BREST (France) - 5/4/10 - 3B Conseils - Nous vous annoncions mercredi dernier (ICI) la venue de Pierre Cardo, chargé par François Fillon d’étudier la pertinence d’une filière de déconstruction des navires, à Brest. Ouest France est revenue sur cette visite vendredi.
Il a rencontré des industriels (dont Guyot Environnement), des élus, la CCI, etc. Il s'est aussi rendu à Landévennec où la Marine nationale stocke une partie de ses vieilles coques.
Pour Pierre Cardo, une filière française de déconstruction doit pouvoir accueillir des navires allant jusqu'à 200 mètres de long. « Les plus gros, comme les pétroliers, continueront d'aller en Turquie. La quantité de ferraille qu'ils représentent rendra toujours le voyage intéressant pour leur propriétaire. » Pour éviter « l'évasion » d'Europe des vieux navires, style Onyx ou Pentalina B, le député des Yvelines estime d'abord nécessaire d'abaisser les coûts de déconstruction.
Selon les experts, un chantier n'est économiquement viable qu'à partir de 100 000 tonnes de navires déconstruits par an. Or, la Marine nationale estime ses besoins annuels à seulement 10 000 tonnes. Pierre Cardo envisage la déconstruction de navires comme une « activité de complément » pour un industriel de la récupération et du recyclage.
Quatorze sites susceptibles d'accueillir une activité de déconstruction sont recensés sur la façade atlantique. « Mais tous ne réuniront pas l'ensemble des critères requis », prévient Pierre Cardo. Parmi les sites offrant a priori « pas mal de possibilités », le député cite Brest, Le Havre, Saint-Nazaire, La Turballe et Bordeaux. C'est là qu'il s'est rendu, ou va se rendre, en compagnie d'experts.
Le principal atout brestois est incontestablement la présence d'un industriel de la ferraille, le groupe Guyot Environnement, proche de l'eau. Pierre Cardo en fait le constat : « Il existe déjà une activité de déconstruction de navires à Brest. » Guyot Environnement démantèle des bateaux de pêche depuis la fin 2009. Mais la capacité des grues de la CCI, 150 tonnes, limite actuellement cette activité à des navires de faible tonnage.
À Brest, certains militants syndicaux et associatifs plaident pour l'implantation d'une activité de déconstruction au sein de la base navale en utilisant la forme 4. Pierre Cardo n'est pas convaincu. Il évoque une série de facteurs défavorables comme les besoins de la Marine, l'absence d'espace pour le stockage de la ferraille, les contraintes propres à la base navale (horaires, contrôles...), l'urbanisation...
Pierre Cardo a aussi pris note de la difficulté de faire cohabiter une activité de déconstruction avec la réparation navale dans les formes de radoub du port de commerce. Il reste donc la solution du polder... que la région entend plutôt réserver à des industries comme la construction d'éoliennes. « Si on en parle, il n'existe encore rien de concret », note Pierre Cardo. En somme, il resterait de la place. Pour le moment.
L'utilisation des formes de radoub existantes n'apparaît guère possible. Pierre Cardo envisage la construction d'un slipway de grandes dimensions pour sortir de l'eau des vieilles coques « comme la Jeanne d'Arc ». La question de son financement reste entière. « Les acteurs locaux n'ont pas envie d'être les seuls à payer », souligne le député.
Article : SLG 3B COnseils
Sources : Ouest France / 3B Conseils
Photo (Ouest France) : Pierre Cardo (au centre, avec l'écharpe blanche) à ses côtés, le vice-amiral Hubert Jouot, chargé du dossier de la déconstruction des vieux navires à l'état-major de la Marine nationale, et deux experts.
lundi 5 avril 2010
Déconstruction : bilan de la visite de Pierre Cardo à Brest
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