Paris (France) - 09/06/2010 - 3B Conseils - Le ministre français de l'écologie, Jean-Louis Borloo, a estimé le 8 juin 2010 (sur l’antenne de Canal +) que la marée noire aux États-Unis appelait la création d'une Organisation mondiale de la mer et des océans, à l'image de l'ONU. "Je suis convaincu qu'on ne passera pas la décennie qui vient sans qu'il y ait une organisation mondiale de la mer et des océans(…) On ne peut pas continuer: il nous faut des Casques Bleus de la mer et des océans".
Cette déclaration est à rapprocher de celle faite, il y a quelques mois, par le président Sarkozy appelant à la création d’une organisation mondiale de l’environnement.
En effet, lors de son discours à Genève le 15 juin 2009 devant l’Organisation internationale du travail (OIT), le président français avait plaidé pour la création d’une Organisation mondiale de l’environnement (OME) qui regrouperait un certain nombre d’organisations œuvrant d’ores et déjà dans le domaine environnemental - dont le programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE)-. Celle-ci serait placée sous l’égide de l’ONU.
Il avait tracé sa vision devant les membres de l’organisation en affirmant qu’après la conférence de Copenhague sur le climat, il faudrait « que soit créée une véritable organisation mondiale de l’environnement, en mesure de faire appliquer les engagements qui auront été pris ». La Chancelière allemande Merkel l’avait rejoint sur cette position.
Minoritaire sur le plan international cette position peut-elle désormais rebondir à l’occasion du prochain G20 qui aura lieu au Canada fin juin 2010, à « la faveur » de la catastrophe écologique dans le golfe du Mexique ?
En effet, le président russe Medvedev a proposé le 5 juin dernier, la création d'un fonds international pour faire face aux catastrophes écologiques comme la marée noire au large de la Louisiane indiquant que, pour sa part, les lois internationales actuelles "ne suffisent pas pour faire face à cette tragédie" . Ce dernier reconnaît également que la Russie a aussi hérité de problèmes écologiques énormes, regrettant une prise de conscience tardive dans ce domaine.
Cette catastrophe qui a déjà souillé 200 kilomètres de côtes dans quatre États américains (Louisiane, Mississippi, Alabama et Floride) pourrait encore s’étendre au delà du Golfe du Mexique d’après la modélisation publiée par le National Center for Atmospheric Research dans le Colorado.
Selon ce modèle après avoir franchi la pointe de la Floride vers le 4 Juillet pour s’étendre le long de la côte Est des Etats-Unis (“si le courant circulaire est dans une configuration habituelle”, selon le NCAR), au début du mois d’août, du pétrole dilué devrait atteindre la partie centrale du Gulf Stream et prendre ainsi à travers l’océan Atlantique, d’Ouest en Est, la direction de l’Europe à l’automne. La question de la gestion de cette catastrophe apparaît désormais clairement comme un enjeu international et non plus une question de politique intérieure, économique et environnementale strictement américaine.
Par ailleurs s’agissant de la France et de l’action de l’Etat en mer, on se souviendra également que Nicolas Sarkozy avait annoncé le 16 juillet 2009 dans un discours au Havre sur la politique maritime de la France, la création d'une "fonction garde-côtes" afin de mutualiser les moyens des différentes administrations de l'État intervenant en mer et sur le littoral : "Les moyens navals et aériens sont des équipements indispensables, mais terriblement coûteux pour le contribuable. Il faut mutualiser ces moyens matériels et humains". Les marges dégagées permettraient de renforcer les moyens de lutte contre les pollutions ou la pêche illégale.
Le Chef de l’Etat indiquait vouloir ainsi renforcer l'action de l'État en mer. Le cadre actuel, qui remonte aux lendemains de la catastrophe de l'Amoco Cadiz en 1978, "est bien adapté aux temps de crise", mais "la coordination doit être renforcée" entre les différents intervenants de la Marine nationale, douanes, gendarmerie, Affaires maritimes. A cet stade le préfet maritime pour la Manche et la Mer du Nord dispose de "27 navires de tous types issus de cinq services différents de l'État", et l'État doit remplir "41 missions" en mer.
Article RH 3B Conseils
Sources : AFP / NCAR / présidence de la République
mercredi 9 juin 2010
Des casques bleus de l’environnement ?
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire