jeudi 4 février 2010
Le Centre allemand de recherche aérospatiale en quête d'alternatives au kérosène
BERLIN (Allemagne) - 4/02/10 - 3B Conseils - Depuis un certain nombre d'années, l'industrie aérospatiale travaille sur de nouveaux carburants capables de remplacer le kérosène, et donc de rendre le transport aérien indépendant du pétrole. Une récente étude du Centre allemand de recherche aérospatiale (DLR) a démontré que les carburants du futur pourraient même surpasser le kérosène en matière de respect de l'environnement et de fiabilité.
L'une des solutions envisagées, le carburant synthétique Gas to Liquid (GtL), a déjà été testée avec succès lors d'un vol commercial en octobre 2009. Lors d'une coopération entre Shell, Rolls-Royce plc et Qatar Airways, un mélange de 50% de kérosène et 50% de GtL a été utilisé comme carburant. Celui-ci est synthétisé à partir de gaz naturel, par le procédé de "Fischer-Tropsch", inventé au début des années 1920 en Allemagne : le gaz naturel est dans une première étape transformé en gaz de synthèse par addition d'oxygène et de vapeur d'eau, puis converti en hydrocarbure liquide. Pour les chercheurs du DLR, le GtL, au même titre que le CtL (Coal to Liquid, produit à partir de charbon), jouent un rôle crucial dans l'avenir des nouveaux carburants. En plus des avantages précédemment cités, ils peuvent être considérés comme des éléments de transition déterminants vers de nouvelles énergies renouvelables. En effet, leur mode de synthèse est similaire à celui des carburants BtL (Biomass to Liquid), et le savoir-faire acquis dans ce domaine sera donc bénéfique à l'élaboration de biocarburants performants.
Du point de vue écologique, le GtL permet une nette diminution de la quantité d'émissions nocives en comparaison avec le kérosène. Ainsi, plus la part de GtL inclus dans le mélange utilisé comme carburant sera grande, plus l'environnement sera préservé. Cela sera particulièrement favorable aux personnes habitant à proximité des aéroports.
Afin d'optimiser ces carburants, l'Institut des techniques de combustion du DLR examine de près le processus de combustion au sein des turbines, ce qui représente un travail très fastidieux. "La combustion dans une turbine d'avion est la somme d'une multitude de processus singuliers. Parmi eux, on retrouve par exemple l'oxydation du carburant. La simple analyse de cette réaction requiert dans un premier temps de déterminer expérimentalement les propriétés de la combustion, à l'aide de matériel très sophistiqué", explique Prof. Manfred Aigner, directeur de l'institut. "Les données ainsi récupérées sont ensuite utilisées pour alimenter un outil de simulation, permettant enfin de modéliser la totalité de la réaction".
Le but des chercheurs est de parvenir, à l'aide de ces modèles, à développer un nouveau carburant dont les propriétés physico-chimiques et la réduction des émissions pourraient en faire une nouvelle référence, plus fiable et performante que le kérosène. D'après les pronostics du DLR, on devrait s'attendre dans les dix années à venir à une nette augmentation des parts de marché du GtL et du CtL, en particulier sous forme de "blend", donc mélangés à du kérosène. Cela devrait permettre dans un premier temps de limiter le problème du manque de ressources en pétrole. A l'horizon 2030, le kérosène devrait être en grande partie remplacé par des carburants à base de biomasse, ce qui permettrait au secteur aéronautique de réduire son empreinte écologique.
Article : SLG 3B Conseils
Source : BE Actualité / 3B Conseils
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