Nouméa - 4/8/2009 - 3B Conseils - La montée du niveau de la mer due au réchauffement climatique a été au centre du sommet qui s'est tenu à Nouméa entre la France et l'Océanie, où de nombreuses îles sont menacées. "Ce phénomène est sensible en Océanie. Il faut parvenir à un équilibre pour consentir des sacrifices afin de diminuer les émissions de gaz à effet de serre", a déclaré à la presse le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, qui présidait ce sommet. En prévision de la conférence internationale en décembre à Copenhague pour adopter un nouveau traité de lutte contre le réchauffement, M. Kouchner a plaidé pour l'élaboration d'un statut de "réfugié climatique", promettant une meilleure prise en compte des préoccupations de ces territoires.
Les réfugiés climatiques sont des personnes qui sont obligées de fuir leur pays à cause des dérèglements climatiques. Depuis quelques années, le nombre de réfugiés a fortement augmenté. Ce phénomène touche tous les continents de la planète. Les pays riches mettent en place des systèmes pour éviter ce fléau. Mais les réfugiés n’ont pour le moment aucun statut juridique, ce qui pose un réel problème, sachant que ce phénomène va s’intensifier. De plus, cela pourrait créer des tensions entre les migrants et les populations. L’ONU prend désormais en compte ce problème et souhaite que les réfugiés climatiques aient le même statut que les réfugiés politiques.
Les îles du Pacifique souhaitent que les pays développés réduisent d'ici 2020 de 40% leur volume d'émissions de gaz à effet de serre de 1990, le réchauffement du climat ayant "des conséquences dramatiques pour les petites îles" (hausse du niveau de la mer, blanchissement des coraux, érosion du littoral), selon le Premier ministre de Vanuatu, Edward Natapei. Une douzaine de pays insulaires du Pacifique ainsi que l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont participé à ce sommet dont les autres thèmes étaient la sécurité, la gestion des ressources halieutiques et le développement durable.
L'ONU a adopté en juin 2009 une résolution qui reconnait pour la première fois que le réchauffement climatique constitue un enjeu de sécurité internationale. Elle fait suite à une campagne d'un an menée par une coalition de Petits États insulaires en développement (PEID), pour attirer l'attention du monde sur les graves menaces que le réchauffement climatique représente pour eux. "Le réchauffement climatique menace notre existence même," a déclaré l'ambassadrice de Nauru à l'ONU, Marlene Moses, actuelle présidente du PEID. "Les îles sont comme le canari dans la mine de charbon. Nous sommes parmi les premiers à ressentir les effets dévastateurs du changement climatique sur nos populations, mais nous ne serons pas les derniers," a dit Mme Moses.
"Il est vital que le Conseil de sécurité et d'autres organes de l'ONU se saisissent d'urgence de l'aspect sécuritaire du changement climatique", a-t-elle ajouté.
Les PEID sont particulièrement vulnérables à la montée du niveau des eaux des océans, dont les experts prédisent qu'il pourrait s'accroître d'un mètre ou plus d'ici à 2100.
Les impacts du changement climatique sont déjà la cause de migrations et de déplacements. Bien que le nombre exact de personnes qui seront déplacées à moitié de notre siècle, est incertaine, la portée et l'ampleur pourrait largement dépasser tout ce qui a eu lieu avant. Les personnes vivant dans les pays les moins avancés et les États insulaires seront touchés en premier et la pire des façons.
Les conséquences sur presque tous les aspects du développement et de la sécurité humaine peuvent être dévastatrices. Cela peut également avoir d'importantes implications pour la stabilité politique. La plupart des personnes déplacées cherchent refuge dans leur propre pays, mais certains tentent de franchir les frontières à la recherche de meilleures chances.
- Consulter l'article de 3B Conseils sur la cartographie des effets des changements climatiques sur les migrations humaines et le déplacement ainsi que le rapport sur les conséquences du changement climatique sur les migrations humaines et le déplacement établi par les organisations internationales CARE International, l'Agence des Nations unies pour les réfugiés, le Center for International Earth Science Information Network et l'Institute for Environment and Human Security.
Article : FRi 3B Conseils
Source : 3B Conseils / France 24 / AFP / Collectif ARGOS
Photo : web4.ecolo.be
mardi 4 août 2009
La sécurité internationale menacée par le réchauffement climatique
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