mercredi 10 février 2010
QDR 2010 : Le Pentagone s’attaque au climat
WASHINGTON (Etats-Unis) – 10/02/10 – 3B Conseils - Pour la première fois, le commandement militaire américain a inscrit les changements climatiques au nombre des menaces à la paix et à la sécurité nationale. Dans le dernier examen quadriennal de la défense (QDR), parut le 1er février, le réchauffement de la planète figure ainsi au même rang que le terrorisme ou les tensions autour des biens communs planétaires comme l’eau.
Ce document officiel qui accompagne le budget du Pentagone revoit tous les quatre ans les priorités et les défis militaires majeurs de la nation. Un passage souligne clairement le risque environnemental : "Le Département est en train de concevoir des politiques et des plans pour gérer les effets du changement climatique sur son environnement opérationnel, ses missions et ses installations."
Parmi les conclusions du rapport : le changement climatique agira comme "un carburant à l’instabilité et au conflit". Ce changement de philosophie, progressif, a été initié par le Congrès et se fonde sur des études de la CIA, l’agence de renseignement américaine. Laquelle s’est dotée en octobre dernier d’un nouveau Centre pour l’étude des changements climatiques.
Le Congrès a également requis que les auteurs du rapport quadriennal de la Défense prennent en compte les travaux scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Le revirement ne s’est pas fait du jour au lendemain, comme l’explique Marc Levy, directeur adjoint à l’Institut de la Terre de la Columbia University, à New York : "Il était inévitable qu’à un moment donné le changement climatique pénètre dans la sphère de la sécurité nationale. Des recherches sont conduites dans ce sens depuis les années 70. Elles ont été considérablement développées quand Bill Clinton et Al Gore étaient à la Maison-Blanche, mais elles n’avaient pas porté leurs fruits. (…)Entre 2006 et 2008, plusieurs groupes de travail non partisans, dont des généraux américains à la retraite, ont rendu leurs conclusions. Elles renforçaient toutes l’avis selon lequel le changement climatique était une menace à la sécurité nationale", poursuit Marc Levy.
Signe de cette évolution, le projet MEDEA, interrompu sous la présidence de George W. Bush, est à nouveau effectif. Il permet le partage de données entre la communauté scientifique et les services secrets. Le Conseil national du renseignement (NIC) produit également une liste de pays susceptibles d’être déstabilisés par une grande famine ou des changements climatiques radicaux.
Le haut commandement américain se penche aussi sur ses infrastructures. Plus de trente bases américaines sont menacées par la montée du niveau des mers. Les changements dans la chimie des océans, par exemple, ont des effets négatifs sur l’utilisation des sonars des sous-marins. Véhicules économiques, tests d’avions de combat alimentés au biofuel, énergie solaire, puits l’armée américaine se met petit à petit au vert.
La QDR 2010 ICI
Article : SLG 3B Conseils
Sources : La Libre.be / 3B Conseils
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