Nouvelle Calédonie - 2/8/2009 - 3B Conseils - D’ici quelques jours, une équipe de plongeurs démineurs venue de Métropole sera de nouveau à pied d’œuvre pour débarrasser les obus qui traînent encore sur le fond du quai des Volontaires.
En janvier dernier, une équipe de plongeurs démineurs de la Marine nationale s’était rendue sur le Caillou pour une mission particulière : récolter les obus et autres pièces d’artillerie reposant sur le fond du quai des Volontaires. Les plongeurs du GPD avaient récupéré 140 kilos de munitions (pour 30 kilos de charge utile) datant de la seconde guerre mondiale dans le port de Nouméa et les ont conditionnés dans un fût qui a été entraîné au large et immergé par 500 mètres de fond sur un spot déjà utilisé en 2004 pour neutraliser des explosifs.
Une nouvelle équipe de plongeurs est arrivée ce week-end. Ils resteront en Nouvelle-Calédonie pendant dix semaines. Pas pour folâtrer dans le (beau) lagon, mais dans la vase et l’eau trouble du quai, là où précisément le Betico 2 (Navire inter-îles) est censé être stationné lorsqu’il n’est pas en service. C’est pour cette raison qu’un chantier de dragage (pour atteindre un fond de cinq mètres) avait été stoppé net après qu’un premier obus avait été retrouvé, en septembre 2008.
Leur mission devrait se dérouler de la même manière que les précédentes : d’abord une phase dite « d’investigation », tout simplement une reconnaissance de la surface à « dépolluer », en dressant un inventaire précis et géographiquement localisé des pièces à évacuer. Les obus devraient ensuite être conditionnés dans un fût, pour y être calés de façon à ce qu’ils ne puissent pas s’entrechoquer. Les obus seront ensuite transférés au large, toujours sous l’eau. Ils seront « océanisés » à une vingtaine de kilomètres du rivage, par une profondeur d’environ 500 mètres, sur un point qui reste confidentiel. Le chantier devrait démarrer dans le courant de la semaine.
La zone qui concentre l’attention des plongeurs est située juste en face du Bingo (Grand Casino de Nouméa). C’est là, sur une zone de trente mètres par quatre-vingts, que pas moins de 700 engins explosifs (699 obus de 40 mm de type « Beaufort », un obus de 105 mm et une grenade) avaient été retrouvés lors d’une précédente campagne de dépollution. Des pièces d’artillerie qui datent de la présence américaine, quand la Navy avait fait de Nouméa sa base arrière pour mener la Guerre du Pacifique. Lorsqu’une dizaine de ces pièces avaient été mises au jour, les spécialistes de la période avaient attribué cette présence à une mauvaise manœuvre de transbordement. Mais l’hypothèse laisse désormais dubitatif vu la présence massive de ces obus. A l’époque, le recyclage de l’armement n’était peut-être pas à l’ordre du jour.
Réponse écrite de M. le ministre de la défense à M. Pierre Frogier, député de Nouvelle-Calédonie, sur le problème du déminage en Nouvelle Calédonie, au mois de mars 2009 :
La menace constituée par la présence de mines immergées, datant de la seconde guerre mondiale, dans le lagon de Nouvelle-Calédonie est parfaitement identifiée et des actions ponctuelles de dépollution sont conduites depuis les années cinquante. Une mission d’évaluation conduite en 2002 par un détachement de plongeurs-démineurs de la marine nationale a révélé la présence de plusieurs centaines de mines reposant sur le fond du lagon. Conformément aux recommandations émises par cette mission d’évaluation, les principaux axes de navigation ont été nettoyés en 2004 par les plongeurs-démineurs. Leur action s’est concentrée sur les approches de Nouméa, permettant de dégager les passes de Dumbéa et Boulari sur 100 mètres de part et d’autre des axes médians. En 2008, une nouvelle mission conduite par la marine nationale a confirmé la présence de mines dans les zones dépolluées quatre ans auparavant. Ces mines ont effectivement pu, au cours de cette période, être révélées ou déplacées vers les zones dépolluées sous l’effet de courants marins. Cependant, si le risque que constituent ces engins explosifs est réel, il doit être relativisé, dans la mesure où ces mines à contact reposant sur le fond ne présentent pas de danger pour la navigation de surface. En revanche, leur manipulation par des plongeurs inconscients n’est malheureusement pas à exclure. Pour traiter cette menace potentielle, un exercice multinational de déminage d’une partie du lagon est programmé pour le mois de novembre 2009. Le lagon de Nouvelle-Calédonie étant classé patrimoine de l’humanité, il est exclu d’y faire exploser les mines découvertes pour les détruire. Par conséquent, l’obligation de les déplacer et les immerger dans une fosse hors du lagon rend les opérations de dépollution particulièrement longues et complexes. En tout état de cause, les opérations de neutralisation des explosifs en mer et sur les rivages de la mer relèvent de la responsabilité du ministère de la défense. Elles sont quotidiennement effectuées par des unités militaires et du personnel spécialement entraînés et qualifiés pour cette mission délicate et dangereuse. En effet, les implications en termes de sûreté et de sécurité nationales sont trop prégnantes pour que les opérations de neutralisation de ces explosifs ne soient pas effectuées par des agents de l’Etat.
Article : FRi 3B Conseils
Source : Le portail des sous-marins / les nouvelles calédoniennes / nouvelle-calédonie.gouv.fr / Assemblée nationale / 3B Conseils
Photo : les plongeurs du GPD de Brest - nouvelle-caledonie.gouv.fr
mercredi 2 septembre 2009
Nouvelle-Calédonie : Seconde (et dernière ?) phase du chantier de dépollution du quai des Volontaires
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