements militaires communs, devrait monter en puissance. Les Echos note que « les Britanniques ne s’opposeraient pas à une hausse (légère toutefois) des moyens de l’Agence européenne de Défense » et la Croix souligne que « Paris propose que les procédures de fonctionnement de l’AED soient simplifiées ». Les propositions élaborées à Deauville devraient faire l'objet d'une décision formelle lors d'une réunion des ministres prévue le 10 novembre à Bruxelles, puis le Conseils européen donnera son accord final à la mi-décembre.Le 4 décembre 1998, la défense européenne était lancée à Saint-Malo mais après s’être dotée de nombreux comités et institutions, et multiplié les opérations civilo-militaires et militaires, elle manque de budgets. La France a fait de la relance de l'Europe de la défense l'une des quatre priorités de sa présidence de l'UE.
Pour en savoir plus : discours du Général Carlo Magrassi (Agence européenne de défense) lors de la deuxième conférence « Défense et Environnement : une nouvelle manière de penser » le 30 mai 2008 et le 10 juillet 2007, « L’importance de la prise en compte de l’environnement pour les programmes de coopération européens » : ICI.
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : DICOD / La Croix / Le Portail des sous-marins / 3B Conseils
Photo (Stéphane Geufroi, Ouest France) : Les 27 ministres de la Défense de l’Union Européenne.
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mercredi 1 octobre 2008
Ex-Clemenceau : fin du feuilleton ?
BREST (France) – 1/10/2008 – 3B Conseils – La coque Q790 pourrait rejoindre l’Angleterre le premier week end de novembre. En effet, l’association « Friends of Hartlepool », qui avait déposé, mercredi 3 septembre 2008 (article du 5 et du 19 septembre), un recours devant la Haute cour de Londres contre l’agence sanitaire britannique, a été débouté. Friends of Hartlepool souhaitait empêcher que l'ancien porte-avions français Le Clemenceau, qui contient de grosses quantités d'amiante, ne soit démantelé sur le chantier de Hartlepool (nord-est) pour des raisons environnementales et sanitaires. La Haute cour de Londres estime que l'importation d'amiante en Grande-Bretagne est certes interdite, mais que la dérogation délivrée par le Health & Safety Executive (HSE, agence environnementale et sanitaire britannique) à la société Able UK est valable. "La demande d'examen de la décision d'exemption des services sanitaires britanniques a été rejetée. Nous sommes ravis", a indiqué à l'AFP Peter Stephenson, président de la société Able UK.
Pour sa part Le Télégramme s’interroge : « Le traitement du Clem se voulait écologiquement "exemplaire", a fortiori après sa calamiteuse escapade en Inde. Mais qu’en penser aujourd’hui, alors que son attribution semble reposer sur un argument exclusivement financier ? ». Le quotidien rappelle qu’une fois la matière première valorisée, la facture de la société britannique Able UK « devrait se situer entre 2,5 et 4,5 M d’euros, alors que les quatre autres propositions affichent des montants de cinq à dix fois supérieurs ». Pourquoi ? Le Télégramme avance une hypothèse : « y a-t-il eu malentendu quant à la quantité d’amiante à traiter ? S’agit-il de 700 t de produits amiantés (la substance et les éléments voisins contaminés) ou 700 t d’amiante brut (auquel il faut ajouter les tonnes de produits périphériques touchés) ? ». Le Télégramme rappelle la position d’Olivier François de la société belge Galloo qui évoque « les déficiences de l’expertise amiante », qui n’a « vraiment pas été faite au standard international ». Pour l'instant le maire de Brest, François Cuillandre, n'a pas fait de commentaires. Jean-Paul Hellequin, représentant syndical de la CGT des Marins, et président de l’association Mor-Glaz (article du 19 septembre), a indiqué que maître Sullivan (défenseur devant la cour de Londres pour l'association Friends of Hartlepool) décidera dans la journée de la décision de faire appel ou pas. Par ailleurs, l'association brestoise AE2B devrait déposer une action en référé dans la semaine.
Selon M. Stephenson, l'association a quatorze jours pour faire appel de la décision du juge de la Haute cour de Londres "mais il y a peu de chance qu'elle le fasse", a-t-il estimé. Le démantèlement du Q790 devrait durer une dizaine de mois, a indiqué M. Stephenson, président de la société Able UK, précisant qu'environ 700 tonnes de matériaux contaminés par de l'amiante se trouvaient toujours à bord.
Est-ce pour éviter pareille polémique que la Marine américaine a annoncé la déconstruction aux Etats-Unis des neuf autres navires militaires qui devaient arriver à Hartlepool, en plus des quatre premiers toujours en attente de déconstruction ?
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : Mer et Marine / Le Figaro / Le Télégramme / Ouest France / DICOD / 3B Conseils
Photo : La coque Q790
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mardi 30 septembre 2008
Russie : Medvedev annonce la modernisation de l’armée
MOSCOU (Russie) – 30/09/2008 – 3B Conseils – Au cours d'une visite dans la base du sous-marin nucléaire Saint-Georges le Victorieux, à Kamchatka (péninsule volcanique à l'est de la Russie), le 26 septembre 2008, le president russe Dmitrii Medvedev a annoncé que la Russie devait, d'ici 2020, créer un système renforcé de dissuasion nucléaire et a demandé aux commandants militaires de préparer un plan d'ici décembre prochain. M. Medvedev a fait de cet objectif l'une des grandes priorités de l'Etat pour les années à venir.
