Inde - 28/7/2009 - 3B Conseils - S’il est indéniable que la propulsion nucléaire apporte un gain majeur en matière de vitesse et d’endurance pour les sous-marins, elle nécessite toutefois des bases technologiques, techniques et industrielles importantes. De plus, les coûts d’acquisition et de fonctionnement de la propulsion nucléaire sont nettement supérieurs à une propulsion classique. Enfin, il est à noter que de nouvelles propulsions classiques, du type « anaérobie », permettent de réduire le différentiel entre les propulsions classiques et nucléaires, tout en étant nettement moins onéreuse. 3B Conseils a récemment annoncé que le débat sur la propulsion nucléaire des sous-marins australien était rélancé. L'Inde a inauguré son premier sous-marin nucléaire, une avancée qualifiée "d'historique" par le Premier ministre Manmohan Singh. La cérémonie s'est déroulée dans la localité méridionale de Visakhapatnam, dans l'Etat d'Andra Pradesh. Propulsé par un réacteur de 85 mégawatts et pouvant atteindre 44 km/h sous l'eau, l'"Arihant" (destructeur d'ennemis) fait entrer le géant d'Asie du Sud dans le club fermé des pays ayant construit leurs propres sous-marins nucléaires (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie).
"Nous n'avons aucune visée agressive et nous ne cherchons à menacer personne", a déclaré M. Singh cité par l'agence Press Trust of India (PTI).
"C'est un moment historique dans le cadre de notre Défense nationale", a-t-il dit. Le submersible de 6.000 tonnes et de 112 mètres de long doit subir deux ans d'essais dans le golfe du Bengale avant d'être admis au service actif, selon PTI. L'Inde louait jusqu'ici des sous-marins nucléaires russes et avait bouclé, en 2005, l'achat de six submersibles franco-espagnols Scorpene pour 2,4 milliards d'euros au total.
L'arrivée de l'Inde dans ce petit club risque de déplaire au Pakistan voisin. Les deux pays se sont déchirés dans trois guerres depuis l'indépendance de la couronne britannique en 1947, dont deux fois pour le contrôle du Cachemire. Mais l'Inde voit désormais plus loin que cette vieille rivalité et veut s'affirmer comme une puissance sur la scène asiatique et internationale, estime Uday Bhaskar, ancien haut responsable de la marine et directeur de la Fondation maritime nationale. Les Etats-Unis en particulier souhaitent que l'Inde contrebalance le poids de la Chine.
L'Inde complète ainsi son arsenal nucléaire, qu'elle pourra désormais utiliser depuis les airs, le sol et la mer, a commenté Rahul Bedi, expert de la défense travaillant pour la revue spécialisée "Jane's Defense Weekly". Il estime qu'il faudra deux ou trois ans à l'Inde pour mettre au point ses propres missiles de croisière et balistiques destinés à être tirés par le sous-marin.
"L'Inde ne peut pas les acheter sur le marché international car ce sont des armes interdites", a-t-il souligné, interrogé par l'Associated Press. Il a ajouté que le sous-marin de fabrication indienne était construit sur le modèle de ceux de la classe Charlie qu'elle a loués à l'Union soviétique entre 1988 et 1991. L'Inde loue un autre sous-marin nucléaire à la Russie pour dix ans; le bâtiment devrait être livré au début de l'année prochaine.
Article : FRi 3B Conseils
Source : nouvelobs.com / dcnsgroup.com / France 24 / Corlobe / 3B Conseils
Photo : France 24 - le Premier ministre indien Manmohan Singh.
mardi 28 juillet 2009
L'Inde inaugure son premier sous-marin nucléaire "made in India"
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vendredi 29 août 2008
Création de la Commission internationale sur la non prolifération et le désarmement nucléaire
TOKYO/CANBERRA (Japon/Australie) - 28/08/2008 – 3B Conseils - La Commission internationale sur la non prolifération et le désarmement nucléaire, créée à l'initiative du Premier ministre australien Kevin Rudd en partenariat avec le Japon, devrait se réunir pour la première fois en octobre.
La commission doit faire des recommandations pour la Conférence d’examen du TNP (Traité de Non Prolifération) qui se tiendra en 2010 à Vienne (30 avril - 11 mai). Cette commission abordera "des dossiers ayant trait à des pays qui développent des programmes nucléaires en violation du TNP ou qui ne sont pas signataires du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires", a déclaré l'ancienne ministre des Affaires étrangères japonaise, Yoriko Kawaguchi, co-présidente de cette commission avec l'ancien ministre des Affaires étrangères australien Gareth Evans. Ce nouvel organe devrait poursuivre les travaux menés par l’Australie depuis 1996 dans le cadre de la Commission Canberra pour l’élimination des armes nucléaires et par le Japon avec le Forum de Tokyo pour la non-prolifération et le désarmement nucléaires. Le premier rapport devrait être présenté lors d’une conférence internationale d’experts qui aurait lieu en Australie au plus tard en 2009.
En octobre, la Commission se penchera sur l'accord nucléaire civil conclu entre l'Inde et les Etats-Unis. Alors que l’Iran subit les foudres de la communauté internationales pour son non respect du TNP, l'Inde, qui a procédé à son premier essai nucléaire en 1974 développe depuis un arsenal atomique sans jamais avoir signé le TNP. Elle cherche à obtenir l’assentiment du groupe des 45 pays fournisseurs d'équipements et de technologies nucléaires (NSG) à l’accord sur l'exploitation de l'énergie atomique. Sans quoi, elle ne peut recevoir ni matériaux ni technologies nucléaires civiles étrangères, les règles du NSG bannissant en théorie tout commerce avec les Etats n'ayant pas signé le TNP. L’AIEA, l’Agence internationale de l’énergie atomique, à donner son feu vert le 1er août. 14 des 22 installations nucléaires indiennes devraient être inspectées d’ici à 2014.
L'Australie comme le Japon ont récemment fait part de leur non-opposition à l'accord Inde/Etats-Unis, malgré les réserves au départ du Japon. Rappelons que l'Australie dispose de 40% des réserves mondiales d'uranium et en est le deuxième producteur, derrière le Canada. Un accord de principe, controversé, passé en 2007 entre le précédent gouvernement australien et New Delhi envisageait l’exportation vers l’Inde. Et le Japon compte trois grands industriels dans le secteur de l'énergie nucléaire, dont Toshiba, maison mère de la firme américaine Westinghouse....
Article : Sonia Le Gouriellec 3B Conseils
Documents de référence : AEPI / Romandie / RFI / 3B Conseils
Photo : les sites nucléaires en Inde (source : Nuclear Power Corporation of India)
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mardi 10 février 2009
Désarmement nucléaire : bonne année en perspective
PARIS (France) – 10/2/2009 – 3B Conseils - Global Zero est une initiative lancée au début du mois de décembre 2008 par cent personnalités issues des sphères politiques, militaires et civiles et de toutes tendances politiques visant à éliminer totalement les armes nucléaires dans le monde d’ici 25 ans. Des étapes clés ont été définies:
•Réductions massives des arsenaux russes et américains qui représentent 96 % des 27 000 armes nucléaires du monde.
•Réduction graduelle et jusqu’à zéro des armes nucléaires détenues par la Russie et les Etats-Unis, rejoints par d’autres Etats qui en possèdent.
•Mise en place de systèmes de contrôle et de gestion internationale du cycle du combustible nucléaire pour prévenir tout développement futur d’armes nucléaires.
Pour finaliser le plan de réduction échelonnée, Global Zero nommera une commission internationale composée de personnalités éminentes du monde politique et militaire et d’experts en politique des pays clés. Le groupe organisera une conférence en janvier 2010 regroupant 500 personnalités du monde politique, militaire, entrepreneurial et civil. Parmi les personnalités présentes : le Premier Ministre russe Vladimir Poutine et le Président élu américain Barack Obama. Le site Global Zero permet au public de soutenir le plan en signant la même déclaration que celle signée par les personnalités de Global Zero.
Par ailleurs, la semaine dernière, les Etats-Unis ont annoncé être favorables à une coopération "plus approfondie et plus importante" avec la Russie en matière de désarmement nucléaire. Intervenant vendredi à la conférence de Munich sur la sécurité, l'ex-secrétaire d'Etat américain Henry Kissinger a préconisé une réduction des potentiels nucléaires russe et américain, jugeant en outre "intéressante" la proposition de Moscou sur l'utilisation conjointe d'un radar pour la défense antimissile "Cette administration sera franche avec les Russes lorsque nous ne serons pas d'accord. Mais nous recherchons une coopération plus approfondie et plus importante sur des questions communes d'intérêt national", a affirmé vendredi le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs. "Tout signe d'intensification de la coopération de la part de la Russie est quelque chose que nous souhaitons encourager. Et nous avons hâte de continuer à travailler avec eux sur les sujets sur lesquels nous avons un terrain d'entente", a ajouté M. Gibbs. Le vice-Premier ministre russe Sergueï Ivanov a appelé vendredi l'administration américaine à renégocier le Traité de réduction du nombre des armes stratégiques (START). La renégociation de ce traité, qui arrive à échéance cette année, était restée bloquée sous l'administration Bush. Moscou a pressé Washington ces dernières années d'entamer des négociations sur la suite de l'accord, signé en 1991, et qui avait permis de réduire l'arsenal de têtes nucléaires américaines de 10.000 à 8.500 et celui de la Russie de 10.200 à 6.450.
