Irak - 3B Conseils - 24/8/2009 - Le gouvernement irakien n'a traité et enseveli jusqu'à présent que 10% des chars et véhicules militaires contaminés par l'uranium appauvri, en raison d'un budget dérisoire et d'une sécurité fragile, a expliqué la ministre de l'Environnement.
Les débris radioactifs et les 10 millions de mines continuent de polluer le pays, près de 30 ans après les début de la guerre avec l'Iran (1980-1988), vingt ans après la première guerre du Golfe (1991) et six ans après l'invasion conduite par les Etats-Unis (2003), a assuré Nermine Othman Hassan. "Nous avons trouvé 80% (des sites contaminés) mais en raison du (manque de) sécurité, il y a encore des secteurs que nous n'avons pas pu atteindre", a-t-elle ajouté, en allusion au chaos ayant suivi la chute de Saddam Hussein en 2003.
Le budget du ministère, qui s'élève à 100 millions de dollars, est dérisoire comparé aux "milliards" qui sont nécessaires pour faire face aux multiples défis environnementaux du pays, a expliqué la ministre. "Il y a deux étapes: traiter et ensuite ensevelir. Nous ne pouvons prendre un tank et l'enterrer comme cela. Nous devons d'abord le traiter pour minimiser les radiations. Cela prend du temps", a-t-elle souligné. Selon elle, les articles de journaux évoquant les effets négatifs sur la santé de l'uranium appauvri ont contribué à susciter "la panique" chez les Irakiens.
L'uranium appauvri est une métal radioactif présent dans des obus capables de percer les véhicules blindés, utilisés durant la guerre du Golfe de 1991 et de 2003. Une forte exposition à cet élément peut avoir des conséquences sur la santé, selon l'Organisation mondiale de la Santé. "Toutes les radiations sont dangereuses, mais savoir à quel point l'uranium affecte la santé est encore à l'étude", a estimé la ministre, en admettant toutefois que les mines demeurent sa principale préoccupation.
"Il y a l'équivalent d'une mine par habitant. Nous en avons 25 millions enfouies dans notre sol", a-t-elle dit. L'Irak a interdit en décembre aux entreprises civiles de déminer le pays, une tâche réservée à l'armée irakienne, qui craint que les mines soient déterrées et vendues aux insurgés. L'ONU a dit reconnaître les "inquiétudes entièrement légitimes en matière de sécurité" de l'armée irakienne, mais elle a souligné que le problème reste entier. "Si cette question n'est pas résolue, le soutien de certains donateurs pourrait être retiré", assurent les Nations unies dans un rapport. Quatre raisons pour lesquelles l’utilisation des armes à uranium appauvri viole la Convention de l’ONU des Droits Humains :
Test de légalité des armes devant le droit international :
- Test de Temporalité : Les armes ne doivent pas continuer à agir une fois la bataille terminée.
- Test environnemental : Les armes ne doivent pas être indûment malfaisantes pour l’environnement.
- Test territorial : Les armes ne doivent pas agir hors du champ de bataille.
- Test d'humanité : Les armes ne doivent pas tuer ou blesser inhumainement.
L’avocate et humanitaire de International Human Rights, Karen Parker, a déterminé que l’armement à uranium appauvri échoue aux quatre tests des armes légales devant le droit international, et qu’il est aussi illégal sous la définition d’une arme « poison ». (Note : Il n’y a aucun traité spécifique interdisant l’usage de projectiles à uranium appauvri. Des inquiétudes et un débat scientifique se développent actuellement au sujet des conséquences de l’utilisation de tels projectiles et il est possible que, dans le futur, il y ait, dans les cercles juridiques internationaux, un consensus estimant que l’utilisation de tels projectiles est contraire aux principes généraux du droit applicables à l’utilisation des armes dans les conflits armés. Aucun consensus de ce genre n’existe à présent). Grâce aux efforts continus de Karen Parker, une sous-commission de la Commission des Droits Humains de l’ONU a déterminé en 1996 que l’uranium appauvri est une arme de destruction massive qui ne devrait pas être utilisée. Consulter l'article d'armees.com sur les armes à l'Uranium appauvri par Leuren Moret.
Concernant la présence de mines, l'Irak a signé l'an dernier la Convention d'Ottawa bannissant les mines antipersonnel, au terme duquel il s'engage à retirer toutes les mines d'ici 2018.Article : FRi 3B Conseils
Source : AFP / France 24 / armees.com / 3B Conseils
Photo : © 2007 AFP Janine Haidar
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire