LONDRES (Grande-Bretagne) – 5/09/2008 – 3B Conseils - Une association britannique a annoncé avoir déposé, mercredi 3 septembre 2008, devant la Haute cour de Londres un recours contre l’agence sanitaire britannique qui avait autorisé l’arrivée de l’ancien porte-avions. En effet, The Health & Safety Executive (HSE), l'agence gouvernementale anglaise chargée de la sécurité et de la santé, avait accordé au groupe Able UK ltd l'autorisation exceptionnelle d'importer les 700 tonnes de matériaux amiantés de la coque Q790. L’association souhaite empêcher que l'ancien porte-avions français Le Clemenceau ne soit démantelé sur le chantier de Hartlepool (nord-est).
Pour Jean Kennedy, militante de l'association Friends of Hartlepool et à l’origine de la plainte : "Le HSE a accordé une dérogation spéciale pour permettre à ce navire fantôme toxique et à sa cargaison mortelle de venir dans notre petite communauté", "Nous pensons que c'est commettre une grave injustice que de forcer une petite ville, qui a déjà supporté de manière disproportionnée les conséquences néfastes d'industries polluantes et affiche un taux de cancer parmi les plus élevés du Royaume-Uni, à accepter les déchets toxiques de la France." Elle rappelle que la France disposait des installations nécessaires pour le démantèlement du navire et que l'Angleterre n'a pas à subir, dans ses chantiers de Harlepool, l'arrivée de nouveaux matériaux polluants. Les "Friends of Harlepool" mettent en avant le taux déjà très élevé de cancer dans la région qui accueille de nombreuses industries polluantes. Les avocats de l'association ont demandé un examen en urgence du recours car la société Able UK a anticipé une arrivée de l'ex-fleuron de la marine française vers la fin de l'été. L'audience devant la Haute cour de Londres devrait donc se tenir à la fin du mois. La coque Q 790 attendra l'issue du jugement dans le port de Brest.
En juillet dernier, la société britannique Able UK avait remporté l'appel d'offres du démantèlement de la coque Q 790. En service entre 1961 et 1997, l’ex-Clemenceau contient près de 700 tonnes d’amiante. Sur les cinq sociétés qui étaient en lice pour ce marché : le belge Galloo Recycling, l'Italien Simont (rapidement éliminé) et les français Sita-Suez et Veolia Propreté, Able UK ltd. n'était pas présenté comme favori pour l'obtention du chantier du contrat. La Voix du Nord relevait que « c’est finalement le prix qui a départagé les candidats. Si les devis étaient sensiblement équivalents, celui des Anglais était quatre fois moins cher ! L’écart du prix s’explique notamment par le fait que la société anglaise Able UK Ltd se charge elle-même du désamiantage du navire de 24 200 tonnes », alors que Sita, Veolia et Galloo faisaient appel à une tierce société pour effectuer ces travaux. La société Able devrait toucher « entre 2,5 et 4 millions d’euros », selon le Financial Times. Si l’association britannique obtenait un jugement favorable, la France serait-elle obligée de renouveler l’appel d’offre ?
Retrouvez les présentations de Taïsei Miura, directeur marketing et environnement Veolia Propreté et Frédéric Tostain et Laurent Galtier de Sita-Suez présentés lors de la deuxième conférence « Défense et Environnement : une nouvelle manière de penser » le 30 mai 2008 sur notre site : 3B Conseils
Article : BBB / Sonia Le Gouriellec 3B Conseils
Documents de référence : The Daily Telegraph / DICOD / 3B Conseils / sites liés
Photo : Le Clemenceau (Sipa)
vendredi 5 septembre 2008
Rebondissement pour la coque 790 toujours en attente à Brest
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire