Israël - 3/8/2009 - 3B Conseils - Dans le cadre de l'enquête des autorités suite à des plaintes concernant des écarts et des abus de Tsahal pendant l'offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza, Israël a reconnu pour la première fois que son armée a "eu recours à des munitions contenant du phosphore blanc". Israël dément toutefois avoir violé le droit international, assurant ne pas avoir usé de telles armes à l'intérieur de zones d'habitation. Jusque-là, Israël avait déclaré enquêter sur les accusations de tirs d'obus au phosphore, qui provoquent de graves brûlures, et n'avait ni directement démenti ni confirmé que son armée l'ait fait.
Dans le rapport publié le 30 juillet 2009, qui compte 163 pages et a été rendu public avant l'achèvement en août d'une enquête des Nations unies pour crimes de guerre sur la guerre de Gaza, le gouvernement israélien défend le bien-fondé de cette offensive de vingt-deux jours, estimant qu'elle fut une riposte "nécessaire et proportionnée" aux tirs de roquette du Hamas contre Israël. Autour de 1 400 Palestiniens, dont de nombreux civils, et 13 Israéliens ont péri durant cette guerre, qui a commencé le 27 décembre 2008 et pris fin le 18 janvier. Israël ne reconnaîssant de son côté que la mort de 295 civils.
Ce rapport du gouvernement israélien fait suite aux accusations des Nations unies et d'organisations de défense des droits de l'Homme telles Humain Right Watch et Breaking the silence, selon lesquelles l'Etat hébreu se serait rendu coupable de crimes de guerre et de violations du droit international lors de l'opération "Plomb durci" menée contre le Hamas dans la bande de Gaza. Selon la chaîne Al Jazeera, John Ging, à la tête de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), a salué ce rapport, qu'il considère être la "reconnaissance que des investigations doivent être effectuées sur ce qui s'est passé". Tout en ajoutant qu'"une enquête indépendante qui puisse être crédible pour les deux parties reste nécessaire".
La bande de Gaza étant une des zones les plus densément peuplées de la planète, le rapport prend toutefois des précautions : ses rédacteurs n'excluent pas que des éclats d'obus contenant des résidus de phosphore blanc puissent avoir fait des blessés ou provoqué des incendies. Cependant, font-ils valoir, «il ne semble pas que les dégâts liés à cette utilisation puissent être considérés comme excessifs». Leur rapport, qui sort avant celui des Nations unies sur les crimes de guerre à Gaza, entend faire ressortir le bien-fondé et la légalité de l'offensive de 22 jours. «Israël avait, et le droit, et l'obligation, de prendre des mesures militaires pour faire cesser les tirs presque incessants de roquette et de mortiers du Hamas», peut-on lire. Quelque 12.000 projectiles ont été tirés sur Israël entre 2000 et 2008, dont près de 3.000 pour la seule année 2008 menaçant près d'un million d'Israéliens, précise le texte. En outre, plaide-t-il, Israël a pris plusieurs mesures pour tenter de limiter les souffrances des Gazaouis. Selon cet audit, Tsahal a choisi les armes les moins destructrices et a demandé aux Palestiniens de quitter les lieux où le Hamas est implanté, via des tracts et des appels.
Ce rapport souligne également qu'Israël a pris en compte les accusations de violations des droits de la guerre formulées par les organisations humanitaires. (Des soupçons de pillages dans des maisons palestiniennes, de mauvais traitements contre des prisonniers et le recours à des civils palestiniens comme "boucliers humains".)
Israël surfe sur le droit. En effet, officiellement, le phosphore blanc est une arme incendiaire et, en tant que telle, elle n'est pas interdite par le droit de la guerre. Mais le Protocole sur la limitation ou l'interdiction de l'emploi des armes incendiaires, en vigueur depuis 1983, en réglemente l'utilisation contre les cibles militaires et en interdit l'emploi contre les civils. Israël n'a pas signé ce protocole, pas plus que la quasi-totalité des pays arabes. L'affirmation d'Israël qui assure respecter le droit international est contestée par bon nombre d'ONG. Le rapport de l'ONU permettra, nous l'espérons, au droit de la guerre et au droit international de reprendre toute leur place.
Article : FRi 3B Conseils
Source : Le Monde / Nouvelobs.com / Le Figaro / 20minutes.fr / Swissinfo.ch / 3B Conseils
Photos : Nouvelobs.com - Une palestinienne brûlée au phosphore.
lundi 3 août 2009
Guerre de Gaza : Israël reconnaît l'utilisation de phosphore blanc
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1 commentaire:
Look closely at the hand. There is no tissue damage: no blistering, no swelling, no exposed flesh, nothing: just stains. Looks like he had an accident changing his computer ink cartridge.
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