Golfe d'Aden (Somalie) – 20/5/2009 – 3B Conseils – La publication du rapport sur la piraterie maritime du député Christian Ménard, présenté à la commission de la défense nationale et des forces armées le 13 mai 2009, fait état d’un risque pour « les installations pétrolières du golfe de Guinée et des eaux nigérianes ».
Ainsi la prise de conscience des enjeux et des risques par la France a contribué à la mobilisation de la communauté internationale sur ce sujet, d’autant qu’aujourd’hui, 94 % du commerce mondial transitent par la mer. Dès lors la piraterie pose un problème considérable aux armateurs et les primes d’assurance applicables au fret maritime ont augmenté ces dernières années de 300 %. Au-delà de ses conséquences les plus directes que sont les attaques les prises d’otages et les rançons, la piraterie a mis en évidence l’importance des enjeux de sûreté maritime, aux frontières de la défense et de la sécurité.
La première réaction aux attaques de pirates a nécessairement été de nature militaire et navale. Cependant, le 18 mai 2009, le site Mediaterre nous fait part de l’inquiétude sur les îles des Seychelles, de Madagascar et l’île Maurice du déplacement de cette piraterie qui menacerait les activités de pêche de la région, notamment celle du thon. En effet, « La présence d'une force européenne pour protéger les navires dans cette partie de l'Océan Indien, pousse les pirates a descendre dans les parages de Madagascar et de Maurice.» Les autorités mauriciennes mènent d’ores et déjà des consultations poussées avec les marines françaises et indiennes afin de limiter ce risque. L’industrie entière du thon pourrait se retrouver privée de matières premières. Mais le fond du problème ne peut être indéfiniment ignoré.
Dans son rapport, le député recommande la mise en œuvre d’une approche globale par la communauté internationale pour des actions militaires et civiles. Pour sa part, le ministre somalien des Affaires étrangères rappelle à la communauté internationale que le problème de la piraterie se situe sur la terre ferme et la Somalie a besoin d’un Etat de droit. Sur le plan militaire il préconise s’agissant du golfe d’Aden et au large de la Somalie, un arsenal de mesures visant à rendre ces attaques plus risquées et plus coûteuses pour les pirates :
- En s’appuyant sur la résolution 1851 des Nations-Unies la communauté internationale mener ponctuellement des interventions à terre de type policier en ciblant par exemple les navires suspects et en avertissant que tous ceux qui seront retrouvés en mer seront détruits.
- En renforçant la présence navale et aérienne afin de mieux couvrir les zones à risque (ex la mer des Seychelles) Les pêcheurs sont particulièrement vulnérables dans cette zone et la meilleure solution serait très certainement de baser un avion de patrouille maritime aux Seychelles. Cet État, fortement menacé par la piraterie, ne devrait pas s’y opposer.
- En utilisant des drones – comme le font les américains de la Task force 151 –pour renforcer les moyens de surveillance.
Mais toute action sur le plan militaire qui ne serait pas accompagnée d’un volet important dans le domaine civil serait échec Aussi le rapport parlementaire met-il l’accent sur ces aspects essentiels en plaidant pour :
- Un accroissement de l’aide au développement de la Somalie en combinant le soutien à la restauration de l’État de droit et les aides directes et conditionnelles à la population.
- Une consolidation des capacités juridiques et judiciaires des États côtiers – comme le Kenya – auxquels l’Union européenne a choisi de transférer les pirates capturés.
- Une aide afin que la Somalie puisse recouvrer sa souveraineté maritime et à exploiter ses ressources, longtemps pillées, dans le domaine de la pêche.
D’autres sujets sont étudiés par la mission d’information parlementaires comme la nécessité par la communauté internationale de partager l’information et de s’engager dans une coopération entre les forces navales, mais aussi avec les États côtiers en matière de sauvegarde maritime, et le contrôle de la circulation des flux financiers générés par la piraterie.
S’agissant des armateurs, ils devraient quant à eux renforcer les capacités de défense passive des navires (systèmes automatiques de veille optique) et améliorer la formation des équipages. Reste le coût de telles mesures. Sur ce point, la mission indique que les armateurs devraient contribuer au développement économique de la région et à la sécurisation des espaces maritimes. Elle estime, pour le golfe d’Aden, que sur la base d’un euro perçu par tonne de marchandise, ce sont 2 millions d’euros par jour qui pourrait être réunis et dédiés à ces politiques.
Article : RH - FRi 3B Conseils
Documents de référence : Mediaterre / photo Assemblée Nationale / Le Télégramme / RFI / 3B Conseils
mardi 19 mai 2009
La piraterie maritime menace désormais la pêche environnante
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