WASHINGTON - 31/01/08 - L'édition de Janvier-Février 2008 du célèbre magazine américain World Watch, publie un intéressant article de Sara De Weerdt intitulé "War and the Environment" (La guerre et l'environnement). Cet article passe en revue la tactique militaire moderne, telle que pratiquée pendant les guerre du Vietnam, du Rwanda, du Congo, du Liban du Golfe Persique et d'Irak. Il en ressort, ce que nous savions déjà ici, puisque c'est le sujet même de nos colloques "Défense et environnement", que l'ampleur de la destruction des paysage naturels et les dommages sur l'environnement apportées par les récents conflits sont sans précédents. La journaliste écrit : " D'un côté, il y a la puissance de la technologie des armes actuelles, particulièrement la dominance du déploiement rapide (shock-and-awe) par les superpuissances modernes. De l'autre, la participation, dans de nombreuses guerres récentes, de groupes de guérillero qui trouvent refuge dans des écosystèmes naturels." Les conflits passés en revue un à un et la journaliste finit par dresser un constat sans appel :
VIET NAM : La destruction délibérée de l'environnement comme stratégie militaire, connue sous le nom d'écocide, fut une des réponse des États-Unis à la guérilla Viet Kong. Résultat : 79 millions de litres de d'herbicides et de défoliants (incluant l'agent Orange) pulvérisé sur près d'un septième du Vietnam méridional ; la moitié des mangroves et 14% des forêts du Vietnam méridional détruites au moment de de cette opération (Opération Trail Dust), altérant sévèrement la végétation et la biodiversité.
RWANDA : Près de 2 millions de Hutus ont fui le Rwanda pendant quelques semaines pour se rendre dans des camps de réfugiés situés en Tanzanie et en République démocratique du Congo. Ce déplacement a généré le mouvement de population le plus massif de l'histoire. Environ 720 000 réfugiés se sont regroupés dans des camps sur les flancs du parc national de Virunga, le premier site naturel classé "patrimoine de l'humanité des Nations Unies" déclaré en danger à cause de la guerre.
GOLFE PERSIQUE : les scientifiques ont souligné les dommages causés au désert, particulièrement sur les micro-organismes protecteant de l'érosion. L'analyse du secteur affecté par la guerre du Golfe a montré une augmentation des tempêtes de sable. Une étude suggère que le désert pourrait mettre des milliers d'années à se remettre des manoeuvres des véhicules lourds. La politique menée par les troupes irakiennes en se retirant du Koweit qui avait consisté dans l'incendie des puits de pétrole a consumé l'équivalent d'un milliard de barils de pétrole (3 mois de la consommation des USA) contribuant à l'effet de serre mais aussi à une pollution locale considérable. A quoi à s'est ajoutée, à la suite des sabotages de l'armée irakienne, la plus grande marée noire de l'histoire humaine...
LIBAN : en juillet 2006, les bombardements israéliens ont provoqué le déversement de 10.000 à 15.000 tonnes de fuel dans la Méditerranée. Il s'agit du désastre écologique le plus grave jamais connu par le Liban (et la Méditerrannée).
IRAK et AFGHANISTAN : les effets de ces deux conflits sur l'environnement restent encore à évaluer...
Traduction : Francis Rousseau
jeudi 31 janvier 2008
Des effets des guerres modernes sur l'environnement
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