vendredi 15 juillet 2011
Influence d'Eva Joly sur la Défense
Paris (France-UE) - 15/07/2011 - 3B Conseils - BB. Brillante auditrice de la 46è session de l'IHEDN (institut des Hautes études de la défense nationale), Eva Joly, députée européen, élue le 12 juillet par les militants d'Europe écologie - Les Verts, comme candidate à la présidence de la République Française, aura un oeil vigilant sur la Défense où l'environnement est au coeur des métiers de l'industrie, mais aussi des Etats Major (cf pour la Marine la création du passeport vert).
Les gouvernements ont des contraintes budgétaires qui nécessitent une coopération européenne et un dialogue renouvelé avec les instances telles que la celle de la NAMSA (OTAN) pour le démantèlement des engins, des munitions... mais aussi une opinion publique à prendre en compte (voir le rapport interministériel de l'IGA Xavier Lebacq).
La gestion environnementale est devenue pour des nombreuses entreprises comme DCNS, des sociétés comme Veolia, Suez... ou le Ministère de la Défense français avec la Direction du patrimoine et la DGA (voir ou revoir (ici) les conférences de Défense et Environnement) un enjeu économique.
Elue lors des élections européennes, Eva Joly est présidente de la commission du Développement du Parlement européen. Elle est auteur de quatre rapports depuis 2009, dont un sur la gouvernance fiscale. L'acte de 1976 relatif à l'élection des eurodéputés ne cite pas la conduite d'une campagne présidentielle parmi les situations incompatibles avec un mandat européen. Reste le problème du temps lié à celui de l'investissement dans les activités parlementaires où elle est particulièrement assidue aux séances plénières avec 71,55% de bulletins de présence.
Les déclarations à remettre en perspective :
L'AFP rapporte les propos d'Eva Joly prononcés hier, en marge d'un rassemblement pour les valeurs de la République : "J'ai rêvé que nous puissions remplacer ce défilé militaire par un défilé citoyen où nous verrions les enfants des écoles, où nous verrions les étudiants, où nous verrions aussi les seniors défiler dans le bonheur d'être ensemble, de fêter les valeurs qui nous réunissent".
D'après Le Nouvel Observateur.fr, l'ex-magistrate, n'a pas fait cette déclaration dans le cadre de la réunion regroupant associations syndicales, politiques et de Résistants pour "éviter les soupçons de partialité", mais en réaction au passage d'une colonne de chars et de véhicules blindés de l'armée place de la Bastille. Pour elle, "il y a une antinomie" entre le passage de chars sur cette place et les discours qu'y ont prononcé jeudi les anciens Résistants.
Les cérémonies du 14 juillet ont été empreintes de gravité et de recueillement jeudi sur les Champs-Elysées, comme ailleurs en France, au moment où un nouveau soldat français trouvait la mort en Afghanistan, après le décès la veille de cinq militaires dans un attentat suicide. François Fillon, Premier ministre, qui a assisté jeudi à un Conseil de défense réuni par le Président de la République Nicolas Sarkozy, a reconnu que le traditionnel défilé du 14 juillet avait été "un moment de deuil" et non un "moment de fierté" comme les précédentes années.
En tant qu'auditrice de l'IHEDN, cette formation un peu particulière et lieu de débat et de réflexion sur les enjeux de défense et d’affaires internationales, a permis à Eva Joly d'acquérir un regard exceptionnel sur l'interaction de la défense avec la vie civile. Dans ce monde qui bougent à toute allure, les grands enjeux des équilibres géopolitiques y sont toujours scrutés avec une diversité d'opinion due aux différents parcours et formations des auditeurs.
A ce propos, il est intéressant de regarder le thème de la table ronde du 28 juin dernier, «Former aux questions de défense et de politique étrangère» organisée par le Vice-Amiral Richard Laborde, directeur de l’IHEDN et de l’Enseignement militaire supérieur (EMS) et Francis Delon secrétaire général. Cette matinée s'est déroulée dans le cadre des 75 ans de l’Institut et des 100 ans du Centre des hautes études militaires (CHEM). Onze directeurs d’instituts, de collèges et d’académie de défense homologues de l’IHEDN y ont participé.
A cette occasion, le général d'armée aérienne Stéphane Abrial a évoqué les perspectives de l'OTAN à 25 ans et rappelé l'équilibre entre le besoin indispensable de la coopération multinationale et le respect de la souveraineté. L'OTAN et l'UE ont besoin de mieux synchroniser leurs efforts pour maintenir cet équilibre. Il a souligné que "la moitié des effectifs de soldats pour l'Alliance 2036 n'étaient pas encore nés. Nous ne devons pas oublier que l'aspect humain saura aussi important que le matériel et la doctrine". Etaient également présents, Patrick Auroy, Secrétaire Général de l'OTAN, Claude-France Arnoud, nommée en janvier à la tête de l'Agence Européenne de défense par Catherine Ashton, et l'Amiral Xavier Paitard, chef de la représentation militaire auprès du Comité militaire de l'UE et de l'OTAN qui durant 3 ans a été le chef du Cabinet militaire du ministre de la défense Hervé Morin, qui avait lancé un véritable Grenelle de l'environnement et dont les premiers résultats sont déjà visibles.
La table ronde a permis un échange de vues et de pratiques sur les expériences et les perspectives à long terme des Instituts dans quatre domaines :
. publics d’auditeurs : l’amiral Charles Style, commandant du Royal College of Defence Studies (RCDS) de Londres, le docteur Jamal Sanad Al-Suwaidi, directeur général de l’Emirate Center for Strategic Studies and Research (ECSSR) d’Abu Dhabi et le lieutenant général Alfonso de la Rosa Morena, directeur du Centro Superior de estudios de la Defensa Nacional (CESEDEN) de Madrid.
. contenus des formations : le général Patrick Desjardins, directeur des opérations académiques du Collège de défense de l’Otan de Rome, l’Air Marshal PK Roy, commandant du National Defence College (NDC) de New Delhi et le docteur Rainer Schwalbe, directeur de la formation de la Bundesakademie für Wehrverwaltung und Wehrtechnik (BAkWVT) de Mannheim.
. méthodes pédagogiques : le professeur Katrina Mac Farland, présidente de la Defense Acquisition University (DAU) de Washington, l’Amiral Marcantonio Travisani, président du Centro Alti Studi per la Difesa (CASD) de Rome et Hans-Bernhard Weisserth, directeur de l’European Security and Defence College (ESDC) de Bruxelles.
. coopérations existantes et envisageables entre les instituts représentés : le Lieutenant Général Kersten Lahl, président de la Bundesakademie für Sicherheitspolitik (BAKS) de Berlin et le Docteur Nicholas Rostow, directeur senior du Centre de Recherche Stratégique du National Defense University (NDU), de Washington.
Article : Brigitte Bornemann
Sources : IHEDN, EurActiv.fr, Nouvel Obs.fr
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