PARIS (France) – 5/11/2009 – 3B Conseils - Permettre un triplement du trafic dans le ciel européen, diviser par deux les frais de gestion, améliorer la sécurité d'un facteur dix et réduire de 10 % l'impact environnemental de chaque vol : tels sont les objectifs du programme Sesar (Single European Sky Air Traffic Management and Research) auquel participe le CNRS. Son budget actuel s'élève à 2,1 milliards d'euros répartis entre la Commission européenne, Eurocontrol (organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne), et 15 partenaires industriels.
« Depuis la mise en place de la communication par radio et des radars, le contrôle aérien n'a que très peu évolué, explique en effet Philippe Baptiste, un des douze membres du comité scientifique de Sesar et directeur du Laboratoire d'informatique de l'École polytechnique (Lix)2. Il reste dans une large mesure artisanal, très peu automatisé, et repose sur la capacité individuelle des contrôleurs à gérer toujours plus de trafic. » Pour éviter la congestion annoncée, un traitement de choc s'imposait. En 2007, la Commission européenne lance donc le programme Sesar, volet technologique de l'initiative « Ciel unique européen » visant à restructurer la gestion du trafic aérien sur le Vieux Continent, actuellement fragmentée en 27 systèmes nationaux différents !
Pour atteindre ses objectifs, Sesar mise sur l'optimisation de la trajectoire des avions. Pour un vol donné, celle-ci sera définie de façon concertée entre les contrôleurs, les compagnies aériennes et autres utilisateurs de l'espace aérien (aéroports, jets d'affaires, aviations privée et militaire…). En fait, un compromis entre distance, temps, coût et pollution, ces critères n'ayant pas la même importance pour les différents acteurs. Afin de transformer ce concept en réalité, plusieurs technologies vont être développées : mise en place d'un intranet entre tous les intervenants du trafic aérien ; transfert direct des données entre le sol et les avions par liaison numérique et non plus simplement par liaison radio ; premiers tests de navigation par satellite grâce au système européen Galileo dès 2010-2011 ; assistance des contrôleurs et des pilotes par de nouvelles fonctions automatiques ; nouveaux systèmes de détection des turbulences… Une fois mises au point, ces technologies seront déployées au sol puis sur les avions à partir de 2014.
Parallèlement à ces développements technologiques en cours, le comité scientifique de Sesar construit des réseaux de recherche académique à plus long terme sur diverses thématiques : modélisation et optimisation du trafic aérien, interface contrôleur/ ordinateur, amélioration de la performance économique du système… En France, plusieurs laboratoires du CNRS mènent des recherches dans ce domaine.
Données chiffrées :
- 30 000 vols par jour en période de pointe,
- plus de dix millions de vols par an, 17 millions prévus pour 2020 et 20,4 millions pour 2030.
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : Journal du CNRS / 3B Conseils
jeudi 5 novembre 2009
Programme européen Sesar : Moderniser le trafic aérien en Europe
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