OSLO (Norvège) 08/06/2010 - 3B Conseils - Nous évoquions ici dans l’article du 3 mai 2010 la visite du premier ministre Vladimir Poutine sur l'île Terre d'Alexandra, dans l'océan Arctique au cours de laquelle il a notamment insisté sur la nécessité d'un "nettoyage général" dans le secteur russe de l'Arctique.
Il indiquait à cette occasion que "la réduction des activités militaires après la chute de l'URSS a laissé dans ce secteur des montagnes de ferraille, dont 40.000 à 60.000 tonnes de carburant-lubrifiant sont "stockées" très conventionnellement. Le niveau de pollution est six fois plus élevé que la norme admissible".
Les questions environnementales sont de plus de en plus au cœur des débats de la société russe y compris au sein de l’exécutif russe. La question de l’Arctique est d’autant plus sensible qu’elle implique plusieurs facteurs essentiels : la souveraineté des États de la région, la gestion et l’exploitation des ressources, la gestion des défis écologiques, et le statut en Droit de la mer de cette zone qui, compte tenu des changements climatiques sera à terme une nouvelle voie de circulation pour les navires.
Les enjeux de la gouvernance et du développement durable de l’espace Arctique dans un contexte de changement climatique suppose à la fois une réflexion internationale comme une coopération entre les États riverains.
Dans ce cadre, on se souvient que le Canada, le Danemark, les États-Unis, la Norvège et la Russie se sont inquiétés de voir le trafic maritime et la recherche de pétrole bouleverser l'équilibre écologique de ces vastes étendues glacées. Nous en avons déjà parlé sur ce blog et lors de la dernière conférence « Défense et Environnement : une nouvelle manière de penser », chacun des cinq pays arctiques a des revendications empiétant sur le territoire d'un autre, dans une région qui pourrait receler des réserves de 90 milliards de barils de pétrole, selon des estimations.
S’agissant de l’enjeu que constitue notamment l’ouverture de futures voies maritimes nous signalons l’émission "Les enjeux internationaux" de Thierry Garcin sur France Culture, ce 8 juin, où recevant M. Jonas Gahr Store, ministre des affaires étrangères de la Norvège - s'exprimant dans un excellent français - les priorités du gouvernement norvégien pour le Grand Nord ont été rappelés.
Ses relations directes avec son voisin russe y sont évoquées ainsi que les aspects juridiques importants pour la Norvège. Ainsi elle a su signer en avril un accord de délimitation maritime avec Moscou en mer de Barents, d'autant plus significatif que la Russie représente pour elle un voisin considérable.
Bien d'autres dossiers (environnement, revendications sur le plateau continental, stratégie...) concernant directement ou indirectement Oslo sont abordés par le ministre des affaires étrangères.
Cette émission est particulièrement instructive car la Norvège est l'un des cinq États riverains de l'Arctique et qu’à ce titre, elle assume des responsabilités importantes, d'autant plus que sa situation géographique (archipel du Svalbard) et ses ressources en hydrocarbures et halieutiques en font un pays clé de la région.
La Norvège est également intéressée (économie, risque de pollution...) par l'ouverture possible de la voie maritime du Nord (versant arctique du territoire russe), compte tenu de la fonte inexorable de la banquise, ce qui permettrait de réduire de 40 % les routes de navigation entre Rotterdam et Yokosuka par exemple.
On rappellera d’ailleurs qu’aujourd’hui l’approche sur le statut juridique des eaux de l’Arctique peut être un point d’achoppement puisque les États-Unis et l’Europe dont la Norvège considèrent qu’il s’agit de détroits maritimes alors que la Russie et le Canada appréhende la question sous l’aspect d’eaux intérieures. Il reste encore beaucoup de points à discuter pour que le Droit de la mer s’y applique comme pour l’ensemble des mers et océans du globe.
Pour aller plus loin sur les questions liées à l’Arctique nous vous invitons à retrouver les débats de la dernière conférence de Défense et Environnement.
- D’une part l’intervention de
Avec :
M. Stanislas Pottier
M. Laurent Mayet
M. Stephan Robinson, Physicien nucléaire, Directeur du programme international de désarmement de Green Cross International.
Article RH 3B Conseils
Source France Culture / Défense et Environnement
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