OTTAWA (Canada) - 3/2/10 - 3B Conseils - Le ministre canadien de l'Environnement, Jim Prentice, a annoncé qu'Ottawa s'alignerait sur les objectifs américains en matière de réduction de gaz à effet de serre et se donnait dix ans pour parvenir à réduire ses émissions de 17% par rapport à celles de 2005.
Les Etats-Unis avaient annoncé qu'ils comptaient réduire en dix leurs émissions d'"environ 17%" par rapport à 2005. Cette cible "est en accord avec notre engagement d'aligner notre politique sur celle de nos partenaires", a dit M. Prentice. "Nous allons apporter une attention particulière aux sables bitumineux", une source d'approvisionnement pétrolier qui fait l'objet d'une intense controverse au Canada. "Nous allons apporter une attention particulière à toutes les sources d'émissions" de gaz à effet de serre, a ajouté le ministre. "Nous sommes confiants dans notre capacité à atteindre nos objectifs, nous sommes prêts à les assumer et les autres pays devront en faire autant".
Militants et associations écologistes n'ont toutefois pas tardé à monter au créneau. Greenpeace estime que les objectifs dévoilés par M. Prentice feraient augmenter les émissions de CO2 du Canada de 2,5% par rapport aux niveaux de 1990. Or en 2006, le Canada s'était fixé l'objectif de réduire ses émissions de 3% par rapport à la même date.
"La nouvelle cible va conduire à augmenter les émissions de gaz à effet de serre plutôt qu'à les réduire", s'est plaint Greenpeace dans un communiqué. "Cette nouvelle cible est donc encore pire que celle précédemment adoptée par le Canada de -20% sous le niveau de 2006, qui équivalait à une réduction de 3% sous le niveau de 1990, toujours d'ici 2020"
M. Prentice a indiqué que son pays et les Etats-Unis allaient harmoniser leurs objectifs de réduction dans des domaines concrets.
"A partir de 2011, nous allons mettre en place des normes d'émissions" de CO2 pour toutes les voitures en circulation en Amérique du Nord, a-t-il annoncé.
Des normes semblables devraient également être mises en place dans le "transport aérien, maritime et pour les poids lourds".
De leur côté les pays de l'Union européenne se sont donnés dix ans pour réduire de 20% leurs émissions de CO2 par rapport aux niveaux de 1990. Ils se disent prêts à relever ce taux à 30% "en cas d'offres comparables" des autres pays industrialisés "et de contributions adéquates" des pays émergents.
Pour l'instant seules les compagnies civiles sont concernées par les réductions de CO2. Les armées sont exemptées mais elles tentent déjà de réduire leurs émissions (voir nos articles du 16 juillet 2008 et du 30 juillet 2008 sur ce site). En 2008, en France, les appareils de l'armée de l'air ont rejeté 5,29 tonnes de CO2 par heure de vol pour une consommation moyenne de 2,2 m3 de carburant par heure de vol. Différents travaux sont en cours pour réduire ces émissions et touchent à :
- l'optimisation des profils de vols d'entrainement,
- l'utilisation des simulateurs,
- l'utilisation de carburant synthétique (réflexions menées avec les américains et les britanniques).
On peut prévoir une diminution des émissions de CO2 de l'ordre de 3% par an en moyenne pour atteindre 14% en 2014 avec des rejets de l'ordre de 5,03 tonnes de CO2 par heure de vol et une consommation de 2 m3 de carburant par heure de vol. A titre de comparaison, l'aviation civile a une consommation spécifique qui oscille entre 6 et 7 m3 par heure de vol mais on s'attend à ce que la navigation aérienne double avant 2020. Les émissions de CO2 du secteur aérien ont déjà augmenté de 87% depuis 1990.
Article : SLG 3B Conseils
Sources : Air et Cosmos / 3B Conseils
mercredi 3 mars 2010
Aviation civile : le Canada s'aligne sur les Etats-Unis
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