Nouvelle-Calédonie (France) - 11/05/2009 – 3B Conseils - En novembre prochain, des militaires français, américains, kiwis et australiens vont plonger dans le lagon calédonien. Pour un barbotage d’un genre spécial : dégager quelques mines datant de la Seconde Guerre mondiale et reposant aux abords des voies maritimes.
Déplacer une mine de 400 kg, d’un mètre de diamètre et contenant quelque 200 kg d’explosif pour la débarrasser du fond du lagon ? L’opération, en plus d’être coûteuse, est délicate à mener. En Nouvelle-Calédonie, elle apparaît pourtant nécessaire, eu égard à la quantité de ces petits paquets d’explosif (environ 1 600) qui parsèment le fond du lagon. En novembre prochain, la Marine nationale doit ainsi mener une opération intitulée « Lagoon Minex », en coopération avec ses homologues américains, australiens et néo-zélandais. Un petit pas de plus pour débarrasser le lagon de ces spécimens fort peu endémiques.
Petit retour en arrière. Pendant la guerre du Pacifique, les GI’s avaient fait du Caillou leur quartier général où ils avaient notamment basé une partie de leur flotte. Raison pour laquelle ils avaient truffé le lagon de quelque 2 000 mines. A la fin de la guerre et avant leur départ de Nouméa, les Américains avaient en partie effacé leurs traces en précipitant par le fond leurs mines. Depuis ce temps, elles n’ont pas vraiment troublé la quiétude du lagon mais plutôt fourni un socle au corail.
Les voies maritimes ont déjà été débarrassées d’une partie de ces 1 600 mines. La dépollution totale du lagon semble en revanche illusoire.
Selon les forces armées de Nouvelle-Calédonie (Fanc), le degré de dangerosité de ces mines, est « modeste mais pas nul ». C’est pour cette raison que régulièrement, depuis les années cinquante, des campagnes de dépollution sont menées par la Marine, indiquent les Fanc. Les plus récentes remontent à 2002 et 2004. « En 2002, un groupe de plongeurs démineurs de l’Atlantique a effectué une mission qui a révélé la présence de plusieurs centaines de mines, indique l’état-major des Fanc. Ces spécialistes ont recommandé de déblayer les principaux axes de navigation. » Deux ans plus tard, à la demande du haussariat, une nouvelle mission a permis de transférer à l’extérieur du lagon des mines situées dans le secteur des passes de Dumbéa et Boulari. Ces deux voies ont été déblayées sur une centaine de mètres de largeur.
En 2008, depuis la publication d’un rapport effectué par une société métropolitaine spécialisée dans l’étude et les expertises sous-marines, le sujet a trouvé oreille auprès des spécialistes locaux de travaux sous-marins, même si en Nouvelle-Calédonie, ce genre de chantier demeure une compétence de l’Etat. Il a aussi été relayé par le député Pierre Frogier, qui a adressé une question écrite au gouvernement en janvier dernier. Dans sa réponse, le ministère de la Défense confirme ainsi la tenue prochaine de cet « exercice multinational de déminage ». Son déroulement reste encore à détailler précisément.
Article : FRi 3B Conseils
Documents de référence : Les Nouvelles calédoniennes / Forces armées de Nouvelle-Calédonie (Fanc) / 3B Conseils
Photo : Le lagon de Nouméa en Nouvelle-Calédonie, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.
lundi 11 mai 2009
Nouvelle-Calédonie : Exercice multinational de déminage
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