D’autre part, l'Inde a proposé vendredi une convention internationale pour "une interdiction complète" de l'utilisation ou de la menace d'utilisation d'armes nucléaires. Le but étant de réduire "les dangers posés par l'arsenal à l'humanité". Le conseiller national à la sécurité de l'Inde M.K. Narayanan a indiqué lors d'une conférence à Munich que l'Inde "a été et demeure un défenseur ferme et inébranlable du désarmement nucléaire véritable et non discriminatoire dans le monde (…) Même aujourd'hui, l'Inde est peut-être le seul pays doté d'armes nucléaires à exprimer sa volonté de négocier une convention sur les armes nucléaires pour aboutir à la suppression complète, non discriminatoire et véritable des armes nucléaires", a-t-il souligné. L'Inde a fait exploser une bombe nucléaire en 1998, annonçant officiellement son statut de puissance nucléaire.
Rappelons qu’en 2009 le nombre de pays protégés par des zones exemptes d'armes nucléaires devrait passer à 110, contre 56 aujourd’hui. En effet, l'Afrique sera une zone exempte d'armes nucléaires lorsque qu'au moins deux gouvernements (peut être le Burundi et la Namibie) auront ratifié le traité de Pelindaba ,ouvert à la signature au Caire le 11 avril 1996. Contrairement aux autres traités instituant des zones exemptes d'armes nucléaires, le traité de Pelindaba utilise le terme « dispositif explosif nucléaire » plutôt qu'« arme nucléaire ». Ce terme couvre « toute arme nucléaire ou tout dispositif explosif capable de libérer l'énergie nucléaire » ; toutefois, il « ne couvre pas les moyens de transports ou les vecteurs de ces armes ou de ces dispositifs » (art.I). Une clause spéciale interdit le déversement de déchets radioactifs sur le territoire des États-parties.
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : Global Zero / AEPI / AFP / Xinhua / 3B Conseils
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mardi 26 octobre 2010
ONU, Assemblée générale pour les centres régionaux du désarmement
NEW YORK - (USA) - 26/10/2010 - 3B Conseils - La Première Commission de l'ONU, a entamé, le 21 octobre 2010, la partie de son débat thématique consacrée au désarmement et à la sécurité au niveau régional. Plusieurs représentants ont réaffirmé la nécessité d’une approche régionale pour lutter contre le trafic illicite des armes et le terrorisme.
L’an dernier, le Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes, basé à Lima, avait fait réaliser une étude qui estimait que le nombre d’armes à feu en circulation est entre 45 millions et 80 millions.
À Lomé, le Centre régional pour la paix et le désarmement en Afrique, fournit un appui à plusieurs pays ayant adopté un plan d’action national dans le cadre du Programme sur le trafic des armes légères et de petit calibre (ALPC). En raison de la recrudescence du trafic illicite dans la zone Asie-Pacifique, la question du courtage des armes à feu est au cœur des activités du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement, a précisé son directeur, M. Taijiro Kimura.
À l’issue de ces exposés, plusieurs délégations ont ensuite fait part de leurs préoccupations régionales dans le domaine du désarmement et de la sécurité. Elles furent axées, entre autres, sur la non-prolifération des armes nucléaires et la lutte contre le terrorisme.
Cinq projets de résolutions ont été présentés au cours de la séance.
La représentante de Cuba a invité les États de grande capacité militaire à assumer leurs responsabilités au profit de la sécurité régionale. Celles-ci passent notamment par le respect et l’appui aux décisions et aux traités régionaux ou sous-régionaux qui garantissent la paix et la stabilité, a-t-elle déclaré. La délégation iraquienne a estimé que la création de zones exemptes d’armes nucléaires doit constituer un pilier des mesures de confiance du désarmement régional, particulièrement dans la zone du Moyen-Orient. Elle a réitéré sa demande à Israël de soumettre toutes ses installations nucléaires militaires au système de garanties de l’AIEA.
L’Algérie a présenté un projet de résolution sur le renforcement de la sécurité et de la coopération dans la région de la Méditerranée. Le texte encourage tous les États de la région à renforcer leur coopération dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes, y compris l’utilisation éventuelle d’armes de destruction massive (ADM) par des terroristes. De son côté, la représentante de Singapour s’est dite préoccupée par le risque que des ADM tombent aux mains de terroristes, citant un rapport de l’AIEA qui fait état de plus de 200 cas de trafic, de pertes et de vols de matériels nucléaires ou radioactifs.
Rappelant le rôle de l’éducation dans le renforcement de la paix internationale et régionale, le représentant du Mexique a présenté deux projets de résolution. L’une pour promouvoir un cadre d’application plus large de l’éducation dans le domaine du désarmement, l’autre concernant le Programme d’information des Nations Unies sur le désarmement.
M. HAMID ALI RAO (Inde) a rappelé que l’Inde était pleinement consciente de la nature dynamique des développements technologiques et scientifiques et de leur impact dans un environnement global de la sécurité internationale, de la non-prolifération et du désarmement. Tous ces développements ont un très large impact dans des domaines connexes relatifs à la sécurité humaine, à savoir la croissance économique, sécurité alimentaire, les soins et la sécurité énergétique, a indiqué le représentant. La science et la technologie sont essentielles pour les pays en développement, a-t-il poursuivi.
Pour l’Inde, les avancées scientifiques et technologiques peuvent contribuer à la vérification des accords de non-prolifération. Il s’agit en même temps de surveiller tout impact négatif que pourrait avoir ces avancées scientifiques sur l’environnement sécuritaire, a précisé le représentant. Il a ensuite expliqué que le transfert des technologies sensibles ayant des applications militaires devait être réglementé, en gardant à l’esprit le droit à la légitime défense des États. C’est ainsi que les régulations au plan national et le contrôle des exportations, doivent être renforcés et mis en œuvre, tout comme les instruments internationaux en la matière, a-t-il poursuivi. Compte tenu des impacts de la science et la technologie qui affectent les intérêts de tous, l’Inde souligne la nécessité d’un dialogue pour arriver à une approche viable et tournée vers le futur qui prenne en compte tous les développements futurs dans ce champ. C’est pourquoi l’Inde a souhaité présenter la résolution L.40).
Mme ANNABELLA NG (Singapour) a fait valoir que la communauté internationale fait face à d’importants défis dans le domaine des armes de destruction massive (ADM). Dans un monde de plus en plus interconnecté, dont le volume des échanges commerciaux est en augmentation et dans lequel les flots d’informations sont abondants, il est devenu plus aisé de se fournir ce type d’armes. Dans son rapport daté du mois d’août sur la sécurité nucléaire, l’AIEA cite plus de 200 cas de trafic illégal, de pertes et vols de matériels nucléaires ou radioactifs. Si ce matériel tombait entre les mains de terroristes, les conséquences seraient inimaginables, a-t-elle averti. La représentante a souligné que son pays soutenait les efforts en matière de non-prolifération, notamment le TNP, le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), la Convention sur les armes chimiques, ainsi que celle sur les armes biologiques.
M. LUIZ FILIPE DE MACEDO SOARES (Brésil) a rappelé la dépendance croissante des sociétés aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Il s’agit de technologies qui sont devenues très précieuses et cruciales pour la prospérité des pays et des citoyens. En même temps, ces technologies ont aussi créé de nouvelles vulnérabilités puisque leur utilisation peut permettre de "saper" les activités des gouvernements, des banques ou encore des bourses, ajoutant que certaines infrastructures militaires pouvaient également être mises en danger par l’intrusion dans certains réseaux d’information.
M. PABLO ADRIAN ARROCHA OLABUENAGA (Mexique) a insisté sur le rôle de l’éducation dans le renforcement de la paix internationale et régionale, ainsi qu’en tant qu’élément fondamental pour promouvoir la paix des peuples. Citant à ce propos l’ancien Secrétaire général Kofi Annan, le représentant a ensuite émis le souhait que l’éducation au désarmement fasse partie intégrante de l’éducation des générations futures. Il est nécessaire de promouvoir un cadre d’application de plus en plus large de l’éducation dans ce domaine, a-t-il ajouté.
Il a présenté le projet de résolution annuelle L.53 « Étude de l’ONU sur l’éducation en matière de désarmement et de non-prolifération ». Le représentant a ensuite présenté le projet de résolution L.52 concernant le Programme d’information des Nations Unies sur le désarmement.
Pour en savoir + Source : ONU / BB - 3B Conseils
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vendredi 29 mai 2009
Première convention internationale pour la déconstruction des navires
Hong-Kong (Chine) - 29/5/2009 - 3B Conseils - Des représentants de 66 gouvernements se sont retrouvés à Hong Kong du 11 au 15 mai dernier et ont adopté la première convention internationale de l’OMI en vue d’un recyclage sûr et écologiquement rationnel des navires.
