États-Unis - 06/05/2009 – 3B Conseils - Abandon d'un satellite, destruction de celui-ci, maladresse de l'astronaute qui laisse son sac d'outils sombrer dans l'infini... autant d'activités qui laissent des traces et font des orbites terrestres de véritables décharges, dont les ordures voyagent à vitesse orbitale et deviennent redoutables pour toute entreprise humaine conduite dans l'espace. Les plus récents évènements, le test antisatellite Chinois en 2007 et la collision entre Iridium et un satellite-débris Russe Cosmos 2251 sont à l'origine de 40% du nombre total actuel de ces objets.
D'ailleurs, l'affaire Iridium met à mal le secteur spatial américain : comment aujourd'hui se réclamer d'une Space Situational Awareness, d'une information totale de ce qui se passe dans l'espace, quand l'un de ses satellites vient d'être percuté par un autre ? Il semble qu'il s'agisse là d'un état de fait qui a alarmé l'US Air Force, puisque celle-ci a décidé de se détourner des capteurs qu'elle utilisait jusqu'à maintenant pour se pencher sur les techniques utilisées par les opérateurs privés afin de contrôler leurs satellites. Grâce à leur spécialisation, ils ont en effet accès à plus de données en la matière que les polyvalents militaires. Le partenariat est par ailleurs bilatéral : ainsi, l'Air Force transmet-elle gratuitement aux entreprises intéressées les savoir-faire qu'elle a développé afin d'éviter les collisions en orbite.
La science est elle aussi sollicitée : des discussions ont été engagées pour étudier l'éventuelle adéquation des immenses radiotélescopes du programme, qui pourraient êtres utilisés afin de localiser, d'identifier et de discriminer les satellites en activité des débris dans la foultitude des objets spatiaux. Une nouvelle ère de la Space Situationnal Awareness s'ouvre donc, qui ne demande pas uniquement d'observer les satellites du monde entier, les Américains cherchent dorénavant à identifier en détail le rôle de chaque engin.
Mais d'autres réflexions émergent quant à l'association de l'industrie privée au nettoyage de l'espace : pour les savants de l'Applied Physics Laboratory, si c'est bien la science qui doit donner l'impulsion, c'est aux entreprises et aux gouvernements de nettoyer effectivement l'espace. Pour eux, bientôt les orbites seront inutilisables si aucune mesure concrète n'est prise; c'est pourquoi, selon leurs estimations, dans 10 à 20 ans le besoin d'un éboueur spatial sera si pressant que la prochaine ère spatiale ne sera pas celle de la Space Situationnal Awareness, mais plutôt celle du nettoyage de l'espace, un programme d'envergure qui pourrait solliciter l'essentiel des missions à venir.
En savoir plus :
Fernand ALBY - Responsable des débris spatiaux, CNES, Armel KERREST - Vice-président du centre européen de droit spatial (ECSL)
Article : FRi 3B Conseils.
Documents de référence : Bulletins électroniques / Ambassade de France, USA / Space News / APL scientists contemplating plan for cleaning up space debris / 3B Conseils
Photo : ESA, European Space Agency
mercredi 6 mai 2009
Nettoyeur de l'espace, un métier d'avenir
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