France - 28/5/2009 – 3B Conseils – Le changement climatique implique des questions de sécurité internationale car, non content d’intensifier et d’exacerber les conflits, il crée en outre de nouvelles zones géopolitiques préoccupantes, a expliqué M. Andrew Vincent Alder, représentant californien auprès de l’Institute for Environmental Security. Selon lui, l’armée possède l’expertise ainsi que la capacité logistique et technique nécessaire pour mener le mouvement en vue de résoudre ces situations de crise. Lors du colloque « Conséquences géostratégiques du réchauffement climatique, organisé par le Collège interarmées de Défense à l’Ecole militaire au mois d’avril, le milieu de la Défense français a pris la mesure des nouvelles problématiques géostratégiques dues au réchauffement climatique. Quatre éléments principaux ont été discutés :
-Le raidissement actuel autour de l’Arctique, longtemps sujet « congelé » (Inuit, Ours) et « impensé de la géopolitique », mais devenu incontournable en raison du recul de la banquise qui suscite de nouveaux appétits (Article 3B du 22/5/2009) ;
-la rareté croissante de l’eau, notamment dans les zones urbaines denses, avec, par exemple, une baisse de 4 à 5 mètres par an du niveau des nappes phréatiques dans l’agglomération de Pékin ;
Selon les travaux de recherche du NCAR (National Center for Atmospheric Research -Boulder, Colorado), les débits des principaux fleuves et rivières de la planète auraient diminué au cours de ces cinquante dernières années (1948 - 2004). Ces recherches, financées par la National Science Foundation, constituent la première étude exhaustive démontrant l'impact généralisé du changement climatique sur le cycle de l'eau et la menace pour les besoins futurs en eau et en nourriture.
-le retour possible d’une « hydro-diplomatie », autour du partage des eaux des fleuves et rivières (Tigre-Euphrate, Jourdain, Indus, Nil, Litani, etc) ;
M. Fadi Georges Comair, directeur général des Ressources Hydrauliques et Electriques au Ministère de l’énergie et de l’eau de la République Libanaise précise au quotidien L'Orient - Le Jour, qu’une réunion de directeurs généraux se tient généralement deux fois par an, à l'initiative de la MED EUWI (Mediterranean EU Water Initiative), pilotée par la Grèce. Elle vise à discuter des problèmes d'eau dans les pays de la région, particulièrement des effets néfastes du changement climatique dont risque de souffrir le bassin méditerranéen, avec une mutation graduelle vers des climats plus arides.
-les graves conséquences pour l’Asie d’une fonte des glaces de l’Himalaya.
Selon une équipe de scientifiques chinois menés par Xin Yuanzhong, les glaciers himalayens fondent à une vitesse dramatique. Au cours des 40 années passées ils ont perdu une surface de 196 km2, soit un quart de la surface de la ville de New York. Cette réduction suffirait à remplir le plus grand réservoir de la ville de Pékin. L'ingénieur Xin attribue cette accélération de la fonte au réchauffement climatique. Selon lui cette fonte contribue à alimenter les fleuves aujourd'hui, mais lorsque la fonte aura cessé, la sécheresse finira par faire son apparition. Or le réchauffement du climat local attire plus d'éleveurs, faisant monter la pression de l'activité de pâturage sur des écosystèmes fragiles.
Ces perspectives ont un impact sur l’engagement des forces dans des conflits de type asymétrique, au cœur des zones habitées, où les unités doivent disposer d’une capacité autonome en énergie, de moyens de géo-localisation et de communication jusqu’à l’échelle individuelle ; et pour des missions le plus souvent de contrôle, sécurisation, ou stabilisation, plus que pour des missions armées classiques. Les perspectives climatiques ont également des conséquences sur le « formatage » des unités, avec l’accent mis de plus en plus sur :
* les forces type « maintien de l’ordre », disposant d’un armement non létal,entraînées aux techniques de contrôle de foules ;
* les forces maritimes de surveillance et de secours, type « garde côtes » ;
* les unités et missions de type protection civile, à mi-chemin entre militaires et humanitaires.
Ces perspectives imposent également une meilleure anticipation : lancement de missions prospectives pour une évaluation plus fine des menaces ; étude des moyens et scénarios de riposte, impliquant une révision des accords de coopération, la négociation de partenariats civils et militaires, la mise au point de plans de sécurisation, voire d’intervention. Mais la planification reste un exercice difficile dans les armées, où les décisions prises en matière d’équipement structurent les moyens et missions pour les 15 à 25 ans à venir.
Ces sujets seront traités dans le cadre de la troisième conférence « Défense & Environnement : une nouvelle manière de penser » qui se tiendra le jeudi 2 juillet 2009 à l’Assemblée nationale (salle 6217, 126 rue de l'Université 75355 Paris), organisée avec le soutien du Ministère de la Défense : Inscriptions
Article : FRi 3B Conseils - RL
Source : ClimaBlog / Libanvision / Bulletins électroniques / 3B Conseils
jeudi 28 mai 2009
Les armées face aux nouvelles problématiques du réchauffement climatique
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