vendredi 3 juin 2011

La modernisation de la Marine australienne

CANBERRA (Australie) -03/06/2011- 3B Conseils. Les bâtiments de projection de commandement ou LHD (Landing Helicopter Dock), économes et modulaires, sont les plus grands navires jamais construits pour la Royal Australian Navy. Ces navires d'assaut amphibie seront construits par Navantia et BAE Systems conjointement.

Ces navires sont construits suivant une approche modulaire : le navire est divisé en modules, qui sont construits et aménagés comme des unités distinctes, avant d'être soudées ensemble pour former le navire achevé. Cela permet de construire les modules constituant le navire sur des sites différents et de procéder à un assemblage final sur un chantier commun en fin de parcours.

La coque jusqu’au niveau de l’îlot ainsi que la majorité de l’armement seront construits au chantier naval Navantia de Ferrol-Fene dans le nord-ouest de l'Espagne. La coque sera ensuite expédiée au chantier naval de BAES à Williamstown dans la région de Victoria pour l'installation de l'îlot sur le flotteur Les modules constituant l'îlot seront construits sur un certain nombre de sites en Australie avant d'être transférés à Williamstown pour leur installation définitive sur le pont d'envol.

Les missions des LHD

  • transporter et déployer une force embarquée ainsi que ses équipements et des unités de l’armée de l’air
  • mener ou venir en renfort de missions humanitaires.

Par conséquent, ces navires doivent être polyvalents et capables d’assumer indifféremment ces deux rôles, mais pas nécessairement en même temps, car les configurations requises sont différentes en fonction des missions à accomplir.

La mise en service du premier LHD, le HMAS Canberra, est prévue courant janvier 2014 et celle du deuxième navire, le HMAS Adelaide, en Juin 2015.

Le navire monocoque de conception classique est en acier et sa superstructure est située sur le côté tribord du pont d'envol. Il y a quatre ponts principaux : Le radier et le pont pour les véhicules lourds et / ou les marchandises, le pont principal, dédié aux personnels et comprenant les locaux vie PCRF (Primary Casualty Reception Facility), le pont pour les marchandises et les véhicules légers et le pont d’envol.

Le LHD a un faible tirant d’eau pour lui permettre d’opérer dans les ports secondaires ainsi que d’opérer des manœuvres tactiques dans des eaux peu profondes, en bordure de littoral par exemple. Sa vitesse maximale est supérieure à 20 nœuds et son autonomie lui permet de parcourir 6 000 nautiques sans refaire le plein de carburant. Chargé au maximum, sa vitesse est toujours de 19 nœuds. Sa vitesse de croisière optimale est de 15 nœuds, allure à laquelle il consomme le moins et qui lui permet de parcourir 9 000 nautiques en autonomie. Il a la capacité de faire machine arrière tout en gardant le contrôle jusqu'à 8 nœuds.

Le LHD dispose d’une rampe arrière permettant l’accès au radier et au pont des véhicules lourds. Une rampe fixe mène au pont des véhicules lourds (1410 m2) à partir du radier. Le LHD est également équipé de deux portes latérales munies d’une rampe à tribord qui permettent l’accès des véhicules lourds de moins de 65T au pont qui leur est dédié. Les véhicules peuvent être transférés du pont pour les véhicules lourds au pont dédié aux véhicules légers par une rampe fixe située du côté bâbord.

Le radier mesure 69,3 M de long et 16,8 M de large (soit une surface de 1165 m2) et le LHD peut normalement transporter quatre chalands de débarquement LCM 1E. Quatre RHIB (Rigid-Hull Inflatable Boat) supplémentaires peuvent être transportés derrière les LCM 1E selon la mission mais cela ne doit pas se faire de manière systématique, car dans ce cas la charge du LHD dépasse la normale. La plateforme a été conçue pour charger des embarcations de pays alliés, y compris des véhicules amphibies LCU (Landing Craft Utility) et LCAC (Landing Craft Air Cushioned).

Le pont principal est situé au-dessus du radier et comprend les cabines et les postes des équipages, les espaces médicaux, les cuisines, les bureaux et les espaces de vie. Les cabines ont une capacité de 1400 couchages prévus pour 400 membres d’équipage et la force embarquée qui peut donc comprendre jusqu’à 1000 soldats et autres personnels. L’équipage du LHD sera composé de membres de la marine, de l’armée de terre et de l’armée de l’air.

Le pont d’envol du LHD mesure 202.3m de long et 32m de large (soit une surface de 4750m2), ce qui permet au navire d'embarquer tous types d’aéronefs, y compris les futurs hélicoptères de combat de la marine (Future Navy Aviation Combat System/FNACS) qui remplaceront les Seahawk.

Le pont d’envol est équipé de six spots du côté bâbord pour des aéronefs de taille moyenne comme les NRH 90 ou les Blackhawk, ce qui permet de procéder à des décollages et des atterrissages simultanément.

Le LHD utilise un système de propulsion électrique similaire à celui utilisé par les grandes compagnies de croisières comme Cunard.


Article : MG 3B Conseils

Source : Royal Australian Navy

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mercredi 1 juin 2011

Les patrouilleurs P400 : entre démantèlement et transfert


BREST (France) -01/06/2011- 3B Conseils. La Marine française possédait 10 patrouilleurs du type P400 destinés aux tâches de protection des zones économiques exclusives ou de service public et qui vont être progressivement désarmés. La Fougueuse, qui était basée à Fort de France aux Antilles, a intégré la filière de démantèlement en septembre 2009.

Le jeudi 26 mai 2011, les deux patrouilleurs la Boudeuse et l’Audacieuse, ont affalé leurs pavillons nationaux pour la dernière fois devant le vice amiral Labonne, l’adjoint organique à Brest de l’Amiral commandant la Force d’Action Navale.


L’Audacieuse avait été admise au service actif le 18 septembre 1986. Ce patrouilleur avait pour missions principales le blanchiment de zone avant les tirs de fusées Ariane depuis Kourou, la lutte contre le narcotrafic mais également la surveillance des pêches. Le patrouilleur L'Audacieuse a quitté la Guyane le 6 mai 2010 et a rejoint Brest pour y être désarmée.

La Boudeuse a rallié Brest le 31 août 2010 pour y entamer ses opérations de désarmement après 24 années de service actif, 2094 jours de mer, 465 780 nautiques parcourus et avoir contribué au sauvetage de 178 personnes. La Boudeuse avait été affectée à La Réunion (Ports-des-Galets). La Rieuse a été vendu au Kenya, et a rejoint Mayotte, afin d’y préparer l’accueil à bord de l’équipage kenyan début mai 2011. Il avait déjà fait escale au Kenya auparavant.

Comme La Rieuse, La Railleuse, basée en Polynésie française, devrait prochainement être retirée du service et pourrait également être cédé à une marine étrangère.

Quant aux cinq derniers P400 (La Capricieuse, La Glorieuse, La Gracieuse, La Moqueuse et La Tapageuse), ils devraient être désarmés dans les 5 ans à venir, à moins qu’ils ne soient prolongés.


Article : MG 3B Conseils

Sources et photos : Marine nationale

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mardi 31 mai 2011

Des femmes à l’œuvre contre les mines antipersonnel au Sri Lanka.


MANNAR (Sri-Lanka) -31/05/2011- 3B Conseils. Une équipe féminine de déminage s’efforce d'effacer les traces de la guerre civile qui a ravagé le pays pendant 26 ans et tente de réhabiliter ainsi les villages sri-lankais.

Retirer les milliers de mines abandonnées sur le théâtre du conflit opposant le gouvernement sri-lankais aux Tigres tamouls est un métier dangereux et exigeant pour ceux et celles qui ont pris la responsabilité de le faire.

L'équipe féminine de déminage du district de Mannar au nord du Sri Lanka lutte au quotidien dans une chaleur écrasante et dans la peur pour effacer de manière systématique toutes les traces de la guerre qui restent longtemps après la fin du conflit, officiellement déclarée en 2009. L'ensemble du territoire est pourtant loin d'être sécurisé aujourd’hui.

Les femmes sont partagées entre excitation, fierté et peur à chaque fois qu’elles trouvent une mine. La plupart d’entre elles prennent ce travail afin de pouvoir subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants. La guerre leur a souvent enlevé leur mari et elles sont alors devenues soutien de famille.

Elles ne procèdent pas au nettoyage des villages simplement parce que c’est leur travail mais aussi parce qu’elles se sentent profondément concernées. Elles ont toutes souffert de la guerre et perdue un membre de leur famille. Elles tiennent à finir ce travail pour que les gens puissent revenir des camps de réfugiés et retrouver leur ancienne vie, lorsque la paix régnait sur le pays.

Prenons l’exemple de Jalini, 30 ans. Elle se met au travail dans les rizières de la «région de Vanni, surnommée le « bol de riz », au nord du Sri Lanka. Mais au lieu de récolter du riz, elle part à la chasse aux mines, héritage meurtrier de la guerre civile. Son espace de travail était une rizière autrefois. Mais tant que les mines dissimulées dans le sol ne seront pas localisées et éliminées, la communauté du Thunnukai ne pourra pas cultiver ces terres. Une douzaine de mines ont déjà été trouvées dans ce seul lopin de terre et il en reste certainement encore plusieurs à localiser.

Un nombre inconnu de mines antipersonnel jonchent le sol d’une région autrefois florissante, menaçant des vies et les moyens de subsistance un peu partout dans le nord du Sri Lanka.

Pendant la guerre, des familles entières ont dû rejoindre des camps de réfugiés et ont vécu dans des conditions très difficiles. Des organismes comme l'organisation britannique HALO (qui emploie près de 8 000 démineurs dans neuf pays à travers le monde) travaillent dur pour déminer les alentours des villages afin que leurs habitants puissent à nouveau cultiver leurs terres et produire de la nourriture.

Saila Jan, 29 ans, mère de deux enfants, fait partie du nombre croissant de femmes sri-lankaises qui ont été recrutées et formées par le HALO Trust. Les femmes comme Saila travaillent aux côtés des hommes et jouissent du même statut. Elles aident à retirer les mines de centaines d'hectares de terres rizicoles.

L'extraction des mines à la main est un travail lent et laborieux. Il faut passer l’étendue à sécuriser au détecteur de métaux, mètre carré par mètre carré. Dès que l’on perçoit un bip sonore d’une certaine intensité, il faut fouiller la zone plus minutieusement en creusant la terre dure et desséchée.

La position de la mine est marquée par un triangle rouge en attendant le démineur qui l’extrait et sépare le détonateur de la charge.

Certaines mines antipersonnel peuvent être détruites en les brûlant, méthode improvisée par les agences de déminage qui ne sont pas autorisées à utiliser des explosifs pour ce faire au Sri Lanka.

Paskar, Un des superviseurs locaux, a travaillé pour HALO pendant huit ans et dit qu'il est heureux que les habitants soient employés chaque fois que cela est possible, car ils connaissent les lieux et peuvent lui fournir des informations importantes sur l'emplacement possible des mines. HALO a procédé à la destruction de plus de 16.000 mines en deux mois seulement.

Pendant la guerre, de nombreux hommes tamouls ont été enrôlés pour lutter contre l'armée sri-lankaise. Nombre d’entre eux ont été tués ou gravement blessés et beaucoup de familles dépendent des femmes maintenant. Ceux et celles qui travaillent au déminage gagnent l'équivalent de 190 $ par mois, revenu qui leur permet de vivre convenablement selon ces femmes.

Sudarsana, 20 ans, a travaillé sur ce projet depuis Décembre 2009. Elle avait dû quitter son domicile en raison des combats en Juillet 2008, et changer de refuge à plusieurs reprises avant d'être finalement évacuées par le CICR (Comité International de la Croix-Rouge) dans les dernières semaines du conflit en avril 2009. Cet emploi lui a permis de revenir dans son village.

Plus de 800 kilomètres carrés de terres cultivables ont pu être récupérés au nord du Sri Lanka. Saila pense que ce travail est important. Elle est heureuse de contribuer à rendre les villages plus sûrs pour les gens et d’avoir un revenu qui lui permette de faire vivre sa famille. Elle admet que ce travail est difficile mais elle l’accepte dans la mesure où cela aide sa famille. Elle souhaite que ses enfants aillent à l’école et puissent vivre en paix.


Article : MG 3B Conseils

Sources : TIME et Al Jazeera (vidéo)

Photos : Time /Russel Watkins / Department for International Development

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lundi 30 mai 2011

L’US Coast Guard vend une partie de ses navires désarmés plutôt que de les démanteler

WASHINGTON (États-Unis) -30/05/2011- 3B Conseils. L’US Coast Guard (gardes-côtes Américains) a transféré deux de ses cotres (High Endurance Cutters, WHEC) : le « Hamilton » partira aux Philippines et le « Chase » au Nigeria. Deux cérémonies officielles ont été organisées à cet effet le 13 mai 2011 à Alameda, en Californie.

Le vice-amiral Manson Brown, commandant des gardes-côtes Américains de la zone Pacifique, a prononcé une allocution lors de ces cérémonies et signé des certificats officiels afin de finaliser le transfert de ces deux cotres de classe Hamilton, qui avaient été armés en 1967 et 1968.

L'ambassadeur des Philippines, Jose L. Cuisia Jr., et l'ambassadeur du Nigeria aux États-Unis, le professeur Adebowale Ibidapo Adefuye, ont également fait un discours et apposé leurs signatures sur les certificats de transfert au nom de leur pays.

Les deux navires de 115,2 mètres de long étaient considérés comme des « articles de défense excédentaires » (Excess Defense Articles, EDA) et ont été transférés dans le cadre du programme EDA du Département américain de la Défense, qui propose des équipements militaires américains déclarés excédentaires à des partenaires étrangers dans le prolongement de la politique étrangère et de la politique menée en matière de sécurité nationale aux États-Unis.

Le Département d'État américain a approuvé la recommandation des gardes-côtes de transférer ces navires. Leur vente représente une économie de 10 millions de dollars pour chaque cotre, prix de leur démantèlement.

«Ce sont les transferts d’EDA les plus importants jamais effectués à ce jour de par la taille et la complexité des navires concernés», d’après Tod Reinert, chef du bureau des achats internationaux des gardes-côtes. Aucun transfert d’EDA n’avait rapporté autant ni fait économisé autant d’argent jusqu’à présent.

Le Hamilton, rebaptisé « BRP Gregorio del Pilar », va devenir le fleuron et le navire le plus important de la Marine philippine. Il remplacera l’actuel vaisseau amiral philippin, l'ancien « USS Atherton », qui avait été armé en 1943 et utilisé pendant la Seconde Guerre mondiale.

La Marine philippine a été formée sur le Boutwell lors de manœuvres au large des côtes du Mexique et de Panama. La Marine nigérienne a quant à elle pu s’entraîner au cours de patrouilles à bord du Morgenthau dans le détroit de Béring, au large des côtes de l'Alaska.

Le Hamilton et le Chase ont été officiellement désarmés fin mars. D’une manière générale, l’ensemble des équipements récupérés lors du désarmement des cotres seront réutilisés pour la maintenance ou l’équipement d’autres navires des gardes-côtes encore en activité. Les gardes-côtes ont par exemple retiré les radars de détection aérienne et de surface des deux navires qui serviront de pièces de rechange pour les WHEC encore opérationnels.

Les gardes-côtes ont ensuite procédé à l'installation de l'équipement de navigation, de sécurité, de détection et de l'électronique supplémentaire que chaque pays a demandé dans le cadre du transfert.

Les Philippines ont financé l’ensemble de ces équipements supplémentaires avec des fonds provenant de son ministère de l'Énergie.

La Marine nigérienne va utiliser le Chase, qui a été rebaptisé « NNS Thunder », pour assurer la protection de ses installations pétrolières offshore dans le golfe de Guinée et la région du Delta du Niger.

Grâce à sa capacité à rester en mer sans ravitaillement pendant 45 jours, le Thunder va permettre au Nigeria de patrouiller dans toute la zone et d’assurer la sécurité des navires pendant leur ravitaillement.

Un WHEC supplémentaire devrait être désarmé l’année prochaine. Si ce projet est approuvé par le Congrès, les gardes-côtes espèrent pouvoir transférer le navire à l’issue du processus EDA. En effet, les WHEC intéressent fortement les Marines étrangères. Les Philippines ont déjà exprimé leur souhait d’acquérir trois cotres supplémentaires.


Article : MG 3B Conseils

Source : US Coast Guards

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