Londres – Paris - 3B Conseils 2 nov. 2010 - C’est en 1998 que Jacques Chirac et Tony Blair avaient initié lors du sommet franco-britannique de Saint-Malo les bases d’une coopération, mais il ne s’est rien réellement passé, à l’exception d’opérations extérieures en Somalie notamment.
David Cameron et Nicolas Sarkozy se rencontrent aujourd’hui pour renforcer de manière significative la coopération militaire entre les deux pays alors que le Gouvernement britannique s’est donné comme objectif de réaliser une réduction de 8% de ses dépenses militaires étalées entre 2011 et 2014/15.
En septembre dernier Liam Fox, le secrétaire d'Etat britannique à la Défense avait annoncé les limites et les ouvertures des collaborations potentielles. Lors de son interview à la BBC, il confirme ses précédents propos et insiste sur le « sens parfait dans un monde où les ressources sont de moins en moins disponibles, mais où nous avons un intérêt commun."
James Arbuthnot, le président de la commission de la Défense de la Chambre des communes, avait rappelé récemment que les deux pays étaient des partenaires « idéaux », mais que l'Otan (comprendre les Etats-Unis) resterait « au cœur de notre stratégie » de sécurité nationale.
The Financial Times, de ce matin signale que les traités représentent une occasion pour la France "d'augmenter sa participation dans l'OTAN après son retour récent à l'alliance" qui comprend la coopération nucléaire, les porte-avions partagés, et la création d'une force d'expédition jointe. Les quotidiens britanniques de droite et de gauche, The Telegraph et The Guardian, ont publié des reportages positifs sur les traités en mentionnant que l'indépendance militaire des deux pays était respectée, tout en faisant des économies importantes.
Le Financial Times se demande si la signature des traités ne fait pas partie d'une stratégie pan-européenne de la part du gouvernement britannique. "Pour David Cameron, le grand prix est de convaincre Paris et Berlin de soutenir son plan pour juguler le budget de l'UE," croient deux reporteurs diplomatiques.
Le journal de la City de Londres a publié un commentaire de Philip Stevens, qui vante "l'occasion dans l'austérité." De son avis, les traités incarnent le seul moyen pour les pays de "retenir leur portée globale." De plus, il acclame les compromis qui ont été nécessaires ; la France renonce à son ambition dans le cadre de l'UE, et la Grande-Bretagne maîtrise l'europhobie instinctive du parti conservateur. Selon lui, il s'agit d'une reconnaissance que les deux pays ne peuvent plus être divisés selon leur attitude envers les Etats-Unis.
Hervé Morin, ministre de la défense a de nombreux projets de coopération bilatérale en souffrance : lutte anti sous-marine, patrouilles navales mixtes, drones, avions ravitailleurs, maintenance de l'A400M, satellites de télécommunications, porte-avions…. soit une cinquantaine de dossiers à l'étude selon l'amiral Edouard Guillaud, chef d'état-major des armées françaises depuis janvier 2010. Les économies budgétaires à réaliser des deux côtés de la Manche permettraient en particulier de rationaliser les bureaux d'études pour éviter les doublons.
Lors du dernier salon Euronaval qui vient de refermer ses portes, Jean-Marie Poimboeuf, le président du Gican, avait mentionné que « pour qu'il y ait coopération, il faut de quoi coopérer ». Les programmes d'armement susceptibles d'être menés à plusieurs pays sont rares puisque les grandes marines européennes ont chacune développé leurs frégates. Le constat vaut également pour les blindés (l'Europe compte une dizaine de fabricants) et les avions de combat au travers de la concurrence Eurofighter-Rafale. Pour remédier aux surcapacités industrielles, il reste bien la piste des alliances à l'export. Ce type de coopération serait d’autant plus utile que la marine anglaise n’aura plus de porte-avions pendant près de dix ans dès 2011.
C’est probablement une des raisons qui a motivé la France de reporter à 2011-2012 la décision de construire un second porte-avions. Londres avait confirmé la construction de deux porte-avions mais selon la Strategic Defence and Security Review, (relire l'article du 25/10/2010)la Grande-Bretagne en construira un pour ses besoins propres. Le bâtiment, attendu vers 2020, devra être capable de recevoir des chasseurs américains et français et sera donc équipé de catapultes. Selon le Daily Telegraph, le second porte-avions construit en Grande-Bretagne pourrait être vendu au Brésil, voire à la France. La décision de ne pas le construire aurait coûté plus cher aux contribuables anglais que celle de poursuivre le programme. Leur coût est estimé aujourd'hui à six milliards de livres, soit 6,8 milliards d'euros - dont 1,25 milliards de livres ont déjà été engagés. Une perspective qui pourrait pénaliser DCNS.
Un autre dossier important est la réflexion qui pourrait s’instaurer dans le cadre des coopérations pour prévoir le démantèlement et les processus à mettre en place pour que les deux pays puissent à terme, diminuer les coûts des matériels et armes en fin de vie.
David Cameron et Nicolas Sarkozy se rencontrent aujourd’hui pour renforcer de manière significative la coopération militaire entre les deux pays alors que le Gouvernement britannique s’est donné comme objectif de réaliser une réduction de 8% de ses dépenses militaires étalées entre 2011 et 2014/15.
En septembre dernier Liam Fox, le secrétaire d'Etat britannique à la Défense avait annoncé les limites et les ouvertures des collaborations potentielles. Lors de son interview à la BBC, il confirme ses précédents propos et insiste sur le « sens parfait dans un monde où les ressources sont de moins en moins disponibles, mais où nous avons un intérêt commun."
James Arbuthnot, le président de la commission de la Défense de la Chambre des communes, avait rappelé récemment que les deux pays étaient des partenaires « idéaux », mais que l'Otan (comprendre les Etats-Unis) resterait « au cœur de notre stratégie » de sécurité nationale.
The Financial Times, de ce matin signale que les traités représentent une occasion pour la France "d'augmenter sa participation dans l'OTAN après son retour récent à l'alliance" qui comprend la coopération nucléaire, les porte-avions partagés, et la création d'une force d'expédition jointe. Les quotidiens britanniques de droite et de gauche, The Telegraph et The Guardian, ont publié des reportages positifs sur les traités en mentionnant que l'indépendance militaire des deux pays était respectée, tout en faisant des économies importantes.
Le Financial Times se demande si la signature des traités ne fait pas partie d'une stratégie pan-européenne de la part du gouvernement britannique. "Pour David Cameron, le grand prix est de convaincre Paris et Berlin de soutenir son plan pour juguler le budget de l'UE," croient deux reporteurs diplomatiques.
Le journal de la City de Londres a publié un commentaire de Philip Stevens, qui vante "l'occasion dans l'austérité." De son avis, les traités incarnent le seul moyen pour les pays de "retenir leur portée globale." De plus, il acclame les compromis qui ont été nécessaires ; la France renonce à son ambition dans le cadre de l'UE, et la Grande-Bretagne maîtrise l'europhobie instinctive du parti conservateur. Selon lui, il s'agit d'une reconnaissance que les deux pays ne peuvent plus être divisés selon leur attitude envers les Etats-Unis.
Hervé Morin, ministre de la défense a de nombreux projets de coopération bilatérale en souffrance : lutte anti sous-marine, patrouilles navales mixtes, drones, avions ravitailleurs, maintenance de l'A400M, satellites de télécommunications, porte-avions…. soit une cinquantaine de dossiers à l'étude selon l'amiral Edouard Guillaud, chef d'état-major des armées françaises depuis janvier 2010. Les économies budgétaires à réaliser des deux côtés de la Manche permettraient en particulier de rationaliser les bureaux d'études pour éviter les doublons.
Lors du dernier salon Euronaval qui vient de refermer ses portes, Jean-Marie Poimboeuf, le président du Gican, avait mentionné que « pour qu'il y ait coopération, il faut de quoi coopérer ». Les programmes d'armement susceptibles d'être menés à plusieurs pays sont rares puisque les grandes marines européennes ont chacune développé leurs frégates. Le constat vaut également pour les blindés (l'Europe compte une dizaine de fabricants) et les avions de combat au travers de la concurrence Eurofighter-Rafale. Pour remédier aux surcapacités industrielles, il reste bien la piste des alliances à l'export. Ce type de coopération serait d’autant plus utile que la marine anglaise n’aura plus de porte-avions pendant près de dix ans dès 2011.
C’est probablement une des raisons qui a motivé la France de reporter à 2011-2012 la décision de construire un second porte-avions. Londres avait confirmé la construction de deux porte-avions mais selon la Strategic Defence and Security Review, (relire l'article du 25/10/2010)la Grande-Bretagne en construira un pour ses besoins propres. Le bâtiment, attendu vers 2020, devra être capable de recevoir des chasseurs américains et français et sera donc équipé de catapultes. Selon le Daily Telegraph, le second porte-avions construit en Grande-Bretagne pourrait être vendu au Brésil, voire à la France. La décision de ne pas le construire aurait coûté plus cher aux contribuables anglais que celle de poursuivre le programme. Leur coût est estimé aujourd'hui à six milliards de livres, soit 6,8 milliards d'euros - dont 1,25 milliards de livres ont déjà été engagés. Une perspective qui pourrait pénaliser DCNS.
Un autre dossier important est la réflexion qui pourrait s’instaurer dans le cadre des coopérations pour prévoir le démantèlement et les processus à mettre en place pour que les deux pays puissent à terme, diminuer les coûts des matériels et armes en fin de vie.
Article BB
Sources : France Culture (Thierry Garcin – Jean-Claude Sergeant - les enjeux internationaux 2/11/2010/), Financial Times, The Times, Les Echos – A. Ruello 26/10/2010, Le Figaro interview Jean-Marie Poimboeuf 25/10/2010, Secret Défense Libération, Strategic Defence and Security Review, Daily Telegraph - traduction T Barfield.
Photo The Telegraph
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