vendredi 3 décembre 2010

"Ciel", une gouvernance civile et militaire européenne - le Traité FABEC



Bruxelles (UE) 3/12/2010 – 3B Conseils – Les ministres des Transports et des représentants militaires de haut niveau de Belgique, de France, d’Allemagne, du Luxembourg, des Pays-Bas et de la Suisse ont signé le traité entre Etats dénommé FABEC (Functional Airspace Block Europe Central) à Bruxelles le 2 décembre 2010.

Les six Etats ont établi un bloc d’espace aérien fonctionnel commun pour organiser la gestion du trafic aérien indépendamment des frontières nationales. Avec cet accord, les Etats mettent en place un cadre pour les prestataires de services de navigation aérienne afin d'améliorer leur performance en termes de sécurité, d’impact sur l’environnement, de capacité, d’efficacité économique, de routes aériennes plus courtes et d’efficacité des missions militaires. Le FABEC, qui contrôlera près de 55% de tous les vols en Europe et couvre des régions au trafic des plus complexes reliant les aéroports les plus fréquentés, est une étape majeure dans la réalisation du ciel unique européen (SES), programme dont la mise en œuvre revient à la Commission européenne et aux Etats membres de l’Union européenne. La ratification du traité est attendue avant fin 2012.

En tant que membre fondateur d’Eurocontrol, le Grand Duché de Luxembourg premier Etat à communiquer sur cet accord, avait déjà anticipé les principes prévus à une échelle plus vaste au niveau du FABEC, avec la délégation du contrôle d’une partie de son espace aérien à la région de contrôle de vol de Bruxelles et au Centre de contrôle aérien supérieur de Maastricht.

En signant le traité FABEC, les Etats contractants s’engagent à prendre les mesures appropriées en particulier dans les domaines de l’espace aérien, de l’harmonisation des règles et des procédures, de la fourniture de services de navigation aérienne, de la coopération civile-militaire, des redevances, de la surveillance, de la performance et de la gouvernance. Un Conseil du FABEC, composé de représentants civils et militaires et doté de pouvoirs de décision clairement définis, sera établi. Sur la base de ses décisions, les Etats contractants établiront les règles et les procédures nationales nécessaires.

Ce travail détaillé se poursuivra au premier semestre 2011, notamment sur le plan institutionnel, la question de la coordination civile-militaire et la définition des fonctions et services concernés. Ce processus sera accompagné de discussions avec les partenaires sociaux. Les Etats se donnent pour objectif d'aboutir à une décision d’ici juillet 2011.

Une analyse coûts-bénéfices réailsée en 2006, avait démontré un avantage potentiel (valeur actualisée nette) de 7,000 millions d’euros pour les utilisateurs d'espace aérien de 2007 à 2025 – résultant principalement de routes aériennes plus efficaces et de gains de consommation de carburant. Au moment où le Traité FABEC était rédigé, les prestataires de services de navigation aérienne démarraient leurs activités pour améliorer la performance. Fondées sur un plan à 5 ans, 26 activités concrètes ont été lancées pour créer des processus de gestion et initier des projets pour améliorer la productivité des services de navigation aérienne. A titre d'exemple, on peut citer la mise en oeuvre d’un réseau de routes aériennes de nuit. En un an, 115 nouvelles routes ont été mises en service, concernant en particulier le trafic transfrontalier. En utilisant ces routes, les compagnies aériennes peuvent raccourcir la distance totale de vol de 1,5 million de kilomètres par an. Ces mesures permettent d'économiser 4 800 tonnes de kérosène et 16 000 tonnes de CO2. De plus, plusieurs projets ont été lancés pour redessiner l’espace aérien pour l’usage civil et militaire aux frontières intra-FABEC ainsi qu’à l’interface avec l’espace aérien du Royaume-Uni.

Pour mieux comprendre les enjeux : Rapport de Gilles Savary, rendu public le 24 septembre 2010. Ancien député européen jusqu’en 2009, Jean-Louis Borloo, ministre des Transports et du Développement Durable, a nommé en février 2010 Gilles Savary médiateur dans un conflit des personnels de la DGAC (Direction Générale Aviation Civile).

FABEC Télécharger le traité en allemand, anglais, français, néerlendais

article : BB d'après le communiqué de presse du Grand Duché du Luxembourg

Sources : FABEC, Site du Syndicat National des contrôleurs aériens,

jeudi 2 décembre 2010

Assises de la mer : Gardes côtes, pas la peine de changer l'organisation.


France (UE) - 2/12/2010 - 3B Conseils - Si Jean-Yves Le Drian président de la CRPM* et président du Conseil régional de Bretagne estime qu'il n'est pas utile de modifier l'organisation des gardes côtes il pense que la France n’accorde pas assez de place à sa politique maritime malgré le discours volontariste du Président de la République Nicolas Sarkozy prononcé au Havre en juillet 2009. Nous rapportons l'interview réalisée par Jean Guisnel du Point à l’occasion des Assises de la mer qui viennent de se dérouler à Toulon (Var) à l’initiative du Cluster maritime, des Echos et de l’hebdo Le marin.

Le Point : Les abords maritimes européens constituent un enjeu majeur, dont le contrôle demeure une prérogative des États. Faut-il regretter l'absence d'un corps européen de gardes-côtes ?

Jean-Yves Le Drian : Franchement, je ne le pense pas. J'observe en outre qu'en France comme dans d'autres États, l'organisation mise en place pour la lutte contre la pollution n'est pas si mauvaise. Pour ce qui concerne notre pays, la marine nationale, les Affaires maritimes et les douanes travaillent bien ensemble. Pourquoi aurait-il fallu changer une organisation qui marche ? L'important est ailleurs, dans la définition de normes européennes, et des exigences qui vont avec pour le contrôle de l'immigration illégale, la répression de tous les trafics, y compris celui des êtres humains. En ce sens, la CRPM doit être encore plus écoutée et doit renforcer son rôle de force de proposition … Je suis d'autant plus déçu que Jean-Louis Borloo avait pris les choses en main et donné l'impulsion politique nécessaire.... Il avait fait du bon travail en lançant le Grenelle de la mer et les "autoroutes maritimes", en agissant en faveur des énergies marines ou en lançant une nécessaire réforme portuaire. Sans ministère, il n'y a plus d'impulsion.... la mer mérite une volonté politique forte … La politique maritime a beaucoup évolué depuis la catastrophe de l'Erika, en décembre 1999. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a demandé la mise en place d'une politique maritime européenne intégrée et celle-ci a vu le jour. J’observe, qu'un commissaire européen, Mme Maria Damanaki, est en charge des politiques maritimes et de la pêche. De réelles avancées ont été faites, qu'il s'agisse du contrôle des ports, de la crédibilité des sociétés de classification, du suivi technique des navires et de leurs cargaisons … Comme tous mes collègues élus des régions côtières, je pense que nous devons aller vers de nouvelles avancées.

Il n'est pas impossible que le discours inaugural qui sera prononcé pour les 50 ans du Salon nautique demain à la Porte de Versailles offre l'occasion au gouvernement d'apporter des précisions sur les compétences des ou du ministère qui sera réellement en charge de la Mer. En attendant la SNSM et la Marine Nationale ont prévu des séances de sauvetage.....

BB

Source : Jean Guisnel - le point.fr/ Salon Nautique

* CRPM Conférence des régions périphériques maritimes où 160 régions européennes riveraines de la mer sont représentées du cap Nord à la mer Noire, et qui comptent 225 millions d'habitants

mercredi 1 décembre 2010

La France adapte sa législation « anti-piraterie »


Paris (France)- 1/12/2010 – 3B Conseils - Les actes de piraterie en mer se sont multipliés aux cours dernières années. Selon le Bureau international maritime (BIM), 23 navires et plus de 500 membres d'équipage sont actuellement détenus par des pirates somaliens.

Nous avons évoqué à plusieurs reprises (voir les articles du 04/08/2010 et du 19/05/2009) les travaux parlementaires du député du Finistère Christian Ménard, auteur de deux rapports sur la piraterie.

Les événements ont montré qu’il existait dans la législation française un vide juridique ne permettant pas aux autorités nationales d’agir sur un fondement incontestable.

Il en est pour preuve les critiques exprimées par la Cour Européenne des Droits de l'Homme (arrêt Medvedyev de 2008), condamnant la France au motif que la consignation d'une personne arraisonnée (*) dans le cadre de la lutte contre le trafic de stupéfiants contrevenait à la Convention internationale de Montego Bay - laquelle régit la piraterie - , et qu'entre autres, la privation de liberté ne devait pas être décidée par un procureur de la république, autorité non indépendante à ses yeux.

Le député Ménard a donc défendu devant l'Assemblée nationale, le 25 novembre dernier, en sa qualité de rapporteur, le projet de loi relatif à la lutte contre la piraterie et à l'exercice des pouvoirs de police de l'État en mer. Ce projet avait d’ailleurs était adopté par le Sénat en mai dernier. Le texte a fait l'objet d'un vote conforme de l'Assemblée nationale, à la quasi-unanimité.

Ce texte reconnaît désormais aux juridictions françaises une compétence «quasi-universelle» pour juger des actes de piraterie en mer (**) (hors de France quelle que soit la nationalité du navire ou des victimes) et accorde aux commandants de navires les pouvoirs d'un officier de police judiciaire.

Il définit désormais la piraterie en droit français et permettra aux tribunaux français d'en juger. Avec texte adopté par l’Assemblée, les forces armées disposeront d'une habilitation claire pour intervenir, non seulement pendant les faits, mais aussi par anticipation, lors de la préparation de ces actes. Le texte décrit également les conditions dans lesquelles les pirates présumés pourront être consignés (durée reconductible de rétention, examen de santé, information dans leur langue...).

Rappelons également que l’Allemagne, connaît son premier procès pour piraterie depuis près de 400 ans. Il vient de s'ouvrir le 22 novembre dans la ville portuaire de Hambourg : dix Somaliens comparaissent pour l'attaque d'un cargo allemand au large de la Corne de l'Afrique. Arrêtés en avril par la marine néerlandaise et remis à l'Allemagne, ils sont inculpés d'attaque sur le trafic maritime et de tentative d'enlèvement en vue d'obtenir une rançon. Ils encourent jusqu’à 15 ans de prison, une sentence que nombre d'experts jugent trop légère pour décourager les attaques à répétition qui ont pris une ampleur quasi-industrielle au large de la Somalie.
 
Relire également l’article du 28/07/2010 sur l'EU-Navfor, force européenne de lutte contre la piraterie déployée depuis fin 2008 en océan Indien dans le cadre de l'opération Atalante.

(*) Il s’agissait de la rétention à bord par la marine française de l'équipage du cargo cambodgien Winner, arraisonné avec un chargement de drogue.

(**) S’agissant des ressortissants français on se souvient notamment des plaisanciers du Ponant ou du Carré d'As, des bateaux de pêche dans l'océan Indien ou encore, plus récemment, des trois membres d'équipage du Bourbon Alexandre enlevés au large du Nigeria puis libérés.



Article RH 3B Conseils

Sources Assemblée nationale / BIM / CEDH / AFP

mardi 30 novembre 2010

Des batteries plus légères pour les armées


USA - 30/11/2010 - 3B Conseils - Rockwell Collins a présenté lors du salon « IDTechEx Energy Harvesting & Storage USA 2010 » de Cambridge (Massachusset) une batterie qui permet de réduire de manière importante la charge portée par les soldats.
Le poids total est habituellement de 50-60kg et les batteries comptent pour environ 10-25kg… En 2007, il y avait eu près de 257.000 blessures orthopédiques signalées dans l'armée.
Les batteries sont généralement utilisées qu'une seule fois par mission – En effet, aucun risque n’est toléré lors d'une mission.
Rockwell Collins estiment que le coût d’expédition des batteries en Afghanistan est de 3.000 $ à 4.000 $ / kWh produit. Rockwell évalue des technologies de récupération d'énergie combinée à des piles à combustible et de nouvelles piles au lithium-ion.

Par ailleurs, le bulletin de l'ADIT mentionne l'ambitieux programme de recherche sur les batteries du futur BATT (Batteries for Advanced Transportation Technologies)

Le groupe de recherche BATT est piloté par le Lawrence Berkeley National Lab (LBNL) et est financé par le U.S. Department of Energy (DoE). Il compte 30 chercheurs qui sont repartis dans divers laboratoires américains du DoE. Le groupe se focalise sur six domaines liés aux batteries : l'anode, la cathode, l'électrolyte, la modélisation, l'analyse des cellules et les diagnostics.

BB

Sources : PCB Rockwell Collins 23/11/2010, ADIT oct. 2010

lundi 29 novembre 2010

Conservatoires des espaces naturels et Ministère de la défense français

France 29/11/2010 - 3B Conseils - 12 nouveaux terrains militaires viennent d'être conventionnés par le ministère de la défense, premier ministère utilisateur du domaine de l'Etat. Ce ministère dispose de terrains militaires en métropole et outre-mer pour permettre l’entraînement de ses forces (terrains de manoeuvre, terrains d’exercice de tirs…). Cette nouvelle signature porte à 18 le nombre de terrains militaires conventionnés en 2010 avec la Fédération des conservatoires d'espaces naturels(FCEN)présidé par Pascal Vauthier (intervenant à la conférence Défense et Environnement, une nouvelle manière de penser du 3/07/2007).

Compte tenu de leur utilisation restreinte et militaire, ces terrains ont été préservés de l’urbanisation et de l’agriculture intensive. Ils présentent une richesse faunistique et floristique reconnue au niveau national et européen. 50 000 hectares de terrains militaires ont déjà été classés Natura 2000. Six camps de l’armée de terre font l’objet depuis les années 80 de conventions de partenariat écologique avec des conservatoires régionaux et départementaux des espaces naturels(CEN)qui ont permis de mettre en oeuvre une gestion durable de ces camps, compatibles avec leur affectation.

4 camps de l’armée de terre
Terrain de Cagnotte (40)
Camp de la Courtine (23)
Camp de Caylus ( 82)
camp de Bourg Lastic

7 bases aériennes
Ancienne base aérienne de Marigny (51)
Base aérienne de Lyon Mont Verdun (69)
Base aérienne d’Ambérieu (01)
Base aérienne d’Istres (13)
Base aérienne de Salon de Provence (13)
Base aérienne de Cazaux (33)
Base aérienne d’Orange (84)

Gestion écologique de la zone militaire de la réserve naturelle des Coussouls de Crau


3B
Source : DMPA - Ministère de la défense