KABOUL (Afghanistan) – 24/07/2008 – 3B Conseils - Selon l’Organisation des Nations unies, une grande partie de l’Afghanistan, une des nations les plus infestées de mines dans le monde, a été nettoyée de ses mines antipersonnel. C’est le fruit du travail de 8 500 démineurs ayant travaillé au cours des 18 dernières années. Plus de 38.297 mines antipersonnel, 419 mines antichars, 957.362 restes explosifs de guerre ont été enlevés au cours des six derniers mois et 65.361,363 km² nettoyés. Si les deux tiers du pays sont désormais déminés, il reste encore plus de 4 millions de personnes qui vivent en terrain dangereux.
L'Afghanistan s'est engagé à enlever toutes les mines sur son territoire d'ici 2013, date-butoir fixée par la Convention d'Ottawa. L'objectif de l'Afghanistan est d'avoir nettoyé 70% des zones contaminées par les mines et les restes explosifs de guerre d'ici 2011.
Alors que le nombre des victimes de mines terrestres baisse progressivement, les dangers que présentent les restes explosifs de la guerre suscitent des préoccupations de plus en plus vives, en particulier dans les régions du sud et du sud-est touchées par le conflit. En 2007, les mines terrestres, les engins non explosés (UXO) et les munitions explosives abandonnés (AXO) ont fait 143 morts et 438 blessés dans différentes régions, selon les statistiques du Centre d’action anti-mines des Nations Unies en Afghanistan (UNMACA).
D’après un rapport d’IRIN sur les mines, Laying Landmines to Rest? Humanitarian Mine Action (Elimination des mines terrestres – Action humanitaire contre les mines), le coût de production des mines antipersonnel conventionnelles varie entre 2 et 17 euro, alors que d’autres mines, technologiquement plus élaborées, telles que les mines à fragmentation ou les mines autodestructrices, coûtent jusque 50 fois plus cher. Selon le Centre britannique d’information et de formation au déminage (Mine Information and Training Centre/MITC), la neutralisation de chaque mine coûte entre 190 et 640 euro à la communauté internationale.
Outre l'impact sur leurs victimes, les mines terrestres ont également des conséquences environnementales graves notamment sur les voies navigables, plages, forêts, montagnes, déserts et champs qui demeurent infestés de champs de mines non balisés et limite de fait l'accès agricole, forçant des populations à employer à se déplacer pour assurer leur subsistance. En outre, les mines terrestres rejettent des substances toxiques dans l'environnement. Les explosifs généralement utilisés dans les mines terrestres, telles que le trinitrotoluène (TNT), s'infiltrent dans le sol. La décomposition de ces substances pose des problèmes d’écotoxicité.
Sur l'ensemble, 50 tonnes de munitions sont neutralisées chaque année puis détruites par le détachement génie du bataillon français. Un détachement cantonné au Nord de Kaboul et composé de 49 militaires presque essentiellement des sapeurs du 31e Régiment du génie de Castelsarrasin.
Pour en savoir plus : Igor Nered, Directeur général de la direction logistique au Ministère de la Défense slovène, 2ème conférence Défense et Environnement : une nouvelle manière de penser / 30 mai 2008 sur notre site : 3B Conseils. Thierry Garcin, Les Enjeux Internationaux sur France Culture, « Armes à sous munitions », le 19 mai 2008. Colloque au Sénat, « Guerre et environnement », le 6 mars 2008.
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : DICOD / IRIN / Paktribune
jeudi 24 juillet 2008
L’Afghanistan en cours de déminage
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