CHERBOURG (France) -01/07/2011- 3B Conseils. La direction générale de l’armement (DGA) a commandé le 3e sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Barracuda, prévu au titre d’un marché global notifié en décembre 2006, aux entreprises DCNS et Areva-TA, le 28 juin 2011.
Le programme Barracuda, qui prévoit la livraison à la marine nationale de six sous-marins entre 2017 et 2028, représente 8,6 milliards d’euros et fournira du travail à plusieurs milliers de salariés tout au long de sa réalisation.
Les SNA sont des sous-marins caractérisés par leur grand rayon d’action et leur discrétion conférés par la propulsion nucléaire. Le programme Barracuda vise à remplacer les six SNA de type Rubis actuellement en service. Les Barracuda seront armés de la future torpille lourde Artemis, du missile antinavire Exocet et du futur missile de croisière naval (MdCN). Ils pourront également mettre en œuvre des forces spéciales et leurs équipements.
L’assemblage de la coque du Suffren et du Duguay-Trouin, les deux premiers exemplaires de la série, se poursuit à Cherbourg. La réalisation des six Barracuda assurera jusqu’en 2027 une part très significative de l’activité de DCNS, d’Areva-TA, du commissariat à l’énergie atomique et d’une centaine de PME.
Le programme Barracuda est destiné à remplacer les SNA type « Rubis » par 6 sous-marins de nouvelle génération fournissant à la Marine nationale un puissant atout pour la maîtrise des espaces maritimes et la projection de puissance.
Doté, à grande vitesse, d’une discrétion acoustique hors pair, et d’une totale capacité d’écoute, il a l’avantage acoustique sur tout type d’adversaire.
Il est capable d’opérer aussi bien en solitaire qu’intégré à une force navale grâce à ses moyens de communication discrets et sa panoplie étendue de moyens de recueil de l’information. C’est un outil de gestion de crise idéal.
Sa grande capacité d’emport d’armes et notamment de missiles de croisière en fait un outil stratégique pour la Marine nationale.
Le premier Barracuda sera livré en 2017 et les suivants seront livrés au rythme d’un tous les deux ans.
Les six sous-marins s’appelleront Suffren, Duguay-Trouin, Dupetit-Thouars, Duquesne, Tourville et De Grasse.
Caractéristiques :
- Longueur : 99 m
- Déplacement surface : 4700 t
- Immersion : 350 m
- Vitesse : 25 nd
- Équipage : 60
Les évolutions du SNA Barracuda par rapport aux SNA de type Rubis, pour la plate-forme ou le système de combat, visent essentiellement à adapter ses performances aux changements des menaces et du spectre des missions :
- augmentation de la vitesse maximale silencieuse : discrétion acoustique et performances en détection sous la mer supérieures;
- capacité de déploiement accrue (mobilité, endurance, autonomie);
- plus grande aptitude aux opérations littorales et aux opérations spéciales, notamment avec une manœuvrabilité accrue;
- meilleure capacité à coopérer au sein d'une force aéronavale nationale ou internationale (interopérabilité);
- puissance de feu renforcée avec un volume d'emport d'armes supérieur et une capacité de frappe contre la terre (MdCN).
L'augmentation du volume permettra de répondre aux nouvelles normes en matière de sécurité nucléaire (redondance accrue, auxiliaires et pompes supplémentaires).
Dans un but de rationalisation, le SNA Barracuda aura des coûts plus faibles :
- coûts de masse salariale plus faibles avec un plan d'armement réduit : 60 personnes au lieu de 71 sur les Rubis;
- coûts d'entretien optimisés grâce à une maintenance plus aisée : les solutions techniques choisies sont simples, issues de l'expérience acquise avec le programme Rubis. L'aménagement du sous-marin offre une grande accessibilité.
Les SNA Barracuda reprendront également des innovations éprouvées par DCNS sur les sous-marins conventionnels de la gamme Scorpène vendus à l'export comme la discrétion acoustique et l’augmentation du nombre d'armes embarquées.
Le SNA est un navire de combat, à ce titre il remplit les missions suivantes :
- Maîtrise des espaces aéromaritimes (en soutien ou non des autres forces aéronavales)
- Sûreté de zone sous-marine
- Interdiction de zone ou blocage de ports
- Surveillance, pistage et marquage de bâtiments de surface et de sous-marins hostiles et suspects
- Action contre la terre
- Frappe contre la terre dans la profondeur
- Opérations spéciales (commandos et nageurs de combat)
- Sûreté de la force océanique stratégique (FOST)
Le SNA est un instrument de puissance : il confère à la France un statut de grande puissance navale.
La France, faisant partie des rares pays dotés de SNA, est plus facilement associée à la maîtrise des espaces sous-marins.
En temps de crise, sa position se voit renforcée sur la scène internationale, au sein des coalitions.
Grâce à la liberté absolue de mouvement que procure l'espace sous-marin, le pouvoir d'agir sous l'eau apporte deux atouts essentiels à la réussite des opérations navales : la discrétion et l'initiative.
Évolution de l'ergonomie et de la propulsion
En matière d'ergonomie, le PC propulsion ne sera pas situé près du réacteur, mais sous le PC Navigation Opérations (PCNO). La conduite du bâtiment sera donc concentrée dans une zone centrale, l'arrière étant inhabité sur 40% de la longueur totale. Grâce à l'absence de périscope pénétrant liée à l'adoption de mâts optroniques, fournis par Sagem, le PCNO sera légèrement décalé par rapport au kiosque.
Côté propulsion, les Barracuda utiliseront, jusqu'à une vitesse usuelle de patrouille, deux moteurs électriques alimentés par des turboalternateurs recevant la vapeur du réacteur. Pour les vitesses de pointe, pouvant aller jusqu'à 25 nœuds en plongée, un groupe turbopropulseur prendra la relève. La chaufferie nucléaire, d'une puissance de 50 MW, est dérivée de celles des SNLE et du porte-avions Charles de Gaulle. Le rechargement du cœur n'interviendra que tous les 10 ans, ce qui limitera à seulement deux le nombre de grands arrêts techniques durant la vie des sous-marins. L'enrichissement des cœurs n'aura plus besoin de passer par une filière militaire. En effet, il sera traité commercialement, le combustible prévu pour les Barracuda étant identique à celui des centrales nucléaires d'EDF.
Article MGH 3B Conseils
Sources : DCNS, Marine nationale, Mer et Marine
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