La communauté internationale se dote pour la première fois d'un texte qui encadre la pratique du démantèlement. La Convention de Bâle, qui règlemente le transfert des déchets dangereux, n'était pas adaptée au domaine maritime bien que les grands pays recycleurs actuels (Inde, Bangladesh, Pakistan en particulier) l’avaient ratifié.
Pour Lee Adamson, porte-parole de l'Organisation maritime internationale, "c'est un énorme pas en avant en termes de santé et de sécurité pour les ouvriers et pour la protection de l'environnement".
Ainsi, le texte de la convention OMI a été amélioré lors de la Conférence diplomatique (en particulier sur les procédures d'approbation du plan de recyclage par les États recycleurs), ce qui est un point fondamental pour s'assurer qu'un État recycleur ait la possibilité d'interdire le démantèlement de certains navires en toute connaissance de cause (grâce à l'inventaire des matières dangereuses dont chaque navire sera doté).
L’OMI a défendu la convention actuelle sans y inclure l’échouage, de crainte que tous les États ne signent pas le texte. Le démantèlement sur une plage n’est pas sans risque s’il est pratiqué sans précautions comme actuellement dans la plupart des chantiers d’Asie du sud qui représentent à eux seuls 90% du marché de démantèlement. Il était peu probable d'interdire le "beaching" par une Convention sous peine de dissuader les pays actuels du recyclage d'améliorer leurs pratiques et de ratifier la Convention et/ ou de conduire les propriétaires des navires à recourir de manière systématique au dépavillonnage ce qui rendrait la Convention OMI inopérante. Cependant, celle-ci espère imposer des exigences de sécurité des travailleurs et de respects de l'environnement grâce aux règles du chapitre 3 de la Convention (prescriptions applicables aux installations de recyclage des navires).
L’OMI propose également d’améliorer les pratiques à travers la rédaction de guides techniques qui accompagnent la Convention. Une annexe spécifique propre au démantèlement sur la plage est envisagée dans ces guides, qui devrait faire l’objet d’une étroite coopération entre les pays recycleurs concernés (Inde et Bangladesh d’une part, Chine, États-Unis, Turquie et les États-membres de l’UE d’autre part) afin de s’assurer d’un véritable transfert de connaissance et d’une volonté commune d’une démarche de progrès.
Le panorama actuel du démantèlement est préoccupant dans la mesure où la majeure partie des chantiers de démantèlement asiatiques, qui reçoivent plus de 90% du marché, est globalement "sous normes". Le démantèlement des navires en fin de vie a migré des pays riches vers les pays en développement il y a déjà plusieurs décennies. Selon les chiffres de l'industrie maritime, jusqu'à un millier de navires par an seraient aujourd'hui démolis chez les leaders mondiaux de l'activité.
Le nombre d'installations de déconstruction dans l'UE a diminué au cours des 20 dernières années. La capacité de démantèlement écologiquement rationnel disponible dans l'UE et dans d'autres pays de l'OCDE (en particulier la Turquie) est suffisante pour l'ensemble des navires de guerre et autres navires d'État qui seront désarmés au cours de la décennie en cours. Cette capacité est insuffisante pour le traitement des grands navires marchands battant pavillon d'un État membre ou appartenant à des sociétés domiciliées dans l'UE. Ce problème va s'aggraver avec le retrait prochain de tous les pétroliers à simple coque, programmé aux niveaux communautaire et international suite aux accidents qui ont impliqué entre autres des pétroliers comme l'Erika et le Prestige.
Selon les estimations de Greenpeace et d'autres ONG, entre 50 et 60 travailleurs des chantiers navals d'Inde et du Bangladesh succombent chaque année. Des centaines d'autres sont blessés ou atteints de maladies chroniques, contaminés par des produits hautement toxiques, mercure, amiante et autres polychlorobiphényles (PCB) et des chantiers emploient des enfants. Plus de 10.000 navires de plus de 500 tonnes ont été recyclés dans le monde entre 1990 et 2006, d’après l’OMI. Pour Platform on Shipbreaking, coalition d’ONG environnementales, humanitaires et en droit du travail créée en septembre 2005 et basée à Bruxelles, la convention constitue un «pas en arrière».
Pour de nombreux observateurs, le pire eut été de rester sur le statut quo actuel, ce qui fut une menace réelle pendant la conférence.
Points de repère :
27 mars 2007, France : rapport du Secrétariat Général de la Mer
22 mai 2007, Commission européenne : Livre vert sur l’amélioration des pratiques de démantèlement des navires (COM(2007)269).
21 mai 2008, Parlement européen (2007/2279(INI)), rapport de Johannes Blokland.
Sources : Consulat de France à Hong Kong et Macao / conférences 2007 et 2008 « Défense et Environnement » / The Associated Press 9 mai / Parlement européen / AFP / JDLE / SG Mer / BB - FRi - RL - 3B Conseils
Photo: photos-de-navires.com / Yannick Le Bris
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jeudi 26 mai 2011
L’armée indienne contribue à la valorisation de ses camps d’entraînement.
KOTAH (Inde) -26/05/2011- 3B Conseils. Une division d’infanterie de l’armée indienne a entrepris un projet arboricole baptisé « Abhera » près de la ville de Kotah. Ce centre urbain et industriel se développe rapidement car il se situe à un carrefour ferroviaire au sud-est du désert de Thar, dans le Rajasthan. La rivière Chambal a creusé un lit profond dans cette zone assez aride. Les 325 ha affectés à la division comme zone de formation étaient exempts de couvert forestier, ce qui rendait très difficiles les activités durant les mois d'été brûlants.
L'officier commandant les opérations a décidé d'entreprendre le projet arboricole d'Abhera en faisant travailler ses propres troupes. La première étape a consisté à ériger une protection pour préserver les futures plantations. Dans le cadre de cette activité, les soldats ont posé une clôture en fil de fer barbelé. Le bétail a tout de même trouvé le moyen de pénétrer dans cette enceinte. L'infanterie a alors élevé un mur en pierre de 2 m de haut au-delà de la clôture, avec des matériaux disponibles sur place.
Des semences d'espèces indigènes ont été obtenues auprès du Département des forêts domaniales. Un coin de terre de très bonne qualité a été alloué à une ONG locale pour qu’elle puisse y cultiver des plants et entretenir une réserve de semences pour favoriser la propagation des principales plantes indigènes. Durant la première phase, 10 000 arbres ont été plantés.
Bien que la Chambal coule le long du site du projet, il a fallu pomper l'eau jusqu'à un réservoir d'où elle était puisée par gravité pour arroser les jeunes plants. Les endroits inaccessibles étaient arrosés à la main par le garde de service. Grâce aux arrosages fréquents, le taux de survie a atteint 90 pour cent. Les plus grands dégâts ont été causés par les porcs-épics qui mangeaient les jeunes plants tendres. Le problème a été réglé en érigeant une barrière d'épines avec les branches des acacias qui poussent à proximité.

La deuxième phase a consisté à planter 10 000 arbres supplémentaires pendant la mousson suivante. L'herbe a commencé à pousser et les villageois ont été autorisés à la couper pour le bétail, contre paiement. L'argent ainsi obtenu est replacé dans le projet.
Quatres pistes de 1 ou 2 km chacune ont été ouvertes dans le cantonnement; deux le long des hautes berges du Chambal et deux dans la propriété de l'ex-souverain du Kotah. Une unité a été chargée de surveiller chaque projet et d'assurer la signalisation et l'entretien de la piste qui lui a été confiée. L'objectif est de sensibiliser les troupes et leurs familles, ainsi que la population locale, aux différentes espèces de faune et de flore du Kotah.
La seconde étape a consisté à introduire de nouvelles sources d'énergie renouvelable, notamment des fours solaires. Au début, tous les produits de boulangerie étaient cuits dans de tels fours. Les familles étaient encouragées à les utiliser durant les neuf mois de forte luminosité, et 80 fours solaires ont été vendus à des prix intéressants par la cantine divisionnaire.
L’armée indienne a ainsi contribué à la préservation de la flore et de la faune locale, au boisement de son terrain militaire et à la sensibilisation de la population locale aux énergies renouvelables.
Article : MG 3B Conseils
Source : FAO
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jeudi 22 octobre 2009
Les actions écologiques de l’armée indienne
NEW DELHI (Inde) – 22/10/2009 – 3B Conseils - Dans un souci de préservation de l’environnement, l’armée indienne s’est lancée dans une vaste opération de nettoyage des sites touristiques. Ainsi, l’High Altitude Warfare School (HAWS, école de guerre spécialisée dans les conflits en altitude), a ramassé tous les détritus biodégradables retrouvés sur un tronçon de 14 kilomètres de la route reliant Baltal à la grotte d’Amarnath à Jammu-et-Cachemire. La piste, située à 12 000 pieds d’altitude et à 100 kilomètres au nord de Srinagar, était en effet envahie par des bouteilles et des sacs en plastique ainsi que d’autres déchets biodégradables.
Cette opération de nettoyage a été organisée par le commandant Jagmohan Varma dans le cadre du projet "Save Green Himalayas". Chacun des 247 membres de l’équipe étaient chargé de ramasser au minimum 20 kilos de déchets. Au total, quatre tonnes de déchets ont été collectées.
