PARIS (France) – 24/10/2008 – 3B Conseils – Le 18 octobre, des vétérans des essais nucléaires ont été reçus à l’Assemblée nationale pour faire apporter leurs témoignages. Cette "assemblée témoignage" était organisée par le Comité de soutien Vérité et Justice. Une proposition de loi, "pour la reconnaissance des conséquences des essais nucléaires et la juste indemnisation des victimes ", soutenue par des élus de tous bords devrait être prochainement discutée par les parlementaires. Le texte reconnaît les maladies radio-induites par les essais nucléaires effectués au Sahara et en Polynésie et prévoit des indemnisations. Selon France 3 « le secret défense est systématiquement opposé aux membres de l’AVEN (association des vétérans des essais nucléaires, plus de 3 000 membres) et aux scientifiques qui travaillent sur le dossier. Le projet de loi soutenu par des parlementaires de droite comme de gauche veut que la France enfin arrête de nier l’évidence ».
Le 24 juin, les 57 élus de l’Assemblée de Polynésie avaient voté à l’unanimité une demande au Président de la République pour l’ouverture des archives des essais nucléaires que le Parlement national vient de classer dans les archives « incommunicables ». La catégorie d'archives « incommunicables » a été créée par le vote du projet de loi sur les archives, en première lecture, mardi 29 avril 2008, à l'Assemblée nationale. La réforme, qui adapte la loi du 3 janvier 1979, pose le principe de la « libre communicabilité des archives publiques » : le délai de trente ans actuellement en vigueur est supprimé pour les documents qui ne mettent pas en cause «les secrets protégés par la loi ». Pour les autres documents, les délais d'accès ont été raccourcis : les documents relatifs aux délibérations du gouvernement seront communicables au terme de 25 ans (30 ans actuellement) ; ceux concernant les secrets de la défense nationale, la conduite de la politique extérieure....relèveront d'un délai de 50 ans (contre 60 ans jusqu’à présent), etc. Dans le cadre de la catégorie des archives « incommunicables », les documents relatifs aux armes de destruction massive ne pourront jamais être divulgués.
Du 19 au 23 juillet le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer, Yves Jégo, a effectué un déplacement officiel, en Polynésie française. Il a annoncé le 21 juillet, avoir mis en relation l’association Moruroa e Tatou présidée par Roland Oldham, qui regroupe les anciens travailleurs des sites nucléaires français de Mururoa et Fangataufa, avec « trois experts indépendants autorisés à avoir accès aux archives relatives aux essais nucléaires ». Ces experts sont le professeur Guillaumont, physicien, professeur d'université, le professeur Aurengo, spécialiste de médecine nucléaire, et le docteur Masse, ancien responsable de l'Office de protection des rayons ionisants. Ils devraient permettre à l’association d’obtenir « toute information susceptible d’apporter des éléments sur les conséquences des essais nucléaires sur l’environnement et la santé de la population », a souligné Monsieur Yves Jégo dans un communiqué.
Pour en savoir plus : Yannick Barthe, chercheur au centre de sociologie de d'innovation à l'Ecoles des mines de Paris et qui effectue depuis 2 ans des recherches sur cette question ICI. Yannick Barthe est intervenu lors des entretiens Science et Ethique en 1998 : ICI
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : France 3 / DICOD / Tahiti Press / 3B Conseils
vendredi 24 octobre 2008
Les vétérans des essais nucléaires à l'Assemblée nationale
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire