mercredi 6 janvier 2010
"Sécurité et environnement : une opinion militaire" par le colonel Jerôme Pellistrandi
PARIS (France) – 6/1/10- 3B Conseils - Le blog Egea présentait la semaine dernière un article : "Sécurité et environnement : une opinion militaire" du colonel Jérôme Pellistrandi. Olivier Kempf l’animateur du blog précise : « on lit peu d'articles sur l'environnement et les affaires militaires », Défense et Environnement a vocation à changer cette donne ! La question de l’impact des activités de défense sur l’environnement est plus que jamais d’actualité. L’année 2010 s’annonce riche en informations dans ce domaine. Toute l’équipe de 3B Conseils vous souhaite donc une excellente année 2010 !
Pour le colonel Pellistrandi : « A (…) long terme, il est indispensable de réfléchir et de se préparer à répondre à des changements majeurs comme le réchauffement climatique. Les armées comme grand acteur de l’Etat ont la responsabilité de s’y intéresser et de contribuer aux débats. »
Dans cet article il commence par présenter le rôle joué par les armées pour répondre aux catastrophes environnementales qui ont touché nos sociétés (pollutions maritimes, création des sapeurs pompiers de Paris en 1811, transport de fourrages lors de la sécheresse de 1976 au profit des éleveurs, tempêtes, feux de forêts, tsunami…). Et de conclure : « Par conception, les moyens militaires ne sont pas prévus pour répondre d’emblée à une atteinte à l’environnement (…) mais de fait, les armées sont un acteur essentiel pour la gestion de ce type de crise liée à une catastrophe »
Il rappelle : « Certes, il n’est pas de la responsabilité des armées de dicter des normes ou de préconiser des solutions militaires aux questions environnementales, mais il y a nécessité de participer aux débats d’autant plus que l’emploi de moyens militaires pour résoudre ce type de problème, est une réalité depuis déjà plusieurs décennies. »
D’ailleurs les Etats-Unis l’ont bien compris et : « le Pentagone, comme la CIA, s’est lancé dans une démarche prospective conséquente portant sur les conséquences militaires des évolutions environnementales ».
Pour lui tout « cela n’exclut pas dès à présent une meilleure prise en compte de la question de l’environnement par la défense. Le « droit » de polluer sans limitation au nom d’un impératif opérationnel n’est plus défendable aujourd’hui face aux opinions publiques. Des pratiques anciennes n’ont plus lieu d’être. Ainsi, lors du retrait des forces soviétiques à la suite de la chute du Mur en 1989, l’ampleur des dégâts écologiques dans les casernements et camps d’entrainement précédemment utilisés par les Russes, a obligé à de très coûteux travaux de dépollution. Inversement, sous la pression de l’opinion publique, le démantèlement du porte-avions Clémenceau a marqué une évolution très profonde avec au final, une avance du secteur militaire européen dans ce domaine par rapport aux pratiques civiles encore peu encadrées malgré la convention de Bâle sur les déchets. Ainsi, on parle désormais de « déconstruction » et non plus de démolition. Désormais, c’est dès la conception d’un système d’arme qu’il faut y inclure son démantèlement en fin de cycle opérationnel. C’est particulièrement le cas pour les sous-marins nucléaires dont le démontage s’étale sur plusieurs années.
Il en est de même pour les infrastructures militaires souvent anciennes en raison de l’histoire et dont les réhabilitations sont donc complexes et chères. A l’inverse, la construction de nouvelles installations s’appuie désormais sur les normes HQE . Cette nécessité d’exemplarité n’est pas exclusive à la défense mais concerne toutes les institutions étatiques par souci d’exemplarité et de conformité à la loi. L’impact environnemental est devenu également une préoccupation en opération. Ainsi, sur certains théâtres, les autorités locales obligent nos forces à une très grande vigilance sur le traitement des déchets occasionnés par le stationnement des troupes. Le paradoxe est que ces institutions locales font supporter à nos unités ce qu’elles n’ont jamais réalisé pour leurs propres populations. Mais, là encore, le devoir d’exemplarité s’impose.
Il faudra cependant rester vigilant face aux risques d’un militantisme environnemental extrémiste. » La suite ICI….
Article : SLG 3B Conseils
Source : Egea / 3B Conseil
Photo : le colonel Jerôme Pellistrandi
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