vendredi 16 octobre 2009

Un incident à Cadarache embarassant



PARIS (France) – 16/10/09 – 3B Conseils – Alors qu’il y a deux jours à peine, Anne Lauvergeon, présidente du directoire d’Areva, réclamait la plus grande transparence autour des activités liées nucléaire, un nouvel épisode vient entacher la réputation de la filière.
L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a décidé, mercredi 14 octobre, de classer au niveau 2 sur 7 de l'échelle INES un incident survenu en juin sur un site du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) à Cadarache (Bouches-du-Rhône). L’organe de surveillance a également ordonné l'arrêt des travaux sur cette installation en cours de démantèlement. Le CEA a indiqué avoir signalé à l'ASN un incident constaté lors d'opérations d'assainissement de son atelier de technologie du plutonium (ATPu), à l'arrêt depuis 2003.
Dans un communiqué en date du vendredi 16 octobre, l’ASN explique que les dépôts retrouvés sont « évalués à environ 8 kg pendant la période d'exploitation de l'installation", étaient en fait "de l'ordre de 22 kg, et le CEA estime que la quantité totale pourrait s'élever à près de 39 kg". "L'ASN (...) a suspendu les opérations de démantèlement dans l'installation et a soumis leur reprise à son accord préalable", précise le communiqué qui insiste sur le décalage entre le signalement de l'incident par le CEA le 6 octobre et la connaissance du problème, en juin.
"Ce délai est tout à fait inacceptable", a commenté Laurent Kueny, chef de la division de Marseille de l'ASN, qui souligne par ailleurs un "problème de méconnaissance partielle" des données concernant les quantités de matière présente. Le CEA a expliqué avoir déclaré l'incident en octobre, préférant "attendre d'avoir une vision globale des stocks" de matière. Les responsables du site de Cadarache, qui fête vendredi ses 50 ans, assurent n'avoir pas pris de risque inconsidéré lors du démantèlement de l'Atelier de technologie du plutonium (ATPu), où les dépôts de poussières radioactives résiduelles à l'issue de l'exploitation se seraient progressivement accumulées dans des recoins totalement inaccessibles, à l'intérieur des 450 "boîtes à gants" ou compartiments étanches servant à manipuler le combustible. Quant au risque d'accident, "c'est évident qu'on était loin des limites" ajoute le directeur du CEA à Cadarache, Serge Durand.

Les membres du gouvernement en charge de l’écologie ont réagit vivement. L'incident sur le site de Cadarache est "scandaleux" et il est "inadmissible", a jugé jeudi, sur RTL, la secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie, Chantal Jouanno. "Il est totalement anormal que sur cette filière que l'on dit extrêmement contrôlée, on découvre que la comptabilité est mal tenue, qu'on ne sait pas exactement combien il y a [de plutonium] et surtout qu'on en soit informé si tardivement" ajoutant que "l’on va voir qui est responsable de quoi et ça permettra de savoir s'il faut que des têtes tombent".
L’Atelier de Technologie du Plutonium (ATPu) est « à l'arrêt définitif et en cours de démantèlement depuis début 2009 », selon le ministre. Son arrêt avait été ordonné « car le niveau de sûreté ne correspondait plus aux exigences attendues aujourd’hui », précise Jean-Louis Borloo. « Elles ne pourront reprendre qu’après autorisation de l’ASN, lorsque toutes les garanties de sûreté pour les opérations de démantèlement auront été prises », affirme le ministre de l’Ecologie, qui « regrette profondément qu’un tel délai se soit écoulé entre la découverte de cette situation et sa déclaration ».
Les écologistes argumentent sur la dangerosité de cette incident. Selon le réseau « Sortir du nucléaire », « c'est l'équivalent de six bombes atomiques qui est illégalement stocké à Cadarache ».Pour Greenpeace France, « il s'agit d'une des situations les plus graves et les plus critiques que l'on ait pu rencontrer dans une installation nucléaire depuis longtemps ».
Peu importe de la réalité de la gravité de cette « découverte » il est certain que cet épisode mine d’avantage encore la réputation de la filière nucléaire française.

Article FM 3B Conseils
Sources : L'express / Le Monde / Libération / 3B Conseils

jeudi 15 octobre 2009

Golfe d’Aqaba : Comment protéger l'écosystème d’une zone hautement stratégique ?


PARIS (France) – 15/10/2009 – 3B Conseils - Cette voie maritime à l’Est de la péninsule du Sinaï (Egypte) et à l’Ouest de la péninsule arabique est une zone hautement stratégique au cœur des préoccupations internationales.
Un projet financé par l'OTAN tente jeter un pont entre les divisions arabo-israéliennes pour le bien de la science, de la paix et de l'environnement. Des scientifiques de l'université de Stanford se sont associés à des chercheurs Israéliens et Jordaniens afin de protéger cette zone. "Rien dans l'océan ne comprend les frontières politiques" souligne le co-directeur du projet, Stephen Monismith, professeur de génie civil et climatique à l'université de Stanford. Cette remarque est particulièrement juste en ce qui concerne le Golfe d'Aqaba, connu en Israël sous le nom de Golfe d'Eilat, car cette extension de la Mer Rouge de 160 kilomètres de long est entourée de quatre pays : Israël, Jordanie, Egypte et Arabie Saoudite. Les luxuriantes barrières de corail qui s'y trouvent fournissent un habitat pour des centaines d'espèces de poissons et d'invertébrés. Cependant, le golfe est aussi une route de transport du pétrole importante, et ses côtes sont bordées d'usines, de bases navales, d'installations d'exportation de produits chimiques, qui sont toutes des menaces pour ce délicat écosystème.

Six scientifiques se sont associés afin de protéger le golfe contre les fuites de pétrole et des autres déchets toxiques : le Pr. Monismith et un collègue de l'Université de Stanford, Jeffrey Kossef, professeur de génie civil et climatique, les Jordaniens Riyad Manasrah et Tariq Al-Najjar, tous deux océanographes à la Station des Sciences Marines d'Aqaba et enfin les Israéliens Amatzia Genin, professeur d'écologie à l'Université Hébraïque de Jérusalem, et Hezi Gildor, océanographe à l'Institut Weizmann des Sciences. L'équipe a reçu en 2006 une bourse de trois ans de la part du programme de l'OTAN "Science for Peace and Security" pour étudier la circulation des eaux à la surface du golfe, dans le but de fournir des données océanographiques précises aux agences environnementales Israélienne et Jordanienne pour qu'elles puissent répondre rapidement et efficacement aux fuites et réduire la pollution.
Article : SLG 3B Conseils
Source : BE Israël 66 / 3B Conseils

mercredi 14 octobre 2009

Quand EDF retraite ses déchets nucléaires en Sibérie



TOMSK (Russie) - 14/10/09 - 3B Conseils - Depuis des années et avec le développement de la problématique du développement durable, l’industrie nucléaire se présente comme une industrie recyclable où 96% des matières radioactives sont réutilisables. Un chiffre à faire pâlir d’envie les industries les plus polluantes. La filière nucléaire fait ainsi figure d’industrie propre, fonctionnant en circuit quasi fermé et assurant l’indépendance énergétique de la France. La réalité est un peu différente. La diffusion du reportage sur Arte « Déchets, le cauchemar du nucléaire » lundi soir, a relancé le débat.
Le reportage révèle que c’est près de 13 % des matières radioactives produites par notre parc nucléaire qui dorment quelque part au fin fond de la Sibérie. Précisément dans le complexe atomique de Tomsk-7, une ville secrète de 30 000 habitants Là-bas, chaque année, depuis le milieu des années 1990, 108 tonnes d’uranium appauvri issues des centrales françaises viennent, dans des containers, se ranger sur un grand parking à ciel ouvert.

Comment et pourquoi en est-on arrivé là ? Le combustible, constitué principalement de barres d’uranium, produit un peu de plutonium, mais aussi des «déchets ultimes». L’uranium est la propriété d’EDF qui paie donc Areva pour retraiter le combustible usé de ses centrales à l’usine de La Hague, dans la Manche. Là-bas, on isole les déchets ultimes dont on ne peut rien faire (4 % des volumes), puis le plutonium (1%) et l’uranium de retraitement (les 95% restants). L’industriel Areva assure que le plutonium et l’uranium de retraitement sont réutilisables, ce qui représente le fameux taux de recyclage à 96%.
L’uranium de retraitement ne peut être réutilisé qu’à hauteur de 10 %. Pour le réintroduire dans un cœur de réacteur, il faut l’enrichir plus que d’ordinaire. C’est un processus qui s’opère aujourd’hui en Russie, car la France ne dispose pas de la technologie. "Le site Eurodif, dans la Drôme, qui est l’usine d’enrichissement d’Areva, ne dispose pas d’une ligne de production spécifique pour permettre ce travail" explique Mycle Schneider, consultant international en matière d’énergie. Ainsi, Areva expédie une partie de l’uranium de retraitement à 8 000 kilomètres de la France, en Sibérie.
Les containers embarquent sur un bateau au Havre, jusqu’à Saint-Pétersbourg, puis sont chargés à bord d’un train pour être traités dans le complexe atomique de Tomsk-7. Ils deviennent dès lors la propriété de l’entreprise russe Tenex. C’est cet uranium qui est stocké sur de grands parkings à ciel ouvert. En l’état, il est vrai qu’il n’est guère dangereux mais une explosion sur le site pourrait provoquer une contamination de la région et des rivières proches du site. Les industriels français du secteur, Areva et EDF, se défendent de laisser des déchets radioactifs aux Russes. Pour eux, cette matière appauvrie peut se réutiliser, elle est «valorisable»
Pour nombre d’experts et d’écologistes, l’utilisation de l’uranium appauvri stocké en Russie est improbable car cette matière s’apparente à une orange pressée deux fois : elle ne fournit plus guère de jus. "Théoriquement, on peut utiliser les queues pour fabriquer du combustible nucléaire, mais en pratique, les Russes ne le font pas" affirme Vladimir Tchouprov, chargé de campagne énergie de Greenpeace en Russie. Ce produit est polluant et il contient très peu d’uranium 235. C’est une vraie galère à utiliser. Pour nous, c’est un déchet ultime
"Le terme abandonner n’est pas approprié" rétorque Jacques-Emmanuel Saulnier, porte-parole d’Areva : "La pratique internationale établie est la suivante : la matière enrichie revient au client [en l’occurrence EDF] et la matière appauvrie revient à l’enrichisseur. Mais il est vrai que la technologie peut s’améliorer. Pour l’heure, nous sommes technologiquement obligés de séparer les matières. Bientôt, nous pourrons nous en passer."
Ce transfert de matières radioactives pose différentes questions : la sécurité de leur transport sur 8 000 km, la sécurité de leur stockage et l’efficacité du retraitement. En attendant une évolution technologique à venir, le cycle fermé du nucléaire français fuit donc en Russie.