Il a souligné que la nécessité de la modernisation est démontrée par le conflit avec la Géorgie qui a eu lieu en août dernier. La Russie est sortie victorieuse mais la guerre a révélé l'arsenal vieillissant du pays. "Nous devons avoir la suprématie des airs, en fabriquant des armes d'attaque de haute précision contre les cibles sur terre et sur mer", a-t-il indiqué. Le programme devrait essentiellement porter sur de nouveaux sous-marins nucléaires équipés de « missiles de croisières », ainsi que sur « un système de défense aérospatiale ». « Nous devons garantir une dissuasion nucléaire », construire de « nouveaux types d’armements », et « parvenir à affirmer notre suprématie aérospatiale », a expliqué M. Medvedev. Une perspective qui ne semble par inquiéter Washington : « ces mesures ne vont pas affecter l’équilibre des puissances en terme de dissuasion nucléaire », a estimé la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice.
Rappelons que la Russie va augmenter de 27% son budget de la défense pour 2009* "près de 2 400 milliards de roubles (66 milliards d'euros) seront alloués aux besoins de la Défense et de la sécurité nationales. Le budget de la défense russe a enregistré une baisse considérable suite à l'effondrement du bloc soviétique. La marine et les forces aériennes ont été négligées, manquant de pièces détachées et de carburant pour s'entraîner. Il a été fixé par décret présidentiel (Boris Eltsine) à 3.5% du PIB. Cependant, en raison de la croissance économique, mais également sous l'effet de l'inflation, le budget de la défense croit de façon constante en volume depuis 1999. L'économie russe bénéficie de la situation favorable sur le marché des hydrocarbures.
La Russie a élaboré un "plan de développement des forces armées" pour la période 2001-2010. Ce plan a été adopté en 2002, suivi en 2003 du programme de réarmement. Du point de vu budgétaire, ce plan prévoyait entre autres : dans un premier temps (2002-2006) d'accroître les ressources allouées à la recherche et au développement en vue d'améliorer les capacités du complexe militaro-industriel russe dans le domaine des systèmes d'arme de nouvelle génération ; dans une seconde période, d'accroître la part dédiée aux acquisitions. Les nouvelles acquisitions s'effectueront selon ce programme sur une période allant de 2008 à 2015. Un programme d’armement pour la période 2007-2015 approuvé en octobre 2007 prévoit d’allouer 5 trillions de roubles (192,3 milliards de dollars) au développement, à l’achat, à la modernisation et à l’entretien des équipements militaires.
* Le budget de la Défense était de 820 milliards de roubles (31,5 milliards de dollars) en 2007 ; 956 milliards de roubles (36,8 milliards de dollars) en 2008 et devrait être d’1 trillion de roubles (38,5 milliards de dollars) en 2009 et environ 1,2 trillions de roubles (46,2 milliards de dollars) en 2010 (dépenses militaires russes ICI). A titre de comparaison, les Etats-Unis ont voté le 17 septembre un budget record de 612,5 milliards de dollars (426,5 milliards d’euros) pour la défense en 2009. Le budget de la défense en France devrait augmenter en 2009 pour passer de 36,8 milliards d'euros à 37,38 pour atteindre 38,72 milliards en 2011.
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : Barent Observer / DICOD / BBC / 3B Conseils
Photo : Le président Medvedev à Kamchatka avec Anatoly Serdyukov le ministre de la Défense à bord du sous-marin nucléaire Saint-Georges le Victorieux.
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lundi 29 septembre 2008
US Army : bientôt des opérations vertes ?
SANTA MONICA (Etats-Unis) – 29/09/2008 – 3B Conseils - Les récentes opérations en Irak, en Afghanistan et dans les Balkans ont mis en évidence l’importance des questions environnementales. Partant de ce constat la Rand Corporation a réalisé une étude montrant comment l’armée devrait mieux se préparer à intégrer ces questions. En intégrant mieux les problématiques environnementales lors de ces déploiements elle devrait gagner des avantages tactiques et stratégiques. Selon David Mosher, co-auteur du rapport « Green Warriors: Environmental Considerations in Army Contingency Operations » (consultable ICI) : "Il semble que l'aspect le moins connu des problématiques environnementales soit le rôle qu'elles peuvent jouer pour que les Etats-Unis atteignent leurs objectifs nationaux dans des opérations de contre-insurrection et de stabilité". L'étude montre que les généraux n'ont pas donné à ces questions une priorité suffisante notamment lors de la planification, et ce malgré les conséquences qu’elles peuvent avoir sur la santé et la sécurité des troupes, et sur la population locale (eau potable, système d’évacuation des eaux usées, conformité aux droits de l'environnement, gestion des ressources naturelles) ....
Les résultats sont basés sur l’examen de la politique et de la doctrine, l'analyse des OPEX, les entretiens avec des personnels de l'armée, et un examen de la documentation opérationnelle. De ces sources, une base de données de 111 études de cas a été créée. L’étude a prouvé que les questions environnementales peuvent avoir des impacts directs et indirects, particulièrement en termes de coût, de santé des soldats, de relations diplomatiques... Les auteurs recommandent aux généraux de donner plus de poids aux questions environnementales lors de la planification et pendant les opérations, et de développer des standards clairs pour de meilleures pratiques environnementales.
Fondée en 1948 à Santa Monica, en Californie, la RAND Corporation (Research And Development) est aujourd'hui le plus grand des think tanks, puisqu'elle disposait en 1999 de 1100 employés et d'un budget de 154 millions de dollars. Proche du ministère de la défense, elle est surtout renommée pour ses travaux prospectifs, relatifs notamment aux sciences et aux technologies, aux affaires militaires et stratégiques.
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : Rand Corpotation / Environment News Service / 3B Conseils
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