OUAGADOUGOU (Burkina Faso) - 13/07/2010 - 3b Conseils - Contrer le désert, c’est une question de survie pour l’Afrique. Sécheresse, déforestation et feux de forêts y font disparaître chaque année deux millions d’hectares de zones boisées. Pour bloquer l’avancée du Sahara, onze pays du continent africain - Sénégal, Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Nigeria, Tchad, Soudan, Erythrée, Ethiopie, Djibouti - se sont lancés le défi de planter une ceinture végétale en zone sahélienne au travers d’un vaste projet transnational.
Ce projet créé à l’initiative de la CEN-SAD (la Communauté des Etats sahélo-sahariens) et de l’Union Africaine a été nommé « La Grande Muraille Verte » .
Ainsi, l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) estime que 2 millions d'hectares de zones boisées disparaissent chaque année en Afrique. En cause, le déficit pluviométrique récurrent depuis plusieurs années, mais aussi la déforestation et les feux de forêts.
Aujourd'hui, les deux tiers de la surface du continent africain sont classés en zones désertiques ou très dégradées. En plein changement climatique et accélération de la déforestation le but de cette construction gigantesque est de contrer le désert qui avance petit à petit vers le sud de l’Afrique. Mais aussi d’aménager les zones dégradées du Sahel et lutter contre la pauvreté.
En 2005, le Président du Nigeria a proposé aux autres pays de CEN-SAD de créer une ceinture végétale s'étendant, d'Ouest en Est, du Sénégal jusqu'à Djibouti ; une ceinture continue de végétation de 15 kilomètres de large, assortie de 80 retenues d’eau, entre l’ouest et l’est de l’Afrique, sur un tracé de près de 7 600 kilomètres de long. Les espèces (acacias, dattiers) choisies doivent résister à la faible pluviométrie et assurer un revenu aux habitants.
Les impacts attendus sont donc la réduction de l’érosion des sols, la restructuration des sols dégradés par une prolifération de végétaux et animaux, l’accroissement du taux de reforestation dans les pays impliqués par l’opération, la relance de l’agriculture et de l’élevage, la conservation de la biodiversité actuelle, l’amélioration des conditions de vie et de santé des populations, le ralentissement de l’exode rural et enfin la maîtrise des ressources en eau.
Cette Muraille Verte devra en outre englober les forêts déjà présentes sur le tracé du projet, qu'elles soient naturelles ou artificielles, et des espaces seront dédiés à des réserves naturelles, tant pour la faune que pour la flore. Cultures agricoles et vergers complèteront cette diversité.
Une aide du Fonds pour l’environnement mondial.
La situation est très contrastée suivant les pays et l’obstacle majeur reste le financement, estimé dans une première approche à 600 millions de dollars sur dix ans. Or, le projet reste majoritaire à la charge de pays qui ont beaucoup d’autres priorités à gérer. Si les Etats africains n’ont rien obtenu de la communauté internationale lors du sommet de Copenhague, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) a promis une aide de 119 millions de dollars (96 millions euros) aux pays devant abriter la Grande muraille verte, ceinture de végétation devant relier l’ouest à l’est de l’Afrique, lors du récent sommet sur le projet à N’Djamena (Tchad) en juin 2010.
"Nous affectons une allocation à chacun de vos pays.Le niveau de cette allocation varie en fonction du pays. Le montant varie de 6,6 millions de USD (5,3 millions euros) à 23 millions USD (18,7 millions euros). Le montant cumulé d’aide du FEM pour la Grande muraille verte s’élève à environ 119 millions de dollars", a affirmé Monique Barbut, présidente du FEM.
L’armée du Burkina Faso plante 50. 000 arbres
Sur le terrain, le 8 juillet dernier le Burkina Faso, à la faveur de l'opération «Les bosquets du cinquantenaire» pour célébrer l’indépendance du pays, a décidé de planter 50 000 arbres fruitiers et non fruitiers - sur une superficie de 118,7 hectares et une haie vive de 5 kms - notamment par l’armée qui entend ainsi contribuer au reverdissement du Burkina.
Le coup d'envoi de cette initiative a été donné dans l'enceinte du camp général Aboubacar Sangoulé Lamizana, par le chef d'Etat major général des Armées, le général Dominique Djendjéré, pour qui «la réalisation desdits bosquets adhère à l'œuvre de responsabilisation commune pour la préservation de l'environnement». Dans cette lancée, des bosquets seront réalisés à travers toutes les régions militaires du pays.
L'activité a été placée sous le double signe de la commémoration des 50 ans d'indépendance du Burkina et de la création de l'armée nationale. Pour les militaires burkinabais cette opération est présentée comme un geste qui répond au devoir de mémoire à l'endroit des anciens, et à celui de mission nationale qui se traduit par une implication des autorités militaires dans la gestion durable de l'environnement et des ressources forestières.
Au Sénégal action conjointe des armées sénégalaise et française.
Pour ce qui est du Sénégal qui a mis sur pied une Agence nationale pour la Grande muraille verte semble à ce jour le pays le plus avancé dans cette initiative et les scientifiques sénégalais ont fait un inventaire des plantes qui pourraient être introduites sur cette barrière.
Au Sénégal, les premières plantations se sont déroulées en 2008, avec le soutien de volontaires de l’université Cheikh Antar Diop de Dakar, qui y consacrent une partie de leurs vacances. Des étudiants en médecine organisent aussi des campagnes de soins dans ces zones rurales. Aujourd’hui, 20 000 hectares sont plantés, plus de 550 kilomètres de "muraille".
Les militaires sénégalais et français (soixante-quatre soldats des Forces françaises du Cap-Vert basées à Dakar et soixante militaires sénégalais) ont laissé également leur empreinte sur le tracé de la Grande muraille verte en septembre 2009. Ainsi, pendant une dizaine de jours, les Forces françaises du Cap-Vert et les Diambars, dans une belle fraternité d’armes, ont planté près de 7 211 hectares sur le site de Labgar, dans le département de Linguère.
Le Colonel Matar Cissé, directeur de l’Agence nationale de la Grande muraille verte, rappelait les deux armées réunies avaient alors offert 7 211 hectares de terre reboisée sur les dix mille hectares emblavés en deux ans, notamment à Téssékéré, Windou Tchingoly, et Loughoré. Ce qui équivaut à près de 5 475 plantes repiquées au niveau des deux parcelles de Labgar par les militaires des deux armées, au cours de cette opération.
Les espèces plantées qui s’adaptent parfaitement à cette zone du Ferlo, sont, entre autres, le Jujuphus Mauritnus (ou sidemb en wolof), le Planitus eagytienca (ou soump), l’acacia senegalensus (ou weregg) et le tamarandus indica (tamarinier ou dakhar).
Le Tchad veut planter un mur d’arbres 1000 kilomètres
En tant que participant à cette barrière qui traverse le continent, le Tchad projette de planter un mur d’arbres de 1 000 kilomètres de long sur 15 kilomètres de large.
L’initiative a été lancée avec 4,6 millions de dollars provenant des fonds du gouvernement, mais le coût devrait s’élever au moins à 11 millions de dollars pour atteindre la couverture prévu. Les 11,9 millions d’hectares de forêts du pays ont diminué d’au moins 0,6 pour cent chaque année au cour des 20 dernières années, selon un récent rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) sur l’Etat des forêts du monde.
Depuis 2009, le gouvernement a déclaré illégal l’abattage des arbres pour faire du charbon, passible de six mois d’emprisonnement et d’amendes, dans un effort pour inverser le processus de déforestation. Il a également commencé à planter 160 000 arbres résistants à la chaleur, parmi lesquels des acacias, à N’Djamena.
Ainsi, l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) estime que 2 millions d'hectares de zones boisées disparaissent chaque année en Afrique. En cause, le déficit pluviométrique récurrent depuis plusieurs années, mais aussi la déforestation et les feux de forêts.
Aujourd'hui, les deux tiers de la surface du continent africain sont classés en zones désertiques ou très dégradées. En plein changement climatique et accélération de la déforestation le but de cette construction gigantesque est de contrer le désert qui avance petit à petit vers le sud de l’Afrique. Mais aussi d’aménager les zones dégradées du Sahel et lutter contre la pauvreté.
En 2005, le Président du Nigeria a proposé aux autres pays de CEN-SAD de créer une ceinture végétale s'étendant, d'Ouest en Est, du Sénégal jusqu'à Djibouti ; une ceinture continue de végétation de 15 kilomètres de large, assortie de 80 retenues d’eau, entre l’ouest et l’est de l’Afrique, sur un tracé de près de 7 600 kilomètres de long. Les espèces (acacias, dattiers) choisies doivent résister à la faible pluviométrie et assurer un revenu aux habitants.
Les impacts attendus sont donc la réduction de l’érosion des sols, la restructuration des sols dégradés par une prolifération de végétaux et animaux, l’accroissement du taux de reforestation dans les pays impliqués par l’opération, la relance de l’agriculture et de l’élevage, la conservation de la biodiversité actuelle, l’amélioration des conditions de vie et de santé des populations, le ralentissement de l’exode rural et enfin la maîtrise des ressources en eau.
Cette Muraille Verte devra en outre englober les forêts déjà présentes sur le tracé du projet, qu'elles soient naturelles ou artificielles, et des espaces seront dédiés à des réserves naturelles, tant pour la faune que pour la flore. Cultures agricoles et vergers complèteront cette diversité.
Une aide du Fonds pour l’environnement mondial.
La situation est très contrastée suivant les pays et l’obstacle majeur reste le financement, estimé dans une première approche à 600 millions de dollars sur dix ans. Or, le projet reste majoritaire à la charge de pays qui ont beaucoup d’autres priorités à gérer. Si les Etats africains n’ont rien obtenu de la communauté internationale lors du sommet de Copenhague, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) a promis une aide de 119 millions de dollars (96 millions euros) aux pays devant abriter la Grande muraille verte, ceinture de végétation devant relier l’ouest à l’est de l’Afrique, lors du récent sommet sur le projet à N’Djamena (Tchad) en juin 2010.
"Nous affectons une allocation à chacun de vos pays.Le niveau de cette allocation varie en fonction du pays. Le montant varie de 6,6 millions de USD (5,3 millions euros) à 23 millions USD (18,7 millions euros). Le montant cumulé d’aide du FEM pour la Grande muraille verte s’élève à environ 119 millions de dollars", a affirmé Monique Barbut, présidente du FEM.
L’armée du Burkina Faso plante 50. 000 arbres
Sur le terrain, le 8 juillet dernier le Burkina Faso, à la faveur de l'opération «Les bosquets du cinquantenaire» pour célébrer l’indépendance du pays, a décidé de planter 50 000 arbres fruitiers et non fruitiers - sur une superficie de 118,7 hectares et une haie vive de 5 kms - notamment par l’armée qui entend ainsi contribuer au reverdissement du Burkina.
Le coup d'envoi de cette initiative a été donné dans l'enceinte du camp général Aboubacar Sangoulé Lamizana, par le chef d'Etat major général des Armées, le général Dominique Djendjéré, pour qui «la réalisation desdits bosquets adhère à l'œuvre de responsabilisation commune pour la préservation de l'environnement». Dans cette lancée, des bosquets seront réalisés à travers toutes les régions militaires du pays.
L'activité a été placée sous le double signe de la commémoration des 50 ans d'indépendance du Burkina et de la création de l'armée nationale. Pour les militaires burkinabais cette opération est présentée comme un geste qui répond au devoir de mémoire à l'endroit des anciens, et à celui de mission nationale qui se traduit par une implication des autorités militaires dans la gestion durable de l'environnement et des ressources forestières.
Au Sénégal action conjointe des armées sénégalaise et française.
Pour ce qui est du Sénégal qui a mis sur pied une Agence nationale pour la Grande muraille verte semble à ce jour le pays le plus avancé dans cette initiative et les scientifiques sénégalais ont fait un inventaire des plantes qui pourraient être introduites sur cette barrière.
Au Sénégal, les premières plantations se sont déroulées en 2008, avec le soutien de volontaires de l’université Cheikh Antar Diop de Dakar, qui y consacrent une partie de leurs vacances. Des étudiants en médecine organisent aussi des campagnes de soins dans ces zones rurales. Aujourd’hui, 20 000 hectares sont plantés, plus de 550 kilomètres de "muraille".
Les militaires sénégalais et français (soixante-quatre soldats des Forces françaises du Cap-Vert basées à Dakar et soixante militaires sénégalais) ont laissé également leur empreinte sur le tracé de la Grande muraille verte en septembre 2009. Ainsi, pendant une dizaine de jours, les Forces françaises du Cap-Vert et les Diambars, dans une belle fraternité d’armes, ont planté près de 7 211 hectares sur le site de Labgar, dans le département de Linguère.
Le Colonel Matar Cissé, directeur de l’Agence nationale de la Grande muraille verte, rappelait les deux armées réunies avaient alors offert 7 211 hectares de terre reboisée sur les dix mille hectares emblavés en deux ans, notamment à Téssékéré, Windou Tchingoly, et Loughoré. Ce qui équivaut à près de 5 475 plantes repiquées au niveau des deux parcelles de Labgar par les militaires des deux armées, au cours de cette opération.
Les espèces plantées qui s’adaptent parfaitement à cette zone du Ferlo, sont, entre autres, le Jujuphus Mauritnus (ou sidemb en wolof), le Planitus eagytienca (ou soump), l’acacia senegalensus (ou weregg) et le tamarandus indica (tamarinier ou dakhar).
Le Tchad veut planter un mur d’arbres 1000 kilomètres
En tant que participant à cette barrière qui traverse le continent, le Tchad projette de planter un mur d’arbres de 1 000 kilomètres de long sur 15 kilomètres de large.
L’initiative a été lancée avec 4,6 millions de dollars provenant des fonds du gouvernement, mais le coût devrait s’élever au moins à 11 millions de dollars pour atteindre la couverture prévu. Les 11,9 millions d’hectares de forêts du pays ont diminué d’au moins 0,6 pour cent chaque année au cour des 20 dernières années, selon un récent rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) sur l’Etat des forêts du monde.
Depuis 2009, le gouvernement a déclaré illégal l’abattage des arbres pour faire du charbon, passible de six mois d’emprisonnement et d’amendes, dans un effort pour inverser le processus de déforestation. Il a également commencé à planter 160 000 arbres résistants à la chaleur, parmi lesquels des acacias, à N’Djamena.
Article RH 3B Conseils
Sources All Africa / Irin
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