La secrétaire d'Etat à l'Ecologie, Chantal Jouanno, s'est déclarée "favorable" à une enquête au sein d'EDF sur les déchets nucléaires français exportés en Sibérie : "Ces matières partent en Russie parce que nous ne disposons pas, pour l’instant, du procédé d’ultracentrifugation. Ce sera le cas en 2012, lorsque nous mettrons l’usine Georges-Besse II en fonctionnement". La position du groupe Areva est claire : le retraitement permet à l’exploitant de se constituer un bas de laine, une réserve de matière première. Les militants antinucléaires considèrent que le processus produit des déchets.

Article : FM 3B Conseils
Sources : Libération / Le Monde / Arte / 3B Conseils

mardi 13 octobre 2009

L’US Air Force s’attaque à la restauration environnementale


AMSTERDAM (Pays-Bas) – 13/10/09- 3B Conseils - ARCADIS, société internationale de services de design, de conseils, d'ingénierie et de gestion, a annoncé hier qu'elle avait été sélectionnée par l'U.S. Air Force pour être l'un des principaux maîtres d'oeuvre du programme mondial de restauration et de construction 2009 (WERC09) de 3 milliards de dollars.
Le programme, géré par l'Air Force Center for Engineering and the Environment (AFCEE), est un contrat de cinq ans de livraison et de quantité à durée indéfinie centré sur la réhabilitation environnementale et le nettoyage des sites du Département de la Défense, principalement des bases du monde entier de l'Air Force.
En tant que maître d'oeuvre de WERC09, ARCADIS réalisera une gamme de services environnementaux, comprenant le développement de concept, les projets de réhabilitation, le nettoyage des sites, la réparation et la construction, dans le but de satisfaire les exigences techniques et réglementaires.
ARCADIS est l'un des premiers spécialistes de la réhabilitation sélectionnés pour le contrat WERC09 en cours, parmi des douzaines de soumissionnaires. La période d'exécution des projets de réhabilitation est de cinq ans pour les commandes de services de base, avec trois années supplémentaires pour terminer les travaux. Ces derniers sont programmés pour fin 2009.
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : rttnews.com / Arcadis / 3B Conseils

lundi 12 octobre 2009

Le Ministère de la Défense inaugure son nouveau bâtiment HQE


Le ministre de la Défense Hervé Morin et Hervé Novelli, secrétaire d'Etat chargé du commerce, de l'artisanat, des PME, du tourisme, des services et de la consommation, ont inauguré mercredi 7 octobre, le nouveau bâtiment, construit aux normes « haute qualité environnement (HQE) », de la Direction des ressources humaines de l'armée de l'air (DRHAA), sur la base 705 de Tours . Construit avec l'aide de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), les 10 000 m2 de bureaux consommeront 1/3 d'énergie en moins. L'ensemble a coûté près de 15,4 millions d'euros et possède plusieurs systèmes d'économies d'énergies dont 80 m2 de panneaux solaires et 2 puits canadiens (ou puits géothermiques, en quelque sorte une climatisation naturelle). Ainsi le nouveau bâtiment obtient le label « Très haute performance thermique » (THPE), issu du code de la construction et de la réglementation thermique 2005.
Article : SLG 3B Conseils
Documents de référence : www.cawa.fr /3B Conseils