DUJON (France) – 9/10/2008 – 3B Conseils – Le 26 septembre 2008 s’est tenu à Dijon un colloque intitulé "Conflits et environnement : de l'écocide à la justice environnementale", organisé par le Comité français pour le Village de l'Amitié de la Côte d'Or. Le village de Vân Canh situé au nord de Hanoi et créé à l'initiative d'anciens combattants français, allemands, britanniques, américains et japonais. Il regroupe 10 pavillons où plus de 150 enfants et personnes âgées victimes de l'agent orange y vivent et reçoivent des soins adaptés. Qu’est ce que l’écocide ? Entendue comme certains actes qui visent à bouleverser ou détruire le développement de tout ou partie d’un écosystème humain ou comme l’utilisation délibérée de technologies de destruction écologique à grande échelle, cette notion a été évoquée pour la première fois à l’occasion de la guerre du Vietnam puis rétrospectivement au regard des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, ou pendant des conflits plus récents tels que les deux guerres du Golfe (usage d’uranium appauvri) ou en Serbie, au Kosovo et au Liban avec l’utilisation de bombes à fragmentation, mais sans pour autant et pour l’instant, emporter de conséquences juridiques.
Tout ce qui a été détruit au Vietnam, tant sur le plan humain qu'environnemental, doit être dédommagé, ont affirmé à l'unanimité des participants au colloque. Les interventions présentées à ce colloque ont abordé les conséquences de la dioxine après guerre au Vietnam ainsi que la responsabilité des fabricants américains des produits toxiques envers les victimes vietnamiennes. Les scientifiques participants ont discuté à cette occasion du nouveau terme "écocide" considéré comme une des plus importantes conséquences de la guerre moderne.
"Le droit à réparation : quels recours?" place le débat sur le terrain judiciaire. En effet, une plainte a été engagée à la Cour d'appel de l'État de New York, par l'Association des victimes vietnamiennes de l'agent orange/dioxine (VAVA), en janvier 2004, à l'encontre de 37 entreprises chimiques (dont Monsanto et Dow Chemical) ayant fabriqué les défoliants, pour "crimes contre l'humanité et crimes de guerre, violations des lois internationales, fabrication de produits dangereux, dommages intentionnels, enrichissement abusif". La plainte a été rejetée le 11 mars 2005 pour irrecevabilité, au motif que l'agent orange, officiellement un herbicide, ne saurait être qualifié d'arme chimique ni de poison. Le 22 février 2008, pour la 2e fois, la plainte de la VAVA été ajournée (alors que la même Cour d'appel a, en 1984, entériné un compromis en indemnisant les vétérans américains à hauteur de 180 millions de dollars, et ce sans jugement). Les victimes vietnamiennes ont présenté une requête auprès de la Cour suprême des États-Unis d'Amérique, le 6 octobre 2008. L'Association internationale des juristes démocrates (AIJD) a lancé un "appel international de juristes pour la responsabilité des États-Unis envers le Vietnam pour les épandages de dioxine". Ainsi, le principe "pollueur-payeur" devient immédiat.
Une exposition des photos sur les victimes de l'agent orange du Vietnam s'est ouverte le 25 septembre dernier dans les locaux du Conseil régional de Bourgogne. Les maladies dues à la dioxine ont été présentées par l'INSERM en 2000 dans un rapport intitulé "Dioxines dans l'environnement. Quels risques pour la santé? ". Par ailleurs, l'Académie des sciences des États-Unis a publié une liste des maladies dues à la dioxine et révisable tous les 2 ans. En raison de la stabilité de la dioxine, les nouvelles générations au Viêt Nam vivent encore en présence de ce produit cancérogène et tératogène, occasionnant des maladies diverses, des cancers et des malformations à la naissance. L’agent orange est le plus utilisés des herbicides il fut utilisés pour défolier les forêts et ainsi empêcher les Vietnamiens de se cacher, pour détruire leurs récoltes, mais aussi pour dégager les abords des installations militaires américaines et y prévenir les attaques. L'utilisation d'une telle quantité d'herbicide a eu un impact important sur l'environnement. Dans Le Courrier de l'Unesco, datant du mois de mai 2000, l’UNESCO estime que le cinquième des forêts sud-vietnamiennes a été détruit par les herbicides américains.
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : Courrier du Vietnam / 3B Conseils
jeudi 9 octobre 2008
Quelle justice environnementale pour les victimes de l’agent orange au Vietnam ?
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