La grotte d'Amarnath est l'un des lieux saints hindouiste les plus populaires d'Inde. Selon la mythologie hindoue, le dieu Shiva y aurait dévoilé le secret de l'immortalité à son épouse, Parvati. Un Shiva Lingam, formé dans une stalagmite de glace, atteste du passage de la divinité. Chaque été, pendant plus de deux mois, quelques 200 000 pèlerins entreprennent le périple jusqu'à la grotte, qui demande entre trois et cinq jours de marche.
L’armée indienne compte 1 325 000 membres actifs, 1 155 000 réservistes, et 1 293 000 membres des forces paramilitaires. Le siège de l’état-major se situe à New Delhi. Son budget de la Défense est dans les années 2000 en augmentation constante et pour l'année fiscale 2009/2010, avec une hausse de 23,7%, il atteindra 28,9 milliards de dollars américains.
Article : SLG 3B Conseils
Source : The Times of India / 3B Conseils
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mercredi 24 juin 2009
Quelles solutions pour le stockage des déchets nucléaires en France et dans le monde ?
France - 25/6/2009 - 3B Conseils - l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a indiqué que deux communes de l'Aube, Auxon et Pars-lès-Chavanches, ont été sélectionnées dans le cadre de la recherche d'un site de stockage de déchets radioactifs de faible activité à vie longue (FAVL). "L'Andra mènera en 2009 et 2010 des investigations géologiques et environnementales approfondies pour vérifier la faisabilité d'implantation d'un centre de stockage à faible profondeur pour les déchets FAVL", précise l'Andra dans un communiqué.
L'Andra avait lancé un appel à candidatures, clos au 31 octobre 2008, parmi 3.315 communes préselectionnées dans 20 départements et huit régions en fonction de la présence d'une couche d'argile adéquate en faible profondeur, pour la construction d'un centre qui doit être exploité à partir de 2019.
Cependant, le débat reste ouvert pour associer les populations concernées aux solutions proposées et techniquement viables. "Au nom de quoi retirerait-on aux générations futures la possibilité de décider par elles-mêmes ?" La question posée par le sociologue Michel Callon, professeur à l'Ecole des mines, est au coeur de la nouvelle doctrine française sur les déchets nucléaires. Elle repose sur le concept de "réversibilité" des solutions techniques, mais aussi des choix politiques. Un colloque vient d'être organisé sur ce thème, à Nancy, par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), prélude à une conférence internationale prévue en 2010.
"Le stock de combustibles usés accumulé dans le monde se monte à 250 000 tonnes", rappelle Bernard Boullis, du Commissariat à l'énergie atomique (CEA). Même si l'on arrêtait demain toutes les centrales, le problème resterait donc entier. En France, 1 150 tonnes de combustibles irradiés sont déchargés chaque année des 58 réacteurs d'EDF, dont 850 tonnes retraitées.
Ces déchets ultimes ne représentent qu'un volume relativement faible : un peu moins de 50 000 tonnes pour la France, provisoirement entreposées dans les usines de retraitement, à La Hague (Manche) et Marcoule (Gard). Mais ces rebuts concentrent plus de 99 % de la radioactivité totale. Certains sont à très haute activité. D'autres à vie longue : des milliers, voire des millions d'années.
Pour ces substances très nocives, l'option mondialement retenue est le stockage dans des formations géologiques profondes, capables de les confiner pendant plusieurs centaines de milliers d'années. C'est pour valider cette solution que, sous la commune de Bure (entre Meuse et Haute-Marne), l'Andra a creusé, à 490 mètres de profondeur, dans une couche d'argilite, un laboratoire.
"Il s'agit d'une installation de recherche, qui ne constituera pas le futur site de stockage", précise Marie-Claude Dupuis, directrice générale de l'Andra. Celui-ci serait situé dans un périmètre de 30 km2 autour de Bure, où serait enfoui un réseau de 15 km2 de galeries et d'alvéoles souterraines.
Si, du moins, le Parlement et le gouvernement donnent leur feu vert. Un débat public est prévu en 2013, avant une enquête et une demande d'autorisation de construction en 2015, pour une éventuelle mise en service en 2025.
C'est l'hostilité persistante d'une partie de la population, en même temps que le constat que les études sur la gestion des déchets radioactifs demandent à être plus poussées, qui a conduit le Parlement à inscrire dans la loi, en juin 2006, l'exigence de réversibilité. Cela pour une durée d'au moins cent ans. "Ce principe est crucial pour donner aux citoyens les meilleures garanties, mais aussi pour laisser à la science une chance de proposer, dans le futur, des alternatives", justifie Claude Birraux, président de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques.
Tous les pays n'ont pas fait le même choix, souligne Claudio Pescatore, de l'Agence pour l'énergie nucléaire de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Aux Etats-Unis et en Suisse, la réversibilité est, comme en France, exigée par la loi. Au Canada et au Japon, elle l'est par le gouvernement. En Suède et en Finlande, elle n'est pas requise, mais néanmoins prévue par les exploitants nucléaires. En Angleterre, elle fait l'objet d'un débat.
La réversibilité suppose de pouvoir, à tout moment, retirer les colis radioactifs de leurs alvéoles souterraines. Mais aussi de pouvoir revenir sur les choix de gestion des déchets. Ce qui soulève de multiples questions. Comment assurer le même niveau de sécurité à un stockage susceptible d'être rouvert qu'à un ouvrage définitivement scellé ? Comment être sûr que, dans les décennies ou les siècles à venir, les institutions politiques seront au moins aussi stables que les formations géologiques, et qu'elles garantiront des processus de décision démocratiques ? Comment imaginer sérieusement qu'une fois lancé, on puisse revenir sur un projet chiffré, entre la construction et l'exploitation sur un siècle, à 15 milliards d'euros ?
Pour l'heure, la Suède est le premier pays à avoir choisi un site de stockage profond, dans du granit (Article 3B - 8/6/2009). Tous les autres tergiversent. Aux Etats-Unis, le projet d'enfouissement dans la roche volcanique de Yucca Mountain, dans le désert du Nevada, vient d'être "enterré" par Barack Obama. En Allemagne, le stockage dans la mine de sel de Görleben a été gelé par le moratoire sur le nucléaire. Le Japon, le Canada et l'Angleterre cherchent des sites. L'Espagne privilégie pour l'instant l'entreposage. La Chine, l'Inde et la Russie, quant à elles, n'ont pas arrêté de position.
Article : FRi 3B Conseils
Documents de référence : France 24 / Le Monde / 3B Conseils
Photo : Le Monde
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mercredi 24 septembre 2008
Isolement finlandais sur l’interdiction des BASM
HELSINKI (Finlande) – 24/09/2008 – 3B Conseils - Le ministre de la défense finlandais, Juhani Kaskeala, a indiqué lundi, lors d’un séminaire de Défense à Helsinki, sa réticence à signer le traité d’interdiction des bombes à sous-munitions (BASM). La signature de ce traité international affaiblirait selon lui de manière significative la défense du pays.
La Finlande possède 1200km de frontière avec la Russie et justifie sa position par des raisons à la fois stratégiques, budgétaires et tactiques. Le blog Bruxelle2 rappelle que d’un point de vue stratégique la Finlande « ne fait pas partie de l'Alliance militaire atlantique [et] revendique une "neutralité active [qui] s'appuie (...) sur une armée moderne et active ». « La bombe à sous-munition a un très grand rôle dans la crédibilité, l’autonomie et la prévention de la défense finlandaise » a affirmé Jyri Häkämies. D’un point de vue budgétaire l'équipement en BASM a coûté près de 30 millions d'euros. Les détruire reviendrait à 7-8 millions d'euros. Sur un plan tactique, il n'y a pas actuellement "d'alternative possible", de moyens de substitution, à court terme (avant 5 ou 10 ans). Sauf à recourir aux armes intelligentes or l’armée finlandaise n'en a ni les moyens ni le budget.
Comme nous vous le rappelions le 26 août, une centaine de pays se sont ralliés en février 2007 à une interdiction des BASM qui pourrait être prononcée à Oslo en décembre prochain suite à la signature à Dublin, le 29 mai 2008, du texte de compromis. Parmi ces 107 États, on compte 13 des 26 pays contaminés par des bombes à sous-munitions, 38 des 78 pays qui stockent des bombes à sous-munitions, 17 des 34 pays qui ont produit des bombes à sous-munitions, 7 des 14 pays qui ont utilisé des bombes à sous-munitions. Lorsqu’il entrera en vigueur, ce traité deviendra un instrument international juridiquement contraignant qui interdit l’utilisation, la production, le stockage et le transfert des armes à sous-munitions et qui oblige les États parties à nettoyer les zones contaminées et à fournir de l’assistance aux personnes et aux communautés touchées par l’emploi des armes à sous-munitions.
Il semble très difficile d’interdire l’utilisation de ce type d’armes. D’une part parce que les principaux pays producteurs et utilisateurs de sous-munitions (Etats-Unis, Russie, Chine, Corée du nord, Inde, Iran, Israël, Pakistan) sont fréquemment absents des discussions. D’autres part, parce que de grands Etats de droit y trouvent une utilité. Prenons l’exemple des mines antipersonnel. La Finlande avait déjà refusé de signer la convention sur l'interdiction des mines antipersonnel de 1998 aussi appelée Convention d’Ottawa (liste des Etats non signataires ICI). Cette décision semble se justifier par le besoin de surveiller de grandes zones ou de longues frontières et le manque d’hommes pour le faire. Le pays s'était justement équipée en bombes à sous munitions pour remplacer les mines anti-personnel.
Le gouvernement finlandais doit préciser sa position cet automne avant l'approbation finale du Traité. La Finlande préside actuellement l'OSCE dont l'assemblée parlementaire s'est prononcée en faveur de l’interdiction de ce type d’arme...
Pour en savoir plus : intervention du Général Bertrand Binnendijk lors de la conférence «Défense et Environnement : une nouvelle manière de penser » le 30 mai 2008 : ICI. Emission "Les enjeux internationaux" de Thierry Garcin le 19 mai 2008 sur les bombes à sous munitions : ICI
Les armes à sous munitions, rapport d'information n° 118 (2006-2007) du Sénat : ICI
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : DICOD / YLE / Bruxelles2 / 3B Conseils
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mardi 16 février 2010
Deux milliards d'euros pour la recherche sur le développement durable en Allemagne jusqu'en 2015
BERLIN (Allemagne) - 16/02/10 - 3B Conseils - La Ministre fédérale de l'enseignement et de la recherche, Annette Schavan (photo), a annoncé le 2 février 2010 à Berlin la mise en place d'un nouveau programme-cadre "Recherche pour des développements durables" ("Forschung für nachhaltige Entwicklungen") qui s'inscrit dans la continuité du programme-cadre précédent 2004-2009 FoNa. Jusqu'en 2015, le Ministère fédéral de la recherche (BMBF) devrait mettre à disposition de ce nouveau programme-cadre plus de 2 milliards d'euros, a expliqué Mme Schavan.
La création de ce nouveau programme-cadre doit incarner la volonté de l'Allemagne qui, au lendemain de l'échec des négociations de Copenhague, ambitionne de s'engager plus intensément dans le combat contre le changement climatique et pour un développement durable à l'échelle mondiale. Mme Schavan a rappelé que le temps presse et que la décennie à venir sera déterminante dans la réussite ou non face aux défis climatiques et scientifiques "sans précédent" qui nous attendent. "Nous devons rapidement développer des stratégies et des instruments adéquats. J'en suis convaincue : c'est maintenant que commence la décennie de la recherche !", a souligné la Ministre lors de son annonce.
Le nouveau programme-cadre "Recherche pour des développements durables" couvre un large spectre de projets de recherche, dont l'efficacité énergétique et le rendement optimal des matières premières non renouvelables constituent les thématiques centrales. D'autres objectifs du programme-cadre concernent le développement de stratégies d'adaptation au changement climatique ou encore la construction de nouvelles infrastructures de recherche. Par ailleurs, les coopérations internationales, notamment avec les pays émergents et les pays en voie de développement, revêtent un caractère prioritaire dans la nouvelle initiative.
Le programme-cadre comprend 3 nouveaux axes qui viennent renforcer la politique de soutien du BMBF :
- coopérer avec les pays en voie de développement (sur un pied d'égalité).
L'Allemagne veut aider les Etats africains à combattre le changement climatique et à mettre en place des techniques de développement durable. Pour cela, les collaborations entre les chercheurs allemands et africains devraient être renforcées. De même, des centres de compétences "Afrique" devraient être créés dans les prochaines années. Le soutien du BMBF sur ce point pourrait s'élever à 95 millions d'euros.
- soutenir les pays émergents dans le domaine de la recherche sur le développement durable.
Le BMBF vise à augmenter le nombre de coopérations scientifiques avec les pays émergents. Une priorité sera la réussite de l'objectif "deux degrés" concernant la limitation du réchauffement climatique planétaire. Le BMBF mettra prochainement en place une nouvelle initiative destinée aux Etats " BRICS " (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui bénéficiera d'un financement de 60 millions d'euros.
- mieux comprendre le système Terre.
En étudiant les relations et les interactions qui existent entre la terre, les océans, la biosphère, l'atmosphère et les glaciers, les scientifiques pourront mieux comprendre le changement climatique et ainsi élaborer les stratégies d'adaptation adéquates. En plus du soutien à la recherche fondamentale, le BMBF va également promouvoir la création de nouvelles infrastructures et de grands instruments. La flotte de recherche allemande recevra par exemple un financement de 650 millions d'euros pour les six prochaines années.
Par l'intermédiaire de ce nouveau programme-cadre, l'Allemagne entend conforter sa place de leader dans le domaine de la gestion durable des ressources et des technologies environnementales et énergétiques innovantes. Il s'inscrit dans la continuité du précédent programme-cadre FoNa qui avait mobilisé 800 millions d'euros sur la période 2004-2009. Sur la nouvelle période 2010-2015, l'enveloppe allouée au nouveau programme est ainsi plus que doublée, ce qui reflète l'engagement de l'Allemagne dans le domaine du développement durable.
Article : SLG 3B Conseils
Sources : BE Actualité / 3B Conseils
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mercredi 4 mars 2009
Destruction des armes chimiques : moins de crédits pour la Russie ?
MOSCOU (Russie) – 4/3/2009 – 3B Conseils - RIA Novosti a rapporté la semaine dernière les propos du chef de la Direction fédérale pour le stockage sécurisé et la destruction d'armes chimiques, Valeri Kapachine, selon lesquels la Russie ne remplira pas son programme "Destruction des stocks d'armes chimiques en Fédération de Russie" si son financement est réduit de plus de 15%. "Nous nous attendons à ce que le financement du programme soit réduit suite à la crise financière de 3 à 15%. Si cette réduction s'avère plus importante, nous ne remplirons pas nos engagements", a indiqué M. Kapachine intervenant devant un organisme spécialisé. Nous vous annoncions en fin d’année 2008 que la Russie avait détruit 11.852 tonnes d'armes chimiques, soit 29,8% des stocks nationaux. "Une fois cette opération achevée, le volume des armes anéanties représentera 39,5% des stocks russes", soulignait Grigori Rapota, dirigeant de la délégation russe participant à la conférence de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) qui se tenait du 2 au 5 décembre à la Haye. La hausse des capacités de destruction des armes chimiques entre dans le cadre du programme de l'Etat visant à les supprimer en Russie d'ici 2015. Les stockes russes étaient estimés en mai 2008 à 39 965 tonnes devant les Etats-Unis avec 27 768 tonnes et l’Inde 1044 tonnes. Pour en savoir plus, cycle de conférences Défense et Environnement : une nouvelle manière de penser. Dr Stephan Robinson, Green Cross International : « Armes chimiques : un défi pour les populations, l’environnement et la sécurité internationale ».
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : RIA Novosti /Green Cross France / 3B Conseils
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vendredi 17 juillet 2009
Le débat sur la propulsion nucléaire des futurs sous-marins est relancé en Australie
Australie - 17/7/2009 - 3B Conseils - Un lobby influent indique que les 12 sous-marins que l’Australie prévoit de construire devrait être à propulsion nucléaire pour leur donner l’autonomie et la vitesse nécessaires pour mener des patrouilles prolongées, loin dans l’Asie du Nord. La Navy League explique que le rejet de la propulsion nucléaire dans le récent Livre Blanc sur la Défense a été "hâtif et inconsidéré" et "une décision absurde lorsqu’on se souvient que nous sommes l’un des plus gros exportateurs d’uranium".
Quatre nations qui opèrent dans les océans Indien et Pacifique — la Russie, la Chine, l’Inde et les Etats-Unis —, disposent de sous-marins nucléaire, indique la ligue dans la dernière édition de sa publication The Navy. "Si l’Australie veut maintenir son avance technologique, elle aussi devrait choisir la propulsion nucléaire," indique-t-elle.
La ligue, à laquelle adhèrent de nombreux officiers supérieurs, a demandé au gouvernement australien de revenir sur sa décision que les sous-marins seraient à propulsion classique.
Elle explique que les sous-marins nucléaires sont plus rapides et ont une autonomie très supérieure aux sous-marins classiques, et que l’Australie, en particulier, a besoin de cette autonomie si elle veut envoyer ses sous-marins aussi loin que la mer de Chine du Nord.
Interrogé si une évolution était probable, un porte-parole du ministère australien de la défense a renvoyé The Age au livre blanc et précisé que rien n’avait changé. Ce document indiquait que "le gouvernement s’est prononcé contre la propulsion nucléaire pour ces sous-marins". Des spécialistes de la défense ont indiqué à The Age que, sans une industrie nucléaire en Australie, construire et mettre en oeuvre des sous-marins nucléaires serait extrêmement difficile. Andrew Davies, de l’Australian Strategic Policy Institute, a indiqué que l’Australie n’avait ni la volonté politique ni les capacités techniques de construire un sous-marin nucléaire dans un avenir prévisible. "Compte-tenu des défis que constitue le développement des futurs sous-marins, nous ne devrions pas gaspiller de l’argent et de l’énergie pour concrétiser cette idée," explique le Dr Davies.
La ligue explique que le gouvernement voulait un nouveau sous-marin qui puisse naviguer sur de très longues distances en secret, et qu’un sous-marin nucléaire pourrait le faire plus efficacement qu’un classique.
Elle souligne que la Chine construit ses propres sous-marins nucléaires lanceurs d’engins et d’attaque utilisés pour détruire bâtiments de surface et sous-marins.
Le contre-amiral Andrew Robertson (en retraite) a déclaré que les sous-marins nucléaires avaient une autonomie illimitée et qu’ils pouvaient naviguer tant que leurs équipages pouvaient les mettre en œuvre.
"Ils peuvent faire le tour du monde en plongée et à grande vitesse," a-t-il précisé.
Il a déclaré que le manque de soutien d’une industrie civile n’était pas insurmontable. Il a ajouté que des techniciens expérimentés seraient nécessaires dans la marine et les industries de soutien, mais que les derniers sous-marins nucléaires n’avaient pas besoin de rechargement de leur réacteur, et que cela réduisait le besoin de soutien dont ils avaient besoin.
Commentaire :
S’il est indéniable que la propulsion nucléaire apporte un gain majeur en matière de vitesse et d’endurance pour les sous-marins, elle nécessite toutefois des bases technologiques, techniques et industrielles importantes. De plus, les coûts d’acquisition et de fonctionnement de la propulsion nucléaire sont nettement supérieurs à une propulsion classique. Enfin, il est à noter que de nouvelles propulsions classiques, du type « anaérobie », permettent de réduire le différentiel entre les propulsions classiques et nucléaires, tout en étant nettement moins onéreuse.
English Summary:
An influential defence lobby group says Australia's 12 new submarines should be nuclear powered to give them the range and speed to carry out extended patrols far away off North Asia.
The Navy League says the rejection of nuclear propulsion for the submarines in the recent defence white paper was "hasty and unconsidered" and "an absurd decision when one remembers we are one of the largest exporters of uranium".
Four nations that operate in the Indian and Pacific oceans, Russia, China, India and the United States, operate nuclear submarines, says the league in the latest edition of its publication The Navy. "If Australia is to maintain its technological edge it too should opt for nuclear propulsion," it says.
The league, which includes many retired senior officers, has urged the Federal Government to reverse the decision that the submarines would be conventionally powered.
It says nuclear submarines are much faster and have very much longer range than conventional boats, and Australia, in particular, needs that range if it is to send submarines far into the North China Sea.
Asked yesterday if a rethink was likely, a Defence spokesman referred The Age to the white paper and said nothing had changed. That document said that "the Government has ruled out nuclear propulsion for these submarines".
Defence specialists told The Age that without a nuclear industry in Australia, building and running nuclear submarines would be extremely difficult.
Article : FRi 3B Conseils - RL
Source : Le portail des sous-marins / theage.com / 3B Conseils
Photo : sous-marins de classe Collins - mer et marine
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mercredi 15 avril 2009
La Russie a 4 ans pour détruire ses stocks d'armes chimiques
MOSCOU (Russie) – 15/4/2009 – 3B Conseils – Avant 2012 la Russie aura détruit ses stocks d'armes chimiques. C’est la décision qu’a pris pour elle l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) jeudi dernier. Actuellement la Russie réalise la troisième étape de son programme fédéral de destruction des armes chimiques qui prévoit le démantèlement d'au moins 18.000 t (45% des stocks russes) d'armes chimiques avant le 29 décembre 2009. Le pays avait détruit 12.000 t (30,1%) d'agents toxiques au 20 mars dernier. Il lui reste donc 5.000 t à démanteler avant le 29 décembre. La Russie a signé la Convention sur l'interdiction des armes chimiques en 1997, en s'engageant à éliminer ses 40.000 t d'agents chimiques dans les 10 ans. Elle a obtenu une prolongation de cinq ans à l'expiration du délai initial en 2007. A titre de comparaison la Corée du Sud a rempli ses engagements avant terme et l'Inde a détruit plus de 99% de ses armes chimiques et devrait avoir terminé en septembre 2009.
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : RIA Novosti /3B Conseils
Photo : RIA Novosti
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mardi 1 décembre 2009
Les Etats-Unis ne signeront pas le traité sur les mines antipersonnel
WASHINGTON (Etats-Unis) - 1/12/09 – 3B Conseils - Barack Obama ne prévoit pas d'amener les Etats-Unis au sein du traité mondial interdisant les mines antipersonnel, a annoncé mardi dernier le département d'Etat.
Une étude du gouvernement a en effet déterminé que les engagements pris par les Etats-Unis en matière de défense et de sécurité ne pourraient plus être tenus sans ces armes très controversées.
"Le gouvernement a procédé a un examen de la question et nous avons décidé que notre politique en matière de mines antipersonnel resterait en vigueur", a déclaré le porte-parole Ian Kelly, alors que s’ouvrait dimanche la deuxième Conférence de révision du traité d'Ottawa contre les mines antipersonnel à Carthagène (Colombie). "Nous avons estimé que nous ne serions plus capables de répondre à nos besoins en matière de défense nationale, ni à nos engagements envers nos alliés, si nous signions cette convention." Toutefois, les Etats-Unis respectent globalement les dispositions du traité. Washington n'emploie plus de mines depuis la Guerre du Golfe de 1991, n'en exporte plus depuis 1992 et a cessé d'en produire en 1997, a souligné lundi Steve Goose, directeur de bureau "armes" de l'ONG Human Rights Watch.
Le traité d'interdiction des mines antipersonnel, entré en vigueur le 1er mars 1999, prohibe l'emploi, le stockage, la production ou le transfert de mines antipersonnel. Il a été approuvé par 156 pays, mais les Etats-Unis, la Russie, la Chine et l'Inde manquent notamment à l'appel. Selon les ONG, les mines antipersonnel ont fait 5.197 victimes en 2008, dont un tiers d'enfants.
Les Etats-Unis stockent quelque dix millions de mines et se réservent l'option de les utiliser. Recourir à ces armes serait toutefois délicat pour Washington, la grande majorité de ses alliés s'étant engagés à ne pas aider un pays tiers à s'en servir.
Article : SLG 3B Conseils
Source : REUTER / 3B Conseils
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jeudi 24 décembre 2009
Encore 4 ratifications avant l’entrée en vigueur du traité sur les armes à sous munitions
BRUXELLES (Belgique) – 24/12/09 – 3B Conseils - La Nouvelle-Zélande et la Belgique ont ratifié la Convention internationale interdisant les armes à sous-munitions. En 2006, la Belgique a été le premier Etat au monde à interdire la production, le transfert, le stockage et l'utilisation d'armes à sous-munitions. Elle a également interdit leur financement en 2007. Peu de temps après, la Norvège prenait l'initiative d'un processus international qui allait conduire à l'adoption de la Convention sur les armes à sous-munitions.
Le texte a pour l'heure été ratifié par 26 pays. Il en faut 30 pour que le traité entre en vigueur. "J'exhorte tous les Etats qui ne l'ont pas encore fait à signer et ratifier le plus tôt possible" le traité, a souligné dans un communiqué la ministre néo-zélandaise du Désarmement et du contrôle des armes, Georgina te Heuheu.
Les Etats-Unis, la Russie, la Chine, Israël, l'Inde et le Pakistan, ont refusé de signer le texte.
Les bombes à sous-munitions sont des bombes larguées depuis des avions qui s'ouvrent au-dessus du sol et dispersent un grand nombre de petites bombes. Beaucoup n'explosent pas à l'impact et constituent un danger mortel pendant des années, tuant et blessant des civils. Selon Handicap International, plus de 80 pays détiennent actuellement plusieurs milliards de sous-munitions et 15 pays en ont utilisé dans plus de 30 pays et territoires de par le monde.
La première réunion des signataires se tiendra au Laos l'année prochaine.
Articles : SLG 3B Conseils
Sources : AP / RTBF / 3B Conseils
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jeudi 8 juillet 2010
Le Parlement français adopte le texte sur l’élimination des armes à sous-munitions
C’est le 25 novembre 2009 que le gouvernement avait déposé au Sénat ce projet de loi, lequel vient d’être adopté par l’Assemblée nationale le 6 juillet 2010, à l’unanimité.
Dans son rapport pour la commission de la défense et des forces armées de l’Assemblée nationale, l’ancienne secrétaire d'Etat à l'Education nationale Françoise Hostalier rappelait que la France pays signataire dès l'origine de la convention d’Oslo du 3 décembre 2008, qui prescrit cette interdiction, a été l’un des premiers États à ratifier ce texte - dont l'initiative revient à la Norvège - avec la loi du 21 septembre 2009.
Cette démarche a donc été faite avant même que la condition d’entrée en vigueur de la convention – le dépôt du trentième instrument de ratification – n’ait été satisfaite, ce qui est désormais le cas depuis le 16 février 2010.
La convention, qui selon les textes internationaux doit entrer en vigueur le premier jour du sixième mois suivant celui du dépôt auprès du secrétaire général des Nations unies du trentième instrument de ratification, c’est-à-dire le 1er août 2010, pourra désormais être mis en application dans le droit français au moment même de cette entrée en vigueur.
Ainsi, on estime que ces armes à sous-munitions qui constituent aujourd’hui une grave menace humanitaire, ont causé dans le monde entre 50 000 et 100 000 victimes, dont plus du tiers sont des enfants. Une trentaine de pays sont particulièrement touchés, notamment l’Irak, le Liban, la Serbie, le Kosovo, le Laos, le Vietnam ou le Cambodge.
Outre les conséquences humanitaires, ces bombes comportent deux inconvénients majeurs : retarder, par la dissémination de restes non explosés, le retour à la vie normale et à la paix entre les belligérants ; accroître le risque de voir nos forces, ou celles de nos alliés, confrontées à ce type de menaces dans leurs interventions extérieures.
S’agissant de la France, elle avait anticipé la réglementation internationale en cessant d’utiliser ces armes depuis 1991, de les produire depuis 2002. Dès 2008, ont donc été retirées du service opérationnel 22 000 roquettes M26 et 13 000 obus de 155 millimètres à grenades ; des armes qui sont pour l’instant stockées, en attendant d’être détruites, conformément aux prescriptions de la convention d’Oslo.
Sur ce point précis, le secrétaire d’Etat à la défense Hubert Falco a indiqué à la représentation nationale que la convention d’Oslo « prévoit la destruction par les armées de leur stock d’ASM, dans un délai de huit ans à compter de l’entrée en vigueur de la convention. Cette destruction sera entièrement financée par le ministère de la défense sur le programme 178 (Préparation et emploi des forces) de la mission « Défense », pour un coût estimé entre 30 et 35 millions d’euros. Elle devrait être achevée d’ici à 2016 ».
Sur les modalités pour parvenir à cet objectif de destruction en 2016, soit avec deux ans d’avance, il a indiqué qu’il « nous faudra vaincre des difficultés industrielles, les installations existant en Italie et en Allemagne n’ayant pas la capacité de détruire l’ensemble du stock des États européens signataires de la convention d’Oslo, qui représente 120 000 roquettes.
Il nous paraît donc indispensable de créer une filière nationale. L’état-major des armées a été chargé de conduire une étude en ce sens. Les premières évaluations font apparaître qu’il faudrait un effort d’investissement de l’ordre de 30 à 35 millions d’euros hors taxes, dont 6 millions d’euros pour l’acquisition d’un incinérateur adapté aux futures normes environnementales. De tels investissements pourraient être amortis si nos partenaires de l’Union européenne ou de l’OTAN faisaient appel à ces capacités futures. »
La France, déjà signataire de la convention d’Ottawa de 1997 sur les mines

La loi votée au travers de sept dispositions principales fixe désormais un nouveau cadre juridique :
- Il interdit la mise au point, la fabrication, la production, l’acquisition, le stockage, la conservation, l’offre, la cession, l’importation, l’exportation, le commerce, le courtage, le transfert et l’emploi des ASM, ainsi que le fait d’assister, d’encourager ou d’inciter quiconque à s’engager dans ces activités.
- Il définit les conditions d’interopérabilité lors d’opérations internationales auxquelles participent des États parties et non parties à la convention.
- Il oblige à détruire les stocks d’ASM d’ici à 2018, à l’exception d’exemplaires destinés à la formation et à la recherche. La France a décidé de garder 500 ASM et 400 sous-munitions explosives hors conteneur, soit un peu plus de deux engins par type d’ASM référencée puisqu’il en existe 218.
- Il fixe un régime de déclaration pour les détenteurs et les exploitants d’ASM.
- Il détermine quels agents seront habilités à constater les infractions.
- Il crée un ensemble de sanctions pénales très sévères, assorties d’une dérogation au principe de territorialité de la loi pénale : les personnes morales ou physiques françaises se livrant à un trafic d’ASM, même dans un État non partie à la convention, s’exposeront à être poursuivies et incriminées.
- Il étend la compétence de la Commission nationale pour l’élimination des mines antipersonnel – la CNEMA au suivi de l’application du présent texte.
Le Sénat avait pour sa part introduit dans le texte présenté par le gouvernement français l'ajout des petites bombes explosives dans l’arsenal des armes interdites.
Voir le travail de la commission de la Défense du 22 juin 2010.
Voir le compte-rendu intégral de la discussion en séance publique de l’Assemblée Nationale du 6 juillet.
Pour mémoire il convient de rappeler que de nombreux pays ont été ou sont encore producteurs, exportateurs ou utilisateurs de ces armes. C’est notamment le cas de la Russie, de la Chine, des États-Unis, de l’Inde, d’Israël ou du Pakistan. Les stocks détenus par ces pays, qui représentent 90 % des stocks mondiaux, se comptent par centaines de millions de sous-munitions. Tant que ces États ne seront pas parties à la convention, le dispositif international prévu sera limité.
Article RH 3B Conseils
Sources : Ministère de la Défense / Assemblée nationale
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jeudi 17 septembre 2009
La France s'apprête à ratifier la Convention d'Oslo d'interdiction des armes à sous-munitions
17/9/2009 - 3B Conseils - Alors que la France s'apprête à ratifier la Convention d'Oslo d'interdiction des armes à sous-munitions, la sénatrice Joëlle Garriaud-Maylan (UMP, Français de l'étranger) vient de publier un rapport très synthétique sur cette affaire. "selon les premières estimations" du ministère de la Défense, "le démantèlement de ces munitions" sera "d'un coût compris entre 30 et 60 millions d'euros" et les crédits seront pris sur ceux du ministère de la Défense. "La destruction de ces munitions prendra plusieurs années et sera fonction de la capacité des industriels du démantèlement". Cependant, la France ne dispose pas de capacités industrielles adéquates et elle devra donc soit les développer, soit passer des marchés à l'étranger.
La France devra détruire quinze millions de sous-munitions, un chiffre à comparer à celui de l'Allemagne (40), du Royaume-Uni (38) ou des Pays-Bas (26), également signataires de la Convention.
En France, les munitions en question (qui ont déjà été retirées du service) concernent deux systèmes d'armes de l'artillerie. Il s'agit d'abord de la roquette M-26 du lance-roquettes multiples (LRM). La France possède 22.000 de ces roquettes qui transportent chacune 644 sous-munitions. Il s'agit ensuite de l'obus d'artillerie à grenade OGR de 155 mm, dont les stocks sont des 13.000, chacun comprenant 63 sous-munitions. La France va donc devoir démanteler 35.000 roquettes et obus.
En revanche, le missile de croisière antipiste Apache (100 en dotation) et l'obus antichar Bonus (3750) "n'entrent pas dans le champ de la convention".
A noter que de nombreux pays détenteurs d'armes à sous-munitions n'ont pas signé la convention - dont plusieurs membres de l'Otan et de l'UE : Algérie ; Arabie Saoudite ; Argentine ; Azerbaïdjan ; Bahreïn ; Belarus ; Brésil ; Chine ; Corée du Nord, Corée du Sud ; Cuba ; Égypte ; Émirats Arabes Unis ; Érythrée ; Estonie ; États-Unis ; Éthiopie ; Finlande ; Géorgie ; Grèce ; Inde ; Iran ; Irak ; Israël ; Jordanie ; Kazakhstan ; Koweït ; Libye ; Maroc ; Mongolie ; Oman ; Ouzbékistan ; Pakistan ; Pologne ; Qatar ; Roumanie ; Russie ; Serbie ; Singapour ; Slovaquie ; Soudan ; Sri Lanka ; Syrie ; Thaïlande ; Turquie, Turkménistan ; Ukraine ; Yémen ; Zimbabwe.
Retrouvez l'intervention du Général Bertrand Binnendijk, division maitrise des armements (EMA), lors de la 2ème conférence "Défense et Environnement" qui a eu lieu le 30 mai 2008. Cette intervention fait partie de la table ronde n°2.
Article : FRi 3B Conseils - RL
Source : Secret Défense / Sénat.fr / SLG - 3B Conseils
Photo : army.mil
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jeudi 25 juin 2009
L'Allemagne ratifie le traité d'interdiction des bombes à sous-munitions
Berlin (Allemagne) - 26/6/2009 - 3B Conseils - L'Allemagne est devenue le onzième pays à ratifier le traité interdisant les bombes à sous-munitions, espérant donner une impulsion à cette convention encore refusée par les principaux pays utilisateurs. En effet, il en faut 30 pour que le traité entre en vigueur et devienne un instrument international juridiquement contraignant. Selon l'article 17 de la Convention, il "entrera en vigueur le premier jour du sixième mois suivant celui au cours duquel le trentième instrument de ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’adhésion aura été déposé". La convention a été signée en 2008 par 98 pays, mais les Etats-Unis, Israël et la Russie, entre autres, refusent toujours de les rejoindre. Ils étaient d'ailleurs les grands absents d'une conférence sur le sujet qui rassemble 80 Etats signataires à Berlin.
Selon l'ONU, la Géorgie et la Russie ont eu recours aux armes à sous-munitions au cours de la guerre qui les a opposés à l'été 2008. Israël les a utilisées pour bombarder le Sud-Liban en 2006. Les Etats-Unis et leurs alliés en ont fait usage en Irak en 2003 ainsi qu'en Afghanistan en 2001-2002.
Au premier jour de la conférence, le secrétaire d'Etat norvégien à la Défense, Espen Barth Eide, a toutefois estimé que la Convention allait conduire même les non-signataires à "réfléchir deux fois" avant d'utiliser ces bombes.
"Elle établit une norme qui va au-delà des limites du cercle des seuls signataires. Nous avons déjà pu en constater les effets matériels, il y a aujourd'hui des gens en vie qui auraient été tués (sans la Convention)", a-t-il affirmé.
La Norvège a commencé à détruire son stock de bombes à sous-munitions depuis le mois de mai 2009. Ce processus s'achèvera aux alentours du mois de juillet 2010. (Article 3B - 25/5/2009)
Le secrétaire d'Etat allemand aux Affaires étrangères, Gernot Erler a annoncé que l'Allemagne avait terminé le processus de ratification. Il a constaté que le désarmement nucléaire connaissait un nouvel élan". "Espérons que cet élan s'étendra aussi au désarmement conventionnel", a-t-il dit.
Une fois que trente pays en auront fait de même - d'ici fin 2009 espèrent les militants - le traité entrera en vigueur, donnant huit ans aux signataires pour détruire leurs stocks de bombes.
Une bombe à sous-munitions est une arme envoyée par l'artillerie ou par avion qui se fissure et se disperse en centaines de plus petites bombes sur un large territoire.
Employée pour la première fois par l'aviation allemande en 1943 lors du bombardement de la ville anglaise de Grimsby et par l'armée Rouge la même année, son usage s'est nettement développé lors des bombardements du Vietnam, du Laos et du Cambodge par l'armée américaine dans les années 1960-1970.
Souvent, les bombes n'explosent pas immédiatement et peuvent demeurer en sommeil pendant des années, tuant et mutilant des civils --souvent des enfants-- longtemps après la fin d'un conflit.
L'ONG Handicap international a indiqué dans un rapport datant de 2006 avoir pu confirmer au moins 11.000 morts dues à ces munitions après la fin des conflits pendant lequel elles ont été utilisées mais selon elle le chiffre réel pourrait en fait s'élever à 100.000 victimes.
Les Etats-Unis avancent que renoncer à ses armes pourrait mettre en danger la vie de leurs soldats et de leurs alliés. En outre, les bombes à sous-munitions entraîneraient moins de dommages collatéraux que des bombes de taille plus importante ou qu'une artillerie plus lourde, estiment-ils.
La liste des non-signataires inclue aussi l'Inde, le Pakistan, la Corée du Sud, la Corée du Nord, la Turquie, la Géorgie, l'Iran, la Libye ou encore la Syrie.
Article : FRi 3B Conseils
Source : France 24 / 3B Conseils
Photo : France 24
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lundi 12 juillet 2010
La déconstruction de la « Jeanne d’Arc »
Après quarante-cinq ans de service actif la « Jeanne-d'Arc » - son ultime mission s’est achevée le 26 mai dernier (lire l'article du 27 mai 2010 : dernier retour de la Jeanne d'Arc à Brest) -, le navire-école mythique de la Marine nationale a été admis à la retraite et promis à la démolition. Une fois la mise en sécurité et l'inventaire des matières dangereuses réalisées, son démâtage est d’ores et déjà effectué comme le déménagement du matériel réutilisable –, le ministère de la défense devrait lancer un appel d'offres pour sa déconstruction.
La Marine qui a tiré toutes les conclusions de l’épisode malheureux de l'ex-porte-avions « Clemenceau » (*) appliquera tout d’abord la recommandation ministérielle qui préconise le seul recours aux chantiers de démolition de l'Union européenne, afin de ne pas exporter des déchets ; et aussi ne procédera plus à un désamiantage préalable, afin de na pas altérer la structure de la coque pour son dernier voyage. C’est l'industriel chargé de la démolition qui traitera l'intégralité des matières dangereuses.
S’agissant de la « Jeanne », le vice-amiral Hubert Jouot (relire l'entretien du 28 janvier 2010 paru sur ce blog) en charge à l'état-major de la marine, de la déconstruction des navires militaires, rappelait récemment : « Le 7 juin, nous avons commencé les travaux de désarmement et de mise en sécurité. A la fin du mois, nous dégazerons les soutes. Puis nous obturerons tous les orifices de la coque, enlèverons une partie de la mâture et démonterons les hélices. »
Une fois mise en état de conservation, à l'automne, la « Jeanne-d'Arc » sera alors débaptisée et recevra son numéro de coque. Elle restera amarrée dans le port militaire de Brest, le temps de désigner le chantier de démolition.
Sur la majeure partie de l’année 2011 et avant de lancer l'appel d'offres européen pour la déconstruction, sera réalisé l'inventaire des matières dangereuses présentes à bord : amiante bien entendu, mais aussi métaux lourds ou encore PCB, des composés aromatiques chlorés à l'effet cancérigène. Cet inventaire préalable permettra alors de s'assurer que les chantiers en concurrence auront la capacité de traiter les produits répertoriés ; et donnera à l'industriel retenu une idée précise de la localisation des polluants.
La Marine nationale dispose actuellement d'un stock de 76 coques déjà désarmées et prêtes pour la démolition (100.000 tonnes à ferrailler - l'équivalent de dix fois la masse de la « Jeanne-d'Arc ») -, auxquelles viendra s'ajouter, en moyenne, sur les dix prochaines années, un flux additionnel de 10.000 tonnes par an de navires encore en service.
C’est la que se pose donc avec acuité la question de la constitution d'une filière française de la déconstruction de navires en fin de vie qui vient de faire l’objet du rapport du parlementaire en mission Pierre Cardo (article du blog du 1er juillet 2010).
A ce jour, ce sont essentiellement les britanniques et les belges qui semblent en position de force sur le secteur, devant quelques autres sites européens (en Pologne, aux Pays-Bas, dans les Etats baltes…).
Pour le vice-amiral Jouot, « Able UK aura bien sûr le droit de concourir ». Mais d'autres candidats de poids pourraient être intéressés. C'est le cas du belge Van Heyghen Recycling, filiale du groupe Galloo (**). Implantée à Gand, entreprise ayant de nombreuses références en matière de démolition de navires civils et militaires.
La stratégie des industriels français ?
Si les industriels locaux (dont Guyot Environnement à Brest ) devraient être logiquement intéressés, leur handicap vient de ce qu’ils n'ont pas forcément la disponibilité requise au niveau des formes de radoub pour prendre en charge de grandes coques.
Restent les deux géants français des services à l'environnement, Suez Environnement, à travers sa filiale de traitement de déchets Sita, et Veolia. Tous deux anciens candidats malheureux au démantèlement de « Q790 », ils voient dans celui de la « Jeanne » l'occasion de prendre leur revanche.
Suez et Veolia maîtrisent toute la chaîne dépollution-déconstruction-ferraillage des déchets industriels avec cependant une approche différente :
- chez Sita, on se refuse à mettre en avant une offre standard, préférant chercher au cas par cas le site le mieux approprié, en fonction des infrastructures disponibles dans un bassin géographique donné.
- chez Veolia Propreté, on plaide au contraire pour la constitution d'une filière à Bassens-Bordeaux, où se trouve une cale sèche de 240 mètres de long des terrains suffisants pour installer un chantier de recyclage.
C’est d’ailleurs le site de Bassens qui est préconisé par le rapport Cardo pour la constitution de cette filière industrielle de déconstruction devant le site de Brest.
(*) Rappel sur l’épisode de l’ex-Clémenceau : La coque « Q790 », partie de Toulon le 31 décembre 2005 en vue d'être démantelée dans un chantier indien, avait fait demi-tour le 15 février 2006, sur ordre du président de la République. Greenpeace dénonçait les conditions de travail des ouvriers indiens, exposés à de nombreux produits polluants, principalement de l'amiante. Le ministère de la Défense pensait pourtant avoir bien préparé le dossier, désamiantant à Toulon la plus grande partie de la coque avant de l'envoyer en Inde.. En mai 2006, « Q790 » avait donc rejoint Brest. Puis la Marine nationale avait lancé un appel d'offres réservé aux entreprises européennes, remporté deux ans plus tard par Able UK entreprise britannique. C'est chez elle, dans une darse de la rivière Tees, à Hartlepool, au sud de Newcastle, que le « Clem » est en cours de ferraillage.
Pour la déconstruction du « Clem », le groupe anglais ne facturera au final à la Marine nationale qu'entre 2,5 et 4,5 millions d'euros hors taxes. Un montant qui dépendra avant tout de l'évolution des cours de l'acier. Car, comme tous les ferrailleurs, le chantier se rémunère essentiellement grâce à la revente de matériaux recyclables.
(**) Galloo selon le rapport Cardo : « C'est d'abord un ferrailleur ayant mis en place une organisation industrielle lui permettant de récupérer des métaux dans toute la Belgique et dans le nord de la France ». La déconstruction d'un navire ne représente donc qu'une activité d'appoint pour ce groupe, qui traite annuellement 1,4 million de tonnes de métaux ferreux provenant d'automobiles ou de machines à laver usagées.
Article RH 3B Conseils
Sources : ministère de la Défense / Télégramme / Les échos
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