BECKENRIED (Suisse) – 8/10/2008 – 3B Conseils – Les autorités suisses ont débuté hier une vaste campagne pour examiner l'état et la dangerosité de plus de 8.000 tonnes de munitions coulées dans les lacs du pays et dont la décomposition pourrait menacer l'environnement.
Benno Bühlmann, responsable de l'environnement des cantons limitrophes du lac, a expliqué que les militaires allaient, dans un premier temps, remonter des échantillons de munitions des lacs de Quatre cantons (centre) "pour ensuite analyser en laboratoire leur état de décomposition et les risques qu'ils peuvent représenter". Ils sont aidés d'Armasuisse, le centre de compétences de l'armée helvétique pour l'acquisition de matériels technologiquement complexes et de technologies de l'armement. Pour cette opération présentée comme une première mondiale, l'armée suisse va utiliser une barge modifiée, équipée d'un grappin et guidée par un robot sous-marin pour remonter des échantillons des profondeurs du lac.
Ce lac recèle environ 3.200 tonnes de munitions (obus d'artillerie, grenades, mèches et détonateurs), des surplus de l'armée qui ont été coulés, depuis la Première guerre mondiale jusque dans le milieu des années 1960. "Il n'y avait pas de considération écologique dans le passé et c'était alors la meilleure façon de se débarrasser des munitions", reconnaît Benno Bühlmann, et d’avertir qu’au-delà du danger d'explosion, provoqué par la remontée des obus, le soulèvement des sédiments chargés de résidus de TNT et de métaux lourds pourrait provoquer "un désastre écologique". Il y a un an, les zones de dépôts de munitions dans les lacs de Thoune, de Brienz et des Quatre-Cantons ont été contrôlées et mesurées. A cette occasion, les zones d'immersion supposées ont été confirmées et des surfaces de concentration de dépôts ont été localisées. Les autres études menées jusqu'à présent confirment que les munitions immergées n'ont déversé aucune substance explosive dans les lacs. L’objectif de la campagne est de localiser avec plus de précision la munition immergée et de déterminer en particulier la couche de sédiments dont elle est recouverte. "Les munitions sont actuellement recouvertes par une trentaine de centimètres de sédiments qui les isolent", a précisé le spécialiste. Aucune pollution n'a, pour l’instant, été relevée dans le lac. L'opération doit durer entre deux et trois semaines et sera reproduite dans deux autres lacs ayant servi de décharges militaires: le lac Thoune et de Brienz (centre). Un repêchage à proprement parler des munitions n'est pas le but de cette prise d'échantillons et il n'est d'ailleurs toujours pas prévu de procéder à une évacuation de ces dépôts. Un rapport final sera remis d'ici la fin 2009.
Pour améliorer les caractéristiques cinétiques des projectiles, des métaux lourds ont été utilisés dans la plupart des munitions. Or, ils sont toxiques (notamment le plomb qui est l’un des éléments les plus toxiques en termes de risque/quantité, avec le mercure).
Pour en savoir plus, intervention de Luigi Alcaro et de Stephan Robinson lors de la deuxième conférence « Défense et Environnement : une nouvelle manière de penser », le 30 mai 2008 ICI
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports / Le Figaro / AFP / 3B Conseils
mercredi 8 octobre 2008
Evaluation des 8000 tonnes de munitions coulées dans les lacs suisses
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