VANDERBERG (Etats-Unis) – 3/2/2009 – 3B Conseils - Le lancement de l'Orbiting Carbon Observatory (OCO), un satellite de la NASA destiné à étudier les sources mondiales d'émission de dioxyde de carbone, a échoué lundi 23 février 2009, ont annoncé les responsables de la mission. Le lanceur, une fusée Taurus XL, avait décollé normalement lundi matin à 1h55 locale de la base militaire aérienne de Vanderberg, en Californie. Mais des problèmes techniques sont apparus ensuite au cours du vol. Le satellite n'a pas pu être largué de la capsule de protection qui s'est écrasée dans l'océan à proximité de l'Antarctique, a indiqué John Brunschwyler, responsable du programme de la fusée Taurus XL de la société Orbital Science Corporation. Ce premier satellite chargé de ce type de mission, aurait dû surveiller pendant deux ans les émissions de CO2, principal gaz à effet de serre lié au changement climatique. La mission de ce satellite a coûté jusqu'ici près de 280 millions $ US. OCO devait lancer une impulsion nouvelle dans l'observation et la lutte contre les émissions de CO2 en multipliant de façon significative les données recueillies - 8 millions de données tous les 16 jours contre 100 avec les moyens actuels - et en étudiant également plus en détails les puits de CO2 que sont les forêts et les océans. En outre, ce satellite était aussi l'objet de toutes les attentions sur le plan géopolitique puisqu'il aurait permis de contrôler le respect des protocoles environnementaux concernant les émissions de CO2 par les différents signataires.
La NASA et les diverses universités et centres de recherches (Berkeley, Maryland, Saclay, Manchester,...), ainsi que le National Center for Atmospheric Research à Boulder, déplorent la perte d'OCO. Le satellite devait rejoindre une constellation de 6 satellites d'observation de la Terre franco-américains appelé l' "A-Train" - comprenant Acqua, Aura, Parasol, Calipso, Cloudsat et bientôt Glory le 15 juin prochain. Il devait également fonctionner en tandem avec le satellite japonais GOSAT (Greenhouse Gases Observing Satellite) lancé en janvier dernier et dont l'équipe comptait sur sa complémentarité avec OCO pour faciliter sa calibration et mieux exploiter ses données. Après avoir analyser les causes de l’échec, il faudra se décider sur la construction ou non d'un "OCO II", copie conforme de celui qui vient d'être perdu, ou bien sur la conception plus lente d'un satellite encore plus innovant embarquant des instruments encore plus précis. Certains experts affirment d'ores-et-déjà que les implications sociales et géopolitiques de ce genre de mission - elle aurait pu faciliter des négociations internationales futures en matière d'effet de serre à quelques mois du très attendu sommet de Copenhague sur les changements climatiques - et l'urgence liée à la lutte contre le dégagement de CO2 réclament une réaction rapide et efficace après cet échec désastreux.
Plus d’informations sur l’Orbiting Carbon Observatory (OCO) : ICI
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : BE Etats-Unis numéro 155 (27/02/2009) / Washington Post / AFP / 3B Conseils
mardi 3 mars 2009
Lutte contre les émissions de CO2 : échec du lancement d'OCO
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