Paris (France) – 8/10/09 – 3B Conseils - Lundi 5 octobre, le sénateur UMP Christian Cointat, qui représente les Français établis hors de France, organisait un colloque au Palais du Luxembourg : "Les îles Eparses : terres d'avenir". "Bien sûr, que je suis intervenu pour dire que si nos soldats partaient, ce serait catastrophique... Vous savez ce qui se passerait, eh bien, les Eparses deviendraient un nouveau Clipperton." Clipperton, également connu sous le nom de l'île de la Passion, est un territoire français à 1 300 km des côtes du Mexique sans âme qui vive sauf les narcotrafiquants qui en ont fait leur base arrière.
Le problème se pose aujourd’hui pour les îles Eparses. Terres françaises, interdites d'accès sauf autorisation spéciale délivrée par le préfet des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), au large de Madagascar qui risquent de perdre leurs légionnaires, sapeurs et marsouins. En effet, d'ici à 2014, l'armée, c'est inscrit dans la loi de programmation militaire adoptée en 2008, doit faire l'économie de 54 000 emplois. Alors le ministère se le demande : faut-il préserver la présence militaire permanente sur trois des Eparses - Europa, Juan da Nova et l'archipel des Glorieuses -, la quatrième, Bassas da India, étant protégée naturellement puisque submergée à marée haute et la cinquième, la toute petite Tromelin, accueillant seulement des météorologues ?
La présence des militaires protège ces sanctuaires de la biodiversité mondiale et des microcosmes irremplaçables pour témoigner des effets du réchauffement climatique. Leur départ favoriserait l’arrivée de contrebandiers et de pêcheurs locaux avides de rapines de bois, de tortues et de coquillages, qu'il est pourtant interdit de ramasser. Les pirates somaliens se rapprochent aussi. On les savait déjà près des Seychelles, et on les a aperçus en septembre juste au nord des Comores, dans les parages de l'archipel des Glorieuses, une autre Eparse.
Par ailleurs la souveraineté française sur les Eparses est remise en question régulièrement par Madagascar. En 1960, le général de Gaulle accorde l'indépendance à Madagascar mais ne cède pas ces îles stratégiques. Depuis, Maurice revendique Tromelin tandis que chaque année, Madagascar demande l'inscription à l'ordre du jour de l'assemblée générale de l'ONU du retour dans son giron de Juan de Nova, Bassas da India et de l'archipel des Glorieuses. Et chaque année, la question est repoussée à l'année suivante.
En outre, les Eparses génèrent 640 000 km2 de zones économiques exclusives (ZEE) qui s'étendent jusqu'à 200 milles des côtes et contribuent, comme les autres îles d'outremer, à faire de la France la deuxième façade maritime mondiale. D’autan plus intéressant que dans leurs eeaux nage un poisson convoité : le thon. De plus dans la ZEE française au large de Juan de Nova, deux compagnies (australienne et américaine) explorent les fonds marins à la recherche de pétrole. …
Aujourd'hui, les autorités militaires affirment que "pour l'instant, notre présence sur les îles Eparses n'est pas remise en question". Néanmoins ils tiennent à rendre la mission Eparses moins astreignante pour les Forces armées de la zone sud de l'océan Indien (Fazsoi). Elle pèse sur leurs capacités à développer des actions de coopération régionale au coeur de la voie stratégique que représente le canal du Mozambique, véritable autoroute maritime.
La TAAF élaborent donc un projet stratégique pour les Eparses, et la feuille de route pour le mettre en oeuvre. "Je suis bien conscient des contraintes de l'armée, insiste Rollon Mouchel-Blaisot, préfet des TAAF depuis octobre 2008. Mais nous ne pouvons pas faire sans elle. Réfléchissons plutôt ensemble à mettre en place des moyens civils complémentaires qui nous permettront d'assurer la souveraineté française sur les îles." Plusieurs idées sont en l'air : des campagnes scientifiques pérennes, la création d'écogardes, et surtout des dessertes maritimes plus sûres que les liaisons aériennes, les pannes fréquentes des Transall faisant régulièrement les choux gras de la presse réunionnaise. Ces pistes plaisent au sénateur Cointat, qui n'en démord pas : "Aux Eparses, la France doit montrer ses muscles."
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : Le Monde / 3B Conseils
jeudi 8 octobre 2009
Les militaires gardiens de la biodiversité des Iles Eparses mais jusqu’à quand ?
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