mercredi 27 octobre 2010

Accord inédit entre DCNS et la Marine nationale autour du patrouilleur Hermès


C'est dans le cadre d'Euronaval 2010 que DCNS et la Marine nationale viennent de signer un accord inédit puisque le patrouilleur hauturier Hermès va être mis à la disposition de la marine pour une durée de trois ans à compter de l’automne 2011.

Construit sur ses fonds propres par DCNS dans ses chantiers à Lorient l’accord trouvé par les deux partenaires consiste en un montage innovant : DCNS finance le bâtiment, et la Marine française l’utilise et le présente sur l’ensemble des mers du globe.

Hermès va voir le jour en un temps record: moins de 20 mois entre la découpe de la première tôle et la mise à disposition de la marine.

Le ministre de la Défense explique ainsi que Le «bâtiment est mis à disposition, afin qu'il puisse avoir le label marine nationale», facilitant ainsi sa vente à l'export après avoir obtenu, grâce à la marine qui aura testé la qualification «sea proven», c'est-à-dire «éprouvé en opérations».

Le patrouilleur hauturier Hermès pourrait séduire des pays en Asie du Sud Est, au Moyen Orient ou en Amérique du Sud. C'est l'entrée de gamme de la famille Gowind qui compte aussi des bâtiments plus gros et plus armés.

Ce bâtiment sera particulièrement efficient pour les missions de surveillance de zone, de protection de l'environnement, de lutte contre la piraterie, le terrorisme, et les trafics illicites comme pour la police des pêches, le sauvetage en mer ou l'aide humanitaire.

Avec cette gamme Gowind, DCNS entend se positionner sur de nouveaux marchés très concurrentiels.
Le patrouilleur de 1.000 tonnes, mesure 87 m, a une autonomie de 8.000 milles nautiques. Il peut rester plus de trois semaines en haute mer, atteindre une vitesse de 21 nœuds et accueillir un hélicoptère. Il travaille avec un équipage réduit de 30 personnes et peut transporter en plus une trentaine de passagers.


Article RH 3B Conseils
Sources : DCNS /Télégramme
Photos DCNS / mer et marine

mardi 26 octobre 2010

ONU, Assemblée générale pour les centres régionaux du désarmement

NEW YORK - (USA) - 26/10/2010 - 3B Conseils - La Première Commission de l'ONU, a entamé, le 21 octobre 2010, la partie de son débat thématique consacrée au désarmement et à la sécurité au niveau régional. Plusieurs représentants ont réaffirmé la nécessité d’une approche régionale pour lutter contre le trafic illicite des armes et le terrorisme.

L’an dernier, le Centre régional des Nations Unies pour la paix, le désarmement et le développement en Amérique latine et dans les Caraïbes, basé à Lima, avait fait réaliser une étude qui estimait que le nombre d’armes à feu en circulation est entre 45 millions et 80 millions.

À Lomé, le Centre régional pour la paix et le désarmement en Afrique, fournit un appui à plusieurs pays ayant adopté un plan d’action national dans le cadre du Programme sur le trafic des armes légères et de petit calibre (ALPC). En raison de la recrudescence du trafic illicite dans la zone Asie-Pacifique, la question du courtage des armes à feu est au cœur des activités du Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement, a précisé son directeur, M. Taijiro Kimura.

À l’issue de ces exposés, plusieurs délégations ont ensuite fait part de leurs préoccupations régionales dans le domaine du désarmement et de la sécurité. Elles furent axées, entre autres, sur la non-prolifération des armes nucléaires et la lutte contre le terrorisme.

Cinq projets de résolutions ont été présentés au cours de la séance.

La représentante de Cuba a invité les États de grande capacité militaire à assumer leurs responsabilités au profit de la sécurité régionale. Celles-ci passent notamment par le respect et l’appui aux décisions et aux traités régionaux ou sous-régionaux qui garantissent la paix et la stabilité, a-t-elle déclaré. La délégation iraquienne a estimé que la création de zones exemptes d’armes nucléaires doit constituer un pilier des mesures de confiance du désarmement régional, particulièrement dans la zone du Moyen-Orient. Elle a réitéré sa demande à Israël de soumettre toutes ses installations nucléaires militaires au système de garanties de l’AIEA.

L’Algérie a présenté un projet de résolution sur le renforcement de la sécurité et de la coopération dans la région de la Méditerranée. Le texte encourage tous les États de la région à renforcer leur coopération dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes, y compris l’utilisation éventuelle d’armes de destruction massive (ADM) par des terroristes. De son côté, la représentante de Singapour s’est dite préoccupée par le risque que des ADM tombent aux mains de terroristes, citant un rapport de l’AIEA qui fait état de plus de 200 cas de trafic, de pertes et de vols de matériels nucléaires ou radioactifs.

Rappelant le rôle de l’éducation dans le renforcement de la paix internationale et régionale, le représentant du Mexique a présenté deux projets de résolution. L’une pour promouvoir un cadre d’application plus large de l’éducation dans le domaine du désarmement, l’autre concernant le Programme d’information des Nations Unies sur le désarmement.

M. HAMID ALI RAO (Inde) a rappelé que l’Inde était pleinement consciente de la nature dynamique des développements technologiques et scientifiques et de leur impact dans un environnement global de la sécurité internationale, de la non-prolifération et du désarmement. Tous ces développements ont un très large impact dans des domaines connexes relatifs à la sécurité humaine, à savoir la croissance économique, sécurité alimentaire, les soins et la sécurité énergétique, a indiqué le représentant. La science et la technologie sont essentielles pour les pays en développement, a-t-il poursuivi.

Pour l’Inde, les avancées scientifiques et technologiques peuvent contribuer à la vérification des accords de non-prolifération. Il s’agit en même temps de surveiller tout impact négatif que pourrait avoir ces avancées scientifiques sur l’environnement sécuritaire, a précisé le représentant. Il a ensuite expliqué que le transfert des technologies sensibles ayant des applications militaires devait être réglementé, en gardant à l’esprit le droit à la légitime défense des États. C’est ainsi que les régulations au plan national et le contrôle des exportations, doivent être renforcés et mis en œuvre, tout comme les instruments internationaux en la matière, a-t-il poursuivi. Compte tenu des impacts de la science et la technologie qui affectent les intérêts de tous, l’Inde souligne la nécessité d’un dialogue pour arriver à une approche viable et tournée vers le futur qui prenne en compte tous les développements futurs dans ce champ. C’est pourquoi l’Inde a souhaité présenter la résolution L.40).

Mme ANNABELLA NG (Singapour) a fait valoir que la communauté internationale fait face à d’importants défis dans le domaine des armes de destruction massive (ADM). Dans un monde de plus en plus interconnecté, dont le volume des échanges commerciaux est en augmentation et dans lequel les flots d’informations sont abondants, il est devenu plus aisé de se fournir ce type d’armes. Dans son rapport daté du mois d’août sur la sécurité nucléaire, l’AIEA cite plus de 200 cas de trafic illégal, de pertes et vols de matériels nucléaires ou radioactifs. Si ce matériel tombait entre les mains de terroristes, les conséquences seraient inimaginables, a-t-elle averti. La représentante a souligné que son pays soutenait les efforts en matière de non-prolifération, notamment le TNP, le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE), la Convention sur les armes chimiques, ainsi que celle sur les armes biologiques.

M. LUIZ FILIPE DE MACEDO SOARES (Brésil) a rappelé la dépendance croissante des sociétés aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Il s’agit de technologies qui sont devenues très précieuses et cruciales pour la prospérité des pays et des citoyens. En même temps, ces technologies ont aussi créé de nouvelles vulnérabilités puisque leur utilisation peut permettre de "saper" les activités des gouvernements, des banques ou encore des bourses, ajoutant que certaines infrastructures militaires pouvaient également être mises en danger par l’intrusion dans certains réseaux d’information.


M. PABLO ADRIAN ARROCHA OLABUENAGA (Mexique) a insisté sur le rôle de l’éducation dans le renforcement de la paix internationale et régionale, ainsi qu’en tant qu’élément fondamental pour promouvoir la paix des peuples. Citant à ce propos l’ancien Secrétaire général Kofi Annan, le représentant a ensuite émis le souhait que l’éducation au désarmement fasse partie intégrante de l’éducation des générations futures. Il est nécessaire de promouvoir un cadre d’application de plus en plus large de l’éducation dans ce domaine, a-t-il ajouté.

Il a présenté le projet de résolution annuelle L.53 « Étude de l’ONU sur l’éducation en matière de désarmement et de non-prolifération ». Le représentant a ensuite présenté le projet de résolution L.52 concernant le Programme d’information des Nations Unies sur le désarmement.

Pour en savoir + Source : ONU / BB - 3B Conseils

lundi 25 octobre 2010

La nouvelle doctrine britannique en matière de défense



LONDRES (Royaume-Uni) - 25/10/2010 - 3B Conseil - Le gouvernement de David Cameron a dévoilé à Londres la nouvelle doctrine britannique en matière de défense. Dans un contexte de rigueur budgétaire, le format des armées de sa gracieuse majesté va être de façon réduit de façon très significative et faire face avec moins de moyens aux quatre premières menaces identifiées que sont le terrorisme, les cyber-attaques, les catastrophes naturelles et les crises internationales...

Dans ce nouveau contexte la Royal Navy devra supprimer dans les cinq prochaines années 5000 postes, avec l’objectif de ramener ses effectifs à 30.000 personnels en 2015.

Pour autant à l’exception des grands bâtiments de surface la Royal Navy s'en sort plutôt bien. La force de dissuasion, assurée par quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) est pour le moment maintenue, de manière à assurer une permanence opérationnelle avec au moins un bâtiment à la mer. Du côté des sous-marins nucléaires d'attaque, la construction de 7 nouveaux SNA du type Astute est confirmée afin d'assurer la protection des SNLE et des groupes navals. Ces sous-marins remplaceront nombre pour nombre les unités de la classe Trafalgar actuellement en service.


C‘est dans ce contexte que s’est ouvert à Paris, la 22e édition, Euronaval qui rassemble jusqu'au 29 octobre 400 exposants issus de 37 pays et attend 80 délégations officielles.

En toile de fond de ce salon, la coopération militaire franco-britannique. On se souviendra que l’idée de coopération navale remonte au sommet de Saint-Malo des 3 et 4 décembre 1998 (voir la déclaration commune franco-britannique) où les chefs d'État et de gouvernement du Royaume-Uni et de la France s'accordaient d'une part sur la nécessité de doter l'Union européenne (UE) d'une capacité autonome de décision et d'autre part d'action commune dans le domaine de la défense. Cette dernière idée refait aujourd’hui surface à a faveur des contraintes budgétaires de l’ensemble des Etats budgets contraints. Des annonces sont donc attendues es dans le cadre du sommet Sarkozy-Cameron le 2 novembre prochain.

Sur ce point l'amiral François Dupont déclare au Figaro que «une coopération a du sens entre les deux plus importantes puissances militaires européennes qui sont dotées de porte-avions et de sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE)».

Parmi les programmes qui pourraient faire l’objet d’une telle coopération renforcée entre les deux armées, les gouvernements français et britannique explorent deux pistes :
- la mise en commun de systèmes de combat, d'équipements, de «briques»
- la coordination de leurs moyens dans le cadre de missions précises comme cela se pratique déjà au sein de l'Otan.

Ce que résume le président d'Euronaval et du Gican, le syndicat des industries navales, Jean-Marie Poimboeuf ainsi «Il s'agit de rationaliser les moyens avec une force franco-britannique qui pourrait se partager des missions militaires mais aussi de lutte contre la piraterie ou de surveillance des cotes».

Ainsi le PAN Charles-de-Gaulle pourrait par exemple être accompagné par un groupe aéronaval - frégates, sous-marins… - britannique. Et inversement.

Dès le sommet de Saint-Malo la question d’un porte-avions en commun a été posée, sans être réellement tranchée. Or, cette coopération fait d'autant plus sens que la marine anglaise va se trouver sans porte-avions à partir de 2011, et cela pendant près de dix ans en attendant la mise en service d'un nouveau bâtiment.

Quant à Paris a reporté à 2011-2012 la décision de donner un « sister-ship » au Charles-de-Gaulle. Londres avait confirmé la construction de deux porte-avions mais selon la Strategic Defence and Security Review, la Grande-Bretagne en construira un pour ses besoins propres. Le bâtiment, attendu vers 2020, devra être capable de recevoir des chasseurs américains et français et sera donc équipé de catapultes.

Si la question de coopération peut encore faire débat, il en est une au moins qui fait consensus de part et d’autre de la Manche c’est celle de l’éco-conception. Une approche partagée pour l’ensemble des programmes développés par les Etats et les industriels de défense. Comme le montre les programmes des frégates type mistral ou pour la nouvelle génération de SNLE, la première génération devant être démantelée dans un très proche avenir.

Article RH –BB 3B Conseils
Sources : 3B Conseils / mer et marine / Le Figaro
Photo UK